Bonjour Ă toutes et Ă tous, je vous propose cette newsletter Eat’s Business, qui est une revue de presse dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de lâalimentaire qui mâont semblĂ© intĂ©ressants dans la semaine prĂ©cĂ©dente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
- Le Monde, « Le succÚs de la lutte contre le gaspillage alimentaire nécessite de trouver des réponses collectivement », 29/09/2023
- Maddyness, Frichti : voici le projet de La Belle Vie pour ressusciter la marque, 27/09/2023
- Wall Street Journal, The Furious Race for the Future of Coffee, 22/09/2023
Bonne lecture et bonne semaine Ă toutes et Ă tous!
Pour celles et ceux dâentre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Les Ăchos, La pisciculture française se rĂ©invente, 25/09/2023
L’aquaculture en France est en train de se transformer, avec lâannonce de trois grands projets d’Ă©levage de saumons en cours, financĂ©s par des investisseurs Ă©trangers. Ces projets visent Ă rĂ©pondre Ă la demande croissante de saumon en France. LâHexagone est en effet le premier consommateur de saumon en Europe, avec 200 000 tonnes importĂ©es chaque annĂ©e.
Le premier projet est menĂ© par Pure Salmon Ă Verdon-sur-Mer, en Gironde, avec un investissement de 275 millions d’euros. Le deuxiĂšme projet, Local Ocean, est prĂ©vu Ă Boulogne-sur-Mer et reprĂ©sente un investissement de 200 millions d’euros. Le troisiĂšme projet, Smart Salmon, est basĂ© Ă Plouisy, en CĂŽtes-d’Armor et reprĂ©sente un investissement de 150 millions d’euros. Ces 3 projets visent Ă crĂ©er des fermes dâĂ©levage de saumon modernes, avec des installations de filtration, d’enrichissement en oxygĂšne, de dĂ©sinfection par UV et de refroidissement de l’eau.
Cependant, ces initiatives font face Ă des obstacles, notamment des prĂ©occupations environnementales et des problĂšmes de financement. Ă Boulogne-sur-Mer, par exemple, un collectif d’associations Ă©cologistes s’oppose au projet, craignant des risques de pollution des plages voisines. En Gironde, l’association Ă©cologiste Eaux secours agissons a Ă©galement exprimĂ© des prĂ©occupations environnementales.
DâaprĂšs lâarticle, ces projets pourraient toutefois stimuler la production aquacole en France, qui Ă©tait d’environ 44 000 tonnes en 2022, soit Ă peine 2 % de la consommation totale de poissons en France. MalgrĂ© plusieurs plans gouvernementaux visant Ă dĂ©velopper le secteur, l’aquaculture reste relativement modeste en termes d’emplois et de production.
Certains professionnels de l’industrie prĂ©fĂšrent se tourner vers des projets de plus petite envergure, privilĂ©giant des fermes aquaponiques Ă petite Ă©chelle, oĂč l’Ă©levage de poissons est associĂ© Ă l’agriculture hors sol. Cette approche permet une production locale et une productivitĂ© plus Ă©levĂ©e, tout en contribuant Ă la conversion de la filiĂšre aquacole.
Enfin, l’avenir de l’aquaculture en France pourrait Ă©galement inclure des fermes aquacoles en mer, notamment au milieu des champs d’Ă©oliennes en mer, dans le cadre de projets visant Ă exploiter des synergies entre diffĂ©rentes industries.
Libération, Les restos squattés par les influenceurs : quand la hype se transforme en cauchemar, 26/09/2023
L’article aborde la relation complexe entre les restaurants et les influenceurs sur les rĂ©seaux sociaux. D’un cĂŽtĂ©, les mĂ©dias sociaux offrent aux Ă©tablissements de restauration une visibilitĂ© sans prĂ©cĂ©dent, grĂące Ă laquelle un seul influenceur peut remplir leur salle en un instant. Câest le cas par exemple du restaurant Maison ThaĂŻ dans le 18Ăš arrondissement de Paris, qui a Ă©tĂ© sauvĂ© grĂące Ă un post de Victor Habchy, qui a crĂ©Ă© le Guide ultime de Paris, qui a postĂ© une vidĂ©o, dans laquelle il invitait ses abonnĂ©s Ă Â se rendre lĂ -bas en solidaritĂ©.
Cependant, de l’autre cĂŽtĂ©, il y a des histoires moins heureuses. A lâimage de tous ces pseudo influenceurs pique-assiettes qui exercent des pressions sur les restaurateurs pour obtenir des avantages gratuits, menaçant de ternir leur rĂ©putation en ligne si leurs demandes ne sont pas satisfaites. Par ailleurs, il arrive quâune notoriĂ©tĂ© soudaine entraĂźne une affluence excessive, obligeant certains restaurants Ă fermer temporairement pour gĂ©rer la foule. Câest ce quâa connu cet Ă©tĂ© Folderol, aprĂšs que l’artiste Dua Lipa l’ait recommandĂ© sur les rĂ©seaux sociaux. LâĂ©tablissement (qui soit dit en passant fait dâexcellentes glaces) a dĂ» aller jusquâĂ afficher “No TikTok” devant sa boutique en raison de l’afflux massif de visiteurs. Les clients ne venaient pas tant pour la nourriture que pour prendre des photos. Les gĂ©rants de lâĂ©tablissements ont dĂ» interdire aux gens de rester consommer assis devant la boutique et ont mĂȘme eu besoin dâun videur pour que les clients ne gĂȘnent pas trop les voisins.
Le Monde, « Le succÚs de la lutte contre le gaspillage alimentaire nécessite de trouver des réponses collectivement », 29/09/2023
Une tribune Ă©crite par un collectif de responsables d’associations, d’universitaires et d’Ă©lus qui met en avant l’importance de la lutte contre le gaspillage alimentaire en France.
Elle rappelle que la France a adopté des réglementations ambitieuses pour lutter contre le gaspillage alimentaire et est devenue un leader dans ce domaine. Cependant, le gaspillage persiste, avec plus de 130 kg par personne et par an en moyenne en France, ce qui représente 3 % des émissions nationales de gaz à effet de serre.
Le principal dĂ©fi selon les signataires de cette tribune rĂ©side dans l’application des rĂ©glementations existantes, car certaines entreprises ne respectent pas toujours leurs engagements en matiĂšre de dons alimentaires, laissant certaines associations devenir des “poubelles” pour les produits invendus. De plus, des incitations fiscales importantes encouragent les dons de produits de moindre qualitĂ©, ce qui soulĂšve des prĂ©occupations quant Ă la qualitĂ© des denrĂ©es redistribuĂ©es.
La tribune met Ă©galement en lumiĂšre l’Ă©mergence d’une Ă©conomie circulaire basĂ©e sur la valorisation des produits excĂ©dentaires, mais souligne que cela peut parfois concurrencer les dons de produits de qualitĂ© moindre, affectant ainsi les populations vulnĂ©rables.
Pour lutter efficacement contre le gaspillage alimentaire, les signataires de la tribune appellent Ă des changements profonds, notamment un rĂ©Ă©quilibrage des rapports de force entre les acteurs du systĂšme alimentaire, la formation professionnelle et la sensibilisation du grand public pour rĂ©duire la surconsommation. Ils demandent Ă©galement des ajustements lĂ©gislatifs, l’optimisation des incitations fiscales, et davantage de moyens pour la mise en Ćuvre des rĂ©glementations. Enfin, ils appellent Ă une collaboration avec les institutions europĂ©ennes.
Le Figaro, Les Français redĂ©couvrent le vrai prix de lâalimentation, 25/09/2023
Un Ă©niĂšme article consacrĂ© Ă l’inflation sur les prix alimentaires en France.
Celle-ci dĂ©passe les 20% et a touchĂ© une variĂ©tĂ© de produits alimentaires. Les raisons de cette inflation sont connues (reprise Ă©conomique post-Covid puis dĂ©clenchement de la guerre en Ukraine, qui a perturbĂ© les chaĂźnes logistiques mondiales, en particulier celles des cĂ©rĂ©ales et de l’Ă©nergie).
Si de nombreux commerçants ont initialement absorbĂ© une partie de l’inflation pour ne pas perdre de clients, ils ont fini par augmenter leurs tarifs, ce qui a conduit Ă une augmentation significative du coĂ»t de l’alimentation dans le budget des mĂ©nages français. Ainsi, en deux ans, la part de l’alimentation dans le budget des mĂ©nages est passĂ©e de 13% Ă 19%, en faisant le deuxiĂšme poste de dĂ©penses derriĂšre le logement.
De fait, la rĂ©cente hausse des prix vient rappeler un implacable constat : produire de l’alimentation a un coĂ»t. Ce phĂ©nomĂšne souligne selon lâarticle le fait que produire de la nourriture a un coĂ»t. Lâarticle souligne dâailleurs que cette rĂ©alitĂ© avait dĂ©jĂ Ă©tĂ© mise en avant lors des lois Egalim 1 et 2 en 2018 et 2021, visant Ă protĂ©ger les revenus des agriculteurs aprĂšs une dĂ©cennie de guerre des prix. La question du prix juste de l’alimentation devient donc cruciale, car elle implique un Ă©quilibre entre la rĂ©munĂ©ration des agriculteurs, la santĂ© des entreprises agroalimentaires et le pouvoir d’achat des consommateurs.
Cependant, vouloir faire baisser arbitrairement les prix en rayon comporte le risque de fragiliser Ă nouveau les agriculteurs.
Les Ăchos, Comment les vins de Bordeaux bousculent leurs vieilles habitudes, 26/09/2023
Le vignoble bordelais connaĂźt des difficultĂ©s avec 4,2 millions d’hectolitres vendus l’an dernier, soit 20 % de moins que sa production. Pour se relancer, la filiĂšre cherche Ă reconquĂ©rir le marchĂ© français, quâelle a longtemps dĂ©laissĂ©, mais qui pĂšse pourtant encore 55 % des volumes vendus.
Pour trouver de nouveaux consommateurs, les vignerons misent dĂ©sormais sur les magasins de proximitĂ© avec des vins plus adaptĂ©s Ă leur clientĂšle et une image rajeunie. La plus grande propriĂ©tĂ© du MĂ©doc, le ChĂąteau Larose Trintaudon, a toujours fait des foires aux vins un temps fort de sa commercialisation, mais cette annĂ©e, elle fait l’impasse sur l’Ă©vĂ©nement. La propriĂ©tĂ©, qui vend environ 500 000 bouteilles en grande distribution, a dĂ©cidĂ© de revoir sa stratĂ©gie en misant sur les magasins de proximitĂ© de la grande distribution, dont la part de marchĂ© augmente alors que celle des hypermarchĂ©s diminue.
C’est aussi une façon d’essayer de se rapprocher d’une clientĂšle plus jeune que celle des hypermarchĂ©s. Le Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB) joue Ă©galement cette carte, particuliĂšrement conscient du rĂŽle majeur jouĂ© par ces professionnels qui reprĂ©sentent plus de 10 % de la distribution du vin et qui ont un rĂŽle important de conseil auprĂšs des consommateurs.
Certains vignerons ont appris Ă pousser la porte des nĂ©gociants, qui rĂ©alisent prĂšs de 20% de leur chiffre d’affaires. Le nĂ©gociant LarraquĂ© Vins International (LVI) a crĂ©Ă© l’Alliance des rĂ©coltants, un collectif qui regroupe aujourd’hui 62 propriĂ©tĂ©s des 20 principales appellations du Bordelais. Les bouteilles sont prĂ©sentĂ©es sur des stands spĂ©cifiques avec des QR codes qui permettent aux consommateurs d’obtenir des informations sur chaque vigneron. Le concept gĂ©nĂšre dĂ©jĂ un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros, soit plus de 20% de l’activitĂ© du groupe. L’entreprise s’appuie Ă©galement sur une force de vente de 46 vendeurs exclusifs qui assurent la promotion de ces vins et l’approvisionnement des linĂ©aires.
Le Figaro, Parmi les produits les plus frelatĂ©s au monde, le miel va ĂȘtre mieux protĂ©gĂ© par lâUE, 28/09/2023
Le miel est l’un des produits agricoles les plus trafiquĂ©s au monde, aux cĂŽtĂ©s de l’huile d’olive et du vin. Alors que la demande est en constante augmentation, le nombre d’abeilles diminue chaque annĂ©e en raison du dĂ©rĂšglement climatique, du dĂ©frichement au profit de l’agriculture intensive et de l’impact des prĂ©dateurs tels que le varroa et le frelon asiatique.
Pour remĂ©dier Ă cette situation, 45 dĂ©putĂ©s europĂ©ens ont appelĂ© Ă la rĂ©vision de la directive europĂ©enne sur le miel. Ils souhaitent rendre obligatoire l’affichage de l’origine du miel sur chaque pot, ainsi que le pourcentage par pays dans la recette, par ordre dĂ©croissant. Cette initiative suit l’exemple de la France, qui a dĂ©jĂ rendu obligatoire l’indication de l’origine du miel depuis le printemps 2022, bien que le pourcentage ne soit pas encore requis.
Une enquĂȘte de la Commission europĂ©enne et de l’Office europĂ©en de lutte antifraude (Olaf) a rĂ©vĂ©lĂ© que 46 % des Ă©chantillons de miel importĂ©s dans l’UE ne respectaient pas les rĂšgles de la directive europĂ©enne sur le miel. Les miels en provenance de Chine ont Ă©tĂ© particuliĂšrement pointĂ©s du doigt, avec 74 % des Ă©chantillons jugĂ©s suspects, de mĂȘme que la quasi-totalitĂ© des miels importĂ©s de Turquie. Ces fraudes impliquent souvent l’ajout d’eau ou de sirops de sucre bon marchĂ© pour augmenter le volume, ce qui trompe les consommateurs et nuit aux producteurs honnĂȘtes.
Les dĂ©putĂ©s europĂ©ens insistent sur la nĂ©cessitĂ© d’amĂ©liorer la transparence de l’Ă©tiquetage pour aider les consommateurs Ă faire des choix Ă©clairĂ©s. Cependant, certains estiment que le vĂ©ritable problĂšme rĂ©side dans le manque d’analyses obligatoires pour garantir la qualitĂ© du miel. L’origine gĂ©ographique ne reflĂšte pas nĂ©cessairement la qualitĂ© du produit, et ils plaident en faveur de l’obligation d’analyser le miel pour dĂ©tecter tout ajout de contaminants ou de sirops de nourrissement.
La prĂ©sidence espagnole de l’Union europĂ©enne considĂšre cette question comme une prioritĂ©, et un vote sur la rĂ©vision de la directive sur le miel est prĂ©vu en octobre, suivi du trilogue entre les trois institutions (Conseil, Commission et Parlement) pour lutter contre la fraude dans l’industrie du miel.
Pour aller plus loin : si vous voulez des chiffres sur le miel en France et dans le monde, vous pouvez aller voir cet Agridata que jâai mis Ă jour il y a quelques semaines
Maddyness, Frichti : voici le projet de La Belle Vie pour ressusciter la marque, 27/09/2023
Le spĂ©cialiste de la livraison de courses Ă domicile La Belle Vie, a Ă©tĂ© choisi par le tribunal de commerce de Paris pour reprendre les activitĂ©s de lâun des pionniers de la livraison de repas Ă domicile Frichti, qui avait Ă©tĂ© placĂ©e en redressement judiciaire en mai dernier.
La Belle Vie a mis 30 000 euros sur la table pour racheter Frichti, ainsi qu’une provision de 450 000 euros pour reprendre les stocks, soit un montant total de 480 000 euros. La Belle Vie s’engage Ă©galement Ă reprendre 168 des 334 salariĂ©s de Frichti, qui rejoindront les 376 salariĂ©s actuels de La Belle Vie
La Belle Vie a l’intention de capitaliser sur la notoriĂ©tĂ© de Frichti en dĂ©ployant immĂ©diatement l’offre de la sociĂ©tĂ© fondĂ©e par Julia Bijaoui et Quentin Vacher pour enrichir son catalogue de produits. La Belle Vie lance La Halle Frichti pour proposer 6 000 rĂ©fĂ©rences Ă ses utilisateurs, qui pourront dĂ©sormais commander leur dĂ©jeuner et ajouter un panier de courses dans la mĂȘme commande
La Belle Vie conserve Ă©galement les offres Cantine 2.0 et Cafetâ pour reprendre 14 des 18 restaurants dâentreprise de Frichti et continuer Ă livrer 1 600 entreprises toutes les semaines
Cependant, La Belle Vie ne conservera pas le modĂšle de livraison express de Frichti car lâentreprise privilĂ©gie plutĂŽt des crĂ©neaux de livraison de 1 Ă 3h. Les livreurs partiront depuis un seul grand entrepĂŽt pour des tournĂ©es avec plus de produits. La Belle Vie dispose d’un laboratoire de cuisine de 1 300 m2 Ă Montreuil et d’un entrepĂŽt de 4 700 m2 en plein cĆur de Paris. Quatre hubs de Frichti seront cependant conservĂ©s afin d’assurer un maillage optimal de la rĂ©gion parisienne.
Modern Retail, Food and beverage startups are clamoring to get featured in menu items at top restaurants and grocery chains, 27/09/2023
Aux Etats-Unis, les startups spĂ©cialisĂ©es dans lâalimentaire et les boissons cherchent de plus en plus Ă figurer sur les menus des meilleurs restaurants et sur les Ă©tagĂšres de chaĂźnes d’Ă©picerie fine. Les partenariats se multiplient, Ă lâimage de celui entre la sociĂ©tĂ© d’huile d’olive Graza et Supermoon Bakehouse qui propose une glace et un Ă©clair Ă l’huile d’olive. Dans la mĂȘme veine, il y a Ă©galement le partenariat entre Brightland et Librae Bakery.
Ces collaborations alimentaires et de boissons suscitent un intĂ©rĂȘt croissant car elles sont perçues comme un outil marketing populaire pour les marques de consommation Ă©mergentes. Selon les fondateurs impliquĂ©s dans ces collaborations, elles prĂ©sentent plusieurs avantages, notamment la crĂ©ation d’un buzz en ligne et la possibilitĂ© de faire goĂ»ter leurs produits aux clients. Par exemple, un client peut ĂȘtre rĂ©ticent Ă dĂ©penser 20 $ pour essayer une nouvelle huile d’olive, mais il pourrait ĂȘtre prĂȘt Ă essayer cette huile sur de la glace si elle est produite par sa boulangerie prĂ©fĂ©rĂ©e.
Mais l’une des collaborations les plus recherchĂ©es par les marques alimentaires et de boissons amĂ©ricaines, est celle avec la chaĂźne de supermarchĂ©s branchĂ©e (et trĂšs cher) Erewhon Ă Los Angeles. En septembre 2022, la marque de soins de la peau Agent Nateur s’est associĂ©e Ă Erewhon pour proposer un smoothie sous sa marque, qui s’est vendu Ă plus de 16 000 exemplaires en un mois. Fort de ce succĂšs, Erewhon a lancĂ© une version en bouteille dans tous ses magasins ce mois-ci. Bien que cela n’ait pas entraĂźnĂ© une augmentation significative des ventes pour Agent Nateur chez Erewhon, cela a renforcĂ© la visibilitĂ© du produit en magasin.
Selon Nate Rosen, consultant en produits de grande consommation, ces recettes de marque “apportent de la fraĂźcheur au menu et aident l’article Ă se dĂ©marquer”. Il compare ces partenariats Ă la stratĂ©gie initiale d’Impossible Foods, qui consistait Ă faire figurer ses hamburgers sur les menus de restaurants tels que Bareburger.
Wall Street Journal, The Furious Race for the Future of Coffee, 22/09/2023
L’article met en lumiĂšre la compĂ©tition intense dans le secteur du cafĂ©, en particulier en Chine, oĂč Starbucks fait de grands efforts pour s’imposer. Il faut dire que la vente de cafĂ© est une activitĂ© rentable (lâarticle parle dâune marge de 80 %) et câest une activitĂ© qui attire donc l’attention des investisseurs. En 2013, le directeur financier de Dunkin’ Donuts qualifiait alors le cafĂ© de âSaint-Graal de la rentabilitĂ©â. Mais, comme le souligne lâarticle, nâest pas Starbucks qui veut.
Le marchĂ© du cafĂ© est de plus en plus concurrentiel aux Etats-Unis, avec des entreprises telles que Dunkin’ Donuts, Tim Hortons, Peetâs, Dutch Bros et The Human Bean qui connaissent une croissance rapide. Cependant, Starbucks reste en pole position grĂące Ă sa prĂ©sence numĂ©rique et Ă la fidĂ©litĂ© de sa clientĂšle. Et pour cause, lâenseigne compte plus de 31,4 millions de membres actifs (soit environ un AmĂ©ricain sur dix) dans son programme de fidĂ©litĂ© aux Ătats-Unis.
NĂ©anmoins, pour maintenir sa croissance et sa valorisation boursiĂšre Ă©levĂ©e, Starbucks mise sur les marchĂ©s en dĂ©veloppement, et en particulier sur la Chine, oĂč il prĂ©voit d’ouvrir de nombreuses ouvertures. Lâancien CEO de Starbucks, Howard Schultz comptait faire passer le nombre de Starbucks dans le monde de 37 000 aujourd’hui Ă 45 000 en 2025 et Ă 55 000 en 2030 et cela grĂące Ă lâexpansion en Chine oĂč l’enseigne a ouvert son premier magasin en 1999 et en compte aujourd’hui environ 6 500.
Cependant, la concurrence en Chine est fĂ©roce, avec des entreprises locales comme Luckin Coffee et Cotti Coffee qui se dĂ©veloppent rapidement. Si la premiĂšre a connu quelques dĂ©boires, elle Ă©tait encore au coude Ă coude avec Starbucks il y a 3 ans mais elle compte plus de 11 000 Ă©tablissements. De son cĂŽtĂ©, Cotti Coffee a Ă©tĂ© lancĂ©e il y a tout juste un an par les fondateurs de Luckin et revendique dĂ©jĂ plus de 5 000 Ă©tablissements, ce qui en ferait la cinquiĂšme marque de cafĂ© au niveau mondial. Par ailleurs, d’autres concurrents internationaux investissent massivement en Chine, notamment Peet’s, Tim Hortons, KFC et McDonald’s.
Bien que la Chine ne consomme actuellement que 12 tasses de café en moyenne par an par habitant, la bataille pour y prendre des parts de marché est en cours.
Eater, Vegetables Get the Tinned Fish Treatment, 26/09/2023
L’article Ă©voque la tendance actuelle de rebranding dans le domaine de l’alimentation, oĂč divers produits sont renommĂ©s de maniĂšre crĂ©ative pour suivre les tendances, en particulier sur les rĂ©seaux sociaux comme TikTok. Le dernier exemple en date concerne les lĂ©gumes en conserve, qui sont prĂ©sentĂ©s sous un nouvel Ă©clairage par des entreprises comme Seed to Surf.
Seed to Surf, qui se dĂ©crit comme une âentreprise de fruits de mer Ă base de plantesâ, propose ainsi des produits tels que le”mushroom snow crab” ou le “celery root whitefish” dans des boĂźtes de conserve Ă©lĂ©gantes. Contrairement Ă dâautres alternatives vĂ©gĂ©tales aux poissons et aux fruits de mer, les produits de Seed to Surf sont fabriquĂ©s Ă partir de lĂ©gumes entiers plutĂŽt que de protĂ©ines Ă base de plantes.
L’auteure de lâarticle a essayĂ© ces produits et a trouvĂ© qu’ils avaient une saveur intĂ©ressante, bien qu’elle les ait davantage apprĂ©ciĂ©s pour leurs qualitĂ©s de champignon ou de cĂ©leri-rave plutĂŽt que pour leur ressemblance avec des fruits de mer. Elle se demande dâailleurs si le fait de comparer les lĂ©gumes Ă des protĂ©ines animales est une approche appropriĂ©e, car elle prĂ©fĂšre gĂ©nĂ©ralement Ă©valuer les lĂ©gumes pour leurs propres mĂ©rites.
Washington Post, Many of todayâs unhealthy foods were brought to you by Big Tobacco, 19/09/2023
Une nouvelle Ă©tude suggĂšre que les entreprises du tabac ont utilisĂ© une stratĂ©gie similaire pour rendre les gens dĂ©pendants des aliments transformĂ©s, tout comme elles l’ont fait pour les cigarettes. Dans les annĂ©es 1980, les gĂ©ants du tabac Philip Morris et R.J. Reynolds ont ainsi acquis de grandes entreprises agroalimentaires telles que Kraft, General Foods et Nabisco, ce qui leur a permis de dominer l’approvisionnement alimentaire amĂ©ricain et de rĂ©aliser des milliards de ventes avec des marques populaires telles que les cookies Oreo, le macaroni au fromage Kraft et les Lunchables.
L’Ă©tude se penche sur l’essor des aliments “hyper-palatables”. Il sâagit dâaliments transformĂ©s pour atteindre ce que l’on appelle notre “point de bĂ©atitude” et susciter des envies. Elle souligne que les aliments hyper-palatables ont beaucoup en commun avec les substances addictives, car ils contiennent des ingrĂ©dients issus de plantes et d’aliments naturels, mais transformĂ©s pour ĂȘtre rapidement absorbĂ©s par notre organisme, ce qui renforce leur capacitĂ© Ă stimuler les centres de rĂ©compense de notre cerveau. Ces produits sont Ă©galement riches en matiĂšres grasses, en sodium, en sucre et autres additifs, susceptibles de pousser les gens Ă en avoir envie et Ă en manger en excĂšs.
LâĂ©tude rĂ©vĂšle notamment que, pendant la pĂ©riode oĂč les gĂ©ants du tabac possĂ©daient les principales entreprises alimentaires du monde (en gros entre la fin des annĂ©es 80 et le dĂ©but des annĂ©es 2000), les aliments qu’ils vendaient Ă©taient beaucoup plus susceptibles d’ĂȘtre hyper-palatables que des aliments similaires produits par des entreprises qui nâĂ©taient pas dĂ©tenu par des entreprises du tabac.
Au cours des 30 derniĂšres annĂ©es, les aliments hyper-palatables se sont rapidement rĂ©pandus dans l’approvisionnement alimentaire, ce qui a coĂŻncidĂ© avec une augmentation de l’obĂ©sitĂ© et des maladies liĂ©es Ă l’alimentation. Aux Ătats-Unis, la plus forte augmentation de la prĂ©valence des aliments hyper-palatables a eu lieu entre 1988 et 2001, soit l’Ă©poque oĂč Philip Morris et R.J. Reynolds possĂ©daient les principales entreprises alimentaires du monde.
Bien que les entreprises du tabac ne possĂšdent dĂ©sormais plus ces marques alimentaires, les chercheurs estiment que ces constatations sont importantes car de nombreux aliments ultra-transformĂ©s que nous consommons aujourd’hui ont Ă©tĂ© conçus par une industrie qui a Ă©crit le livre sur les produits hautement palatables, addictifs et attrayants pour les enfants.
FAIRR, The Four Labours of Regenerative Agriculture, 20/09/2023
Dans ce rapport, FAIRR rĂ©vĂšle que 50 des 79 entreprises agroalimentaires (63 %), qui pĂšsent au cumulĂ© environ 3 000 milliards de dollars, soit un tiers du secteur, reconnaissent l’agriculture rĂ©gĂ©nĂ©ratrice comme une solution au changement climatique et Ă l’appauvrissement de la biodiversitĂ©.
Toutefois sur ces 50 entreprises, 32 (64 %) n’ont pas dĂ©fini d’objectifs quantitatifs Ă l’Ă©chelle de l’entreprise en ce qui concerne ces mĂ©thodes agricoles. Câest notamment le cas de Chipotle, Domino’s ou Bunge.
Par ailleurs, seules 4 de ces 50 entreprises (8 %) ont pris des engagements financiers pour soutenir et inciter les agriculteurs Ă adopter l’agriculture rĂ©gĂ©nĂ©ratrice. Il s’agit de NestlĂ© (qui a consacrĂ© 1,2 milliard de dollars Ă ces pratiques), de PepsiCo, de JBS et de Sodexo.
L’analyse met en Ă©vidence quelques exemples positifs d’engagements d’entreprises agroalimentaires en faveur de l’agriculture rĂ©gĂ©nĂ©ratrice. Il s’agit notamment de Danone, qui s’est engagĂ© Ă se procurer 30 % de ses ingrĂ©dients clĂ©s auprĂšs de fermes en transition vers l’agriculture rĂ©gĂ©nĂ©ratrice d’ici Ă 2025, ainsi que de General Mills, qui affirme qu’il introduira l’agriculture rĂ©gĂ©nĂ©ratrice sur un million d’acres de terres agricoles d’ici Ă 2030. De son cĂŽtĂ©, Walmart a collaborĂ© avec PepsiCo dans le but d’Ă©liminer quatre millions de tonnes d’Ă©missions de gaz Ă effet de serre grĂące au programme d’agriculture rĂ©gĂ©nĂ©ratrice du premier.
IDDRI, De lâabondance Ă la soutenabilitĂ©: quel modĂšle pour la grande distribution ?, 21/09/2023
Lâarticle met en Ă©vidence l’importance cruciale de la grande distribution alimentaire dans le systĂšme alimentaire, en tant qu’acteur central influençant les pratiques agricoles et alimentaires. Selon les auteurs, la France devrait mobiliser la grande distribution dans le cadre de la StratĂ©gie nationale pour l’alimentation, le climat et la nutrition (SNANC) prĂ©vue pour l’automne, afin de favoriser une transition alimentaire.
En effet, lâarticle souligne que la France ne progresse pas suffisamment vers une alimentation saine, durable et accessible. Des exemples rĂ©cents montrent des prĂ©occupations telles que la hausse de la consommation de viande, la baisse du marchĂ© des produits bios, et l’augmentation des bĂ©nĂ©ficiaires des Restos du CĆur. Ces indicateurs mettent en Ă©vidence les lacunes et les inefficacitĂ©s du systĂšme alimentaire actuel.
La grande distribution est identifiĂ©e comme un acteur essentiel, avec 78 % des achats alimentaires Ă domicile rĂ©alisĂ©s dans ces enseignes en 2023. Elle joue un rĂŽle central dans la chaĂźne alimentaire en tant qu’intermĂ©diaire entre la production et la consommation, mais elle Ă©tend Ă©galement son influence en amont (relations directes avec les agriculteurs) et en aval (communication et influence sur les comportements alimentaires des consommateurs). Toutefois, malgrĂ© son poids Ă©conomique, la grande distribution n’a pas encore pleinement mobilisĂ© ses ressources pour contribuer Ă des rĂ©gimes alimentaires plus durables. Elle est appelĂ©e Ă adopter une posture plus proactive et ambitieuse pour favoriser la transition agricole et alimentaire, ce qui pourrait Ă©galement ĂȘtre bĂ©nĂ©fique pour son propre secteur.
L’article souligne Ă©galement les vulnĂ©rabilitĂ©s du modĂšle d’affaires de la grande distribution, notamment sa dĂ©pendance aux marques nationales, Ă la vente de produits animaux et Ă des recettes complĂ©mentaires en dehors des ventes alimentaires. Ces vulnĂ©rabilitĂ©s sont exacerbĂ©es par l’Ă©volution des comportements d’achat, des politiques publiques et des enjeux environnementaux.
France Tv, SuĂšde : les vendanges en plein essor, 28/09/2023
Avec le changement climatique, la SuÚde devient un pays viticole avec maintenant de grandes ambitions, avec des cépages particuliers, plus résistants au grand froid.
Les Ăchos, Climat : et si les vaches pouvaient sauver la planĂšte ?, 25/09/2023
La France possĂšde, avec 17 millions de bovins, le premier cheptel d’Europe. La filiĂšre est responsable de 10 % des Ă©missions de gaz Ă effet de serre du pays. Pour compenser son empreinte carbone, l’Ă©levage bovin essaie de se rĂ©inventer.
TF1, Tomates, huile d’olive, parmesan⊠Ces produits italiens menacĂ©s par le changement climatique, 27/09/2023
L’annĂ©e 2023 a Ă©tĂ© l’une des pires pour les agriculteurs italiens Ă cause de plusieurs Ă©vĂšnements climatiques extrĂȘmes. Avec des consĂ©quences que l’on constate dĂ©jĂ : les prix de plusieurs spĂ©cialitĂ©s transalpines dont les Français raffolent sont en hausse.
Radio France, Ă quoi ressemblent les restaurants de 2023 ?, 28/09/2023
Quelles sont les enseignes qui plaisent aux Français ? Pourquoi les restaus de spĂ©cialitĂ©s sont-ils de plus en plus plĂ©biscitĂ©s ? Comme les restaurants de burger ou de tacosâŠ
Sans oublier la street food, la cuisine de rue, qui gagne des parts de marchĂ© dans les assiettesâŠ
Avec
- Jean-Laurent Cassely, Journaliste chez Slate.fr
- Estérelle Payany, Journaliste culinaire et autrice de livres de cuisine
- DaniÚle Gerkens, Journaliste au magazine « ELLE », auteure de « Zéro sucre », ed. Les ArÚnes.
- Pierre Raffard GĂ©ographe, co-directeur du Food 2.0 LAB
- Grégory Cohen, Chef cuisinier
- Bernard Boutboul, président de Gira Conseil
Vu sur LinkedIn, la chaire ANCA vient de sortir le livre âJe mange pour le futurâ
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A la semaine prochaine!
O. Frey