Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
- Les Ăchos, Inflation : le dĂ©concertant retour en grĂące des oeufs de poule en cage, 05/10/2023
- Le Figaro, Les céréales ukrainiennes sont devenues un «cauchemar» pour les agriculteurs européens, 04/10/2023
- Washington Post, Hereâs why you should eat your vegetables first, 03/10/2023
Bonne lecture et bonne semaine Ă toutes et Ă tous!
Pour celles et ceux dâentre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Le Figaro, Alain Ducasse: «Nous devons réduire drastiquement notre consommation de viande», 29/09/2023
Le pape de la gastronomie française a organisé le mois dernier le premier sommet de la gastronomie durable. A cette occasion, le chef aux vingt étoiles Michelin a lancé un appel à consommer moins de viande et à tendre vers un ratio de 80% de végétal pour 20% de protéines animales.
Se dĂ©fendant dâĂȘtre âun ayatollah du vĂ©ganismeâ il explique que nous nâavons pas besoin de manger des protĂ©ines animales tous les jours. Il critique Ă©galement ses confrĂšres qui importent par exemple âdu bĆuf gras du Japon en connaissant le coĂ»t que leur transport inflige Ă la planĂšteâ.
Sur les produits de la mer, il exprime sa prĂ©occupation pour la surconsommation de poissons et de fruits de mer, soulignant la nĂ©cessitĂ© de prĂ©server la biodiversitĂ© marine et de promouvoir un Ă©levage responsable. Il explique par exemple quâil vaut mieux âĂ©lever des crevettes dans lâAtlantique que dâen importer de Madagascarâ.
Il met par ailleurs en avant son intĂ©rĂȘt pour âles alguesâ et âla charcuterie de la merâ comme substituts Ă la viande.
Selon lui, il faut Ă©galement que les parents d’Ă©lĂšves fassent âpression sur les cantines pour vĂ©gĂ©taliser les menusâ.
Enfin, il souligne un problĂšme liĂ© au ârĂ©chauffage de la nourriture dans des emballages plastiquesâ car cela libĂšre des perturbateurs endocriniens et invite les politiques Ă sâemparer de cette question.
LSA, La filiĂšre bovine dans la tourmente de la baisse du cheptel, 27/09/2023
Cet article sâintĂ©resse Ă la situation de l’industrie de la viande bovine en France. Cette derniĂšre est en effet confrontĂ©e Ă une baisse du cheptel bovin malgrĂ© une consommation de viande bovine qui reste relativement stable. Les chiffres rĂ©vĂšlent par exemple que la consommation de viande bovine a diminuĂ© de 3,5 kg par an et par habitant au cours des deux derniĂšres dĂ©cennies, passant de 25,7 kg en 2000 Ă 22,2 kg en 2022. Cependant, l’augmentation de la population a partiellement compensĂ© cette baisse relative. Ainsi, comme lâexplique Vincent Chatellier, ingĂ©nieur de recherche Ă lâInrae, âmalgrĂ© les dĂ©clarations mĂ©diatiques Ă rĂ©pĂ©tition, les rapports qui prĂ©conisent de rĂ©duire ou de ne plus manger de viande rouge, la consommation rĂ©sisteâ.
La consommation de viande bovine a également évolué en termes de produits et de canaux de distribution, avec prÚs de 50 % de la viande bovine consommée sous forme de produits transformés (notamment en steak haché) et une résistance de la consommation grùce à la restauration hors domicile.
L’article souligne que la principale prĂ©occupation pour l’industrie n’est pas tant l’inflation et la hausse des prix au consommateur, que la baisse de la production. Les prix de la viande ont augmentĂ© un peu partout en Europe aprĂšs la pandĂ©mie et en raison de la guerre en Ukraine. Comme le souligne Vincent Chatellier, alors quâen France le prix en sortie d’abattoir d’une vache standard a atteint 5,84 ⏠au kilo cette annĂ©e contre 3,40 ⏠en 2021, âil ne faut pas que ce prix redescendeâ. Il sâagit en effet pour la filiĂšre dâassurer le renouvellement des gĂ©nĂ©rations en garantissant un avenir Ă©conomique aux jeunes Ă©leveurs.
Par ailleurs, le cheptel bovin français a diminuĂ© de 12 % depuis 2016, avec une perte de 840 000 tĂȘtes, dont 340 000 vaches laitiĂšres. Cette rĂ©duction est en partie due Ă la sĂ©lection gĂ©nĂ©tique, qui a augmentĂ© le rendement des vaches laitiĂšres. Cependant, la diminution du cheptel pose un dĂ©fi Ă l’industrie car de lâautre cĂŽtĂ© les importations de viande bovine ont explosĂ© en France. Elles reprĂ©sentent dĂ©sormais 25 % de la consommation nationale. La France importe principalement de la viande bovine des Pays-Bas, de l’Irlande, du Royaume-Uni, de l’Allemagne et de la Pologne, tandis qu’elle exporte Ă©galement une part importante de ses volumes, principalement vers l’Italie. Le dĂ©sĂ©quilibre entre les importations et les exportations soulĂšve des questions de dĂ©pendance Ă l’Ă©gard d’autres pays en matiĂšre de production future.
Le Figaro, «Les Français font des choix» : les producteurs de produits Label rouge, victimes collatĂ©rales de lâinflation, 03/10/2023
L’inflation alimentaire croissante en France a des rĂ©percussions sur les producteurs de produits estampillĂ©s “Label Rouge”. Cette certification, gage de qualitĂ© et de normes strictes, est apprĂ©ciĂ©e pour ses produits de qualitĂ©, mais son coĂ»t plus Ă©levĂ© pousse les consommateurs Ă opter pour des alternatives moins chĂšres. Par exemple, les volailles Label Rouge sont souvent 1,5 fois plus chĂšres que les produits standards.
Les prévisions pour 2023 sont pessimistes, avec une chute prévue de la consommation de viandes Label Rouge de 10 % et une baisse de 5 à 10 % pour la viande de porc et la charcuterie. Les producteurs, cependant, ont du mal à réduire les prix en raison des coûts de certification et de production élevés.
Les professionnels pointent du doigt la grande distribution, accusĂ©e de marges excessives sur les produits Label Rouge. MalgrĂ© ces dĂ©fis, la filiĂšre entreprend une campagne de communication pour sensibiliser les jeunes consommateurs Ă ses normes strictes et Ă la qualitĂ© de ses produits. L’installation de camĂ©ras dans les Ă©levages de volailles permet au public de voir les conditions d’Ă©levage en direct.
Les Ăchos, Inflation : le dĂ©concertant retour en grĂące des oeufs de poule en cage, 05/10/2023
Autre illustration du changement de comportement des consommateurs Ă cause de lâinflation avec ce qui se passe dans la filiĂšre oeuf.
Premier constat : la consommation d’Ćufs en France a atteint un niveau historique car lâoeuf est la source de protĂ©ine la moins chĂšre actuellement. Toutefois, les prĂ©fĂ©rences des consommateurs ont connu un revirement surprenant mais qui illustre Ă©galement cette fameuse dichotomie entre ce que dit le citoyen et ce que fait le consommateur une fois en rayon. Alors que les Ćufs issus de poules Ă©levĂ©es en cage Ă©taient autrefois vilipendĂ©s par les Français, ceux-ci connaissent une forte croissance au niveau de la demande. A lâinverse, les Ćufs bio souffrent de surstockage dans les rayons.
Il faut dire que les Ă©carts de prix entre les diffĂ©rentes catĂ©gories dâoeufs sont significatives. Ainsi, les Ćufs de poules en cage sont proposĂ©s Ă environ 15 centimes en moyenne, tandis que les Ćufs bio coĂ»tent en moyenne 38 centimes, les Ćufs de poules au sol 19 centimes, les Ćufs en plein air 25 centimes et les Ćufs label rouge 33 centimes.
NĂ©anmoins, comme lâexplique lâarticle, malgrĂ© ce changement de prĂ©fĂ©rences des consommateurs, il est peu probable qu’il y ait un retour en arriĂšre dans la production d’Ćufs. En effet, les investissements importants rĂ©alisĂ©s pour adapter les bĂątiments d’Ă©levage Ă de nouvelles normes rendent difficile un changement rapide de la production. De plus, les distributeurs se sont engagĂ©s Ă ne plus commercialiser d’Ćufs de poules Ă©levĂ©es en cage d’ici fin 2025.
France 3, Planter de la vigne et faire du vin, un dĂ©fi que relĂšvent de plus en plus d’agriculteurs des Hauts-de-France, 30/09/2023
Une des consĂ©quences du changement climatique : la viticulture se trouve de nouvelles terres en allant vers le Nord. Illustration ici avec ce groupe d’agriculteurs viticulteurs, connu sous le nom de “les 130”, qui a rĂ©introduit la culture de la vigne dans la rĂ©gion des Hauts-de-France alors quâelle nây Ă©tait plus pratiquĂ©e depuis plusieurs siĂšcles. Les agriculteurs du collectif ont ainsi lancĂ© deux cuvĂ©es de Chardonnay 100 % Hauts-de-France, et leur objectif est de produire 450 000 bouteilles d’ici 2026.
La culture de la vigne est un dĂ©fi dans cette rĂ©gion, nĂ©cessitant des sols calcaires, une exposition au soleil et une protection contre le gel. Cependant, elle offre une opportunitĂ© de diversification pour les agriculteurs locaux, avec des marges plus Ă©levĂ©es que d’autres cultures telles que le blĂ©. De plus, elle permet de valoriser des terres moins productives prĂ©cĂ©demment utilisĂ©es pour les cĂ©rĂ©ales.
Lâarticle rappelle quâhistoriquement, la rĂ©gion de la Somme Ă©tait un vignoble prospĂšre jusqu’au 18e siĂšcle, mais la concurrence des vins du sud de la France et l’Ă©pidĂ©mie de phylloxĂ©ra ont contribuĂ© Ă son dĂ©clin. Cependant, le changement climatique et les sols adaptĂ©s ont crĂ©Ă© des opportunitĂ©s pour la viticulture dans la rĂ©gion.
Le projet des “130” a attirĂ© de plus en plus d’agriculteurs, et ils visent Ă convertir 130 agriculteurs et 200 hectares de terres en vignobles. La viticulture reprĂ©sente un nouveau dĂ©fi pour de nombreux agriculteurs, mais elle offre Ă©galement des opportunitĂ©s d’apprentissage et de diversification de leurs activitĂ©s.
Le Figaro, Le sans alcool, révolution de palais au rayon vins et spiritueux, 06/10/2023
Le marchĂ© des vins et spiritueux sans alcool connaĂźt une croissance significative, attirant par la mĂȘme occasion l’attention des investisseurs et des acteurs historiques de l’industrie. French Bloom, une start-up française co-fondĂ©e par la top-modĂšle Constance Jablonski qui produit des vins effervescents premium sans alcool, vient par exemple de lever 8 millions d’euros, avec la participation d’investisseurs historiques et de nouveaux investisseurs, dont la famille Moulin-HouzĂ©, propriĂ©taire des Galeries Lafayette, et BĂ©atrice Cointreau. Cette levĂ©e de fonds reflĂšte l’intĂ©rĂȘt croissant pour la catĂ©gorie des boissons sans ou avec peu d’alcool (Nolo) au sein de l’industrie.
Selon le cabinet IWSR, le marchĂ© des vins et spiritueux sans alcool Ă©tait estimĂ© Ă environ 11 milliards de dollars en 2021, reprĂ©sentant environ 2 % du marchĂ© mondial des boissons alcoolisĂ©es. La demande de ces produits a augmentĂ© au cours des deux Ă trois derniĂšres annĂ©es, notamment en France, oĂč les ventes en grandes surfaces ont doublĂ© entre 2020 et 2021. Le succĂšs de French Bloom tĂ©moigne de cette tendance. Comme lâexplique le co-fondateur Rodolphe Frerejean-Taittinger, âaprĂšs 100 000 bouteilles l’an dernier, nous devrions en vendre 300 000 cette annĂ©e, et 1 million d’ici Ă 2025â. Selon lâarticle, le chiffre dâaffaires de French Bloom devrait ainsi passer de 3 Ă 30 millions d’euros de chiffre d’affaires
D’autres acteurs majeurs de l’industrie des spiritueux, comme Pernod Ricard, s’intĂ©ressent de plus en plus au marchĂ© sans alcool, reconnaissant l’importance croissante de l’alternance entre boissons alcoolisĂ©es et sans alcool chez les consommateurs. Bien que le marchĂ© des spiritueux sans alcool soit encore plus petit que celui des biĂšres sans alcool, il connaĂźt une croissance rapide. Plus de 250 fabricants de spiritueux sans alcool ont Ă©mergĂ© dans le monde, et la France voit Ă©galement de nombreuses initiatives innovantes dans ce domaine.
Télérama, 20 restos parisiens pour déjeuner à 20 euros maxi, 02/10/2023
A Paris pour 20 balles tâas plus rien. Et bien voilĂ un dĂ©fi relevĂ© de main de maĂźtre par Esterelle Payani qui nous a dĂ©nichĂ© pas moins de 20 restaurants parisiens oĂč dĂ©jeuner pour moins de 20 euros.
Libération, Poivrons-nous les papilles, 30/09/2023
Un article qui met en lumiĂšre l’importance et la richesse du poivre dans la cuisine, soulignant que cette Ă©pice mĂ©rite une cĂ©lĂ©bration plus prononcĂ©e au sein de la gastronomie. Il critique l’utilisation banale du poivre moulu, souvent prĂ©sentĂ© dans des flacons en plastique sans saveur distincte.
L’article explore l’histoire fascinante du poivre, dĂ©signĂ© comme le “roi des Ă©pices”, et souligne son origine sur la cĂŽte de Malabar, dans le sud-ouest de l’Inde. Le poivre a jouĂ© un rĂŽle essentiel dans le commerce et la culture, suscitant des convoitises et dĂ©clenchant la “bataille du poivre” entre les Ătats au XVIe siĂšcle.
Il met en évidence la diversité des variétés de poivre et la nécessité de les goûter avant de les adopter, tout comme les vins. Chaque variété de poivre possÚde ses propres saveurs distinctes, allant du chaleureux au fruité, en passant par le boisé et le piquant.
L’article insiste sur l’importance de ne pas acheter de poivre moulu car il est souvent de mauvaise qualitĂ© et manque de saveur. Au lieu de cela, il recommande d’opter pour des poivres en grains conditionnĂ©s hermĂ©tiquement, disponibles dans des Ă©piceries fines et des sites spĂ©cialisĂ©s.
En ce qui concerne la cuisine, l’article souligne l’importance de moudre le poivre au dernier moment pour prĂ©server ses arĂŽmes fragiles. Il encourage Ă©galement l’utilisation d’une grosse mouture ou de grains concassĂ©s pour rĂ©vĂ©ler pleinement les saveurs du poivre.
National Geographic, Berlin, nouvelle destination des gastronomes, 05/10/2023
Vous avez prévu de partir à Berlin pour un week-end? Cet article est pour vous.
La scĂšne culinaire berlinoise connaĂźt en effet un essor exceptionnel grĂące Ă une combinaison de loyers abordables et d’une atmosphĂšre propice Ă la crĂ©ativitĂ©. Ces conditions ont attirĂ© des entrepreneurs locaux ainsi que des chefs et restaurateurs du monde entier, contribuant Ă la diversitĂ© et Ă la vitalitĂ© de la scĂšne culinaire berlinoise.
Berlin a adoptĂ© les tendances internationales en matiĂšre de cuisine, allant des “supper clubs” Ă la street-food, en passant par les vins naturels et la cuisine levantine. Des restaurants Ă©toilĂ©s coexistent avec des stands de nourriture Ă emporter novateurs, offrant aux visiteurs une multitude d’options gastronomiques.
Les quartiers de Berlin abritent une variĂ©tĂ© de restaurants Ă©tonnants, comme cetĂ©tablissement contemporain situĂ© dans une ancienne prison pour femmes ou encore un restaurant mettant en avant le concept du “jardin Ă l’assiette” avec des produits issus de la permaculture.
Berlin a Ă©galement Ă©tĂ© pionniĂšre dans le domaine de la cuisine vĂ©gĂ©talienne, avec des adresses proposant des donuts vĂ©gĂ©taliens et des menus Ă©toilĂ©s Michelin axĂ©s sur les plantes. Les amateurs de cafĂ© ont Ă©galement l’embarras du choix, avec de nombreux Coffee shops et torrĂ©facteurs « third wave » (pour ceux qui se demandent ce que cela signifie, allez voir ici).
La ville offre également une expérience de street-food incontournable avec des plats emblématiques tels que le currywurst et le doner kebab, le tout dans une atmosphÚre multiculturelle, créative et dynamique.
Berlin a su mettre l’accent sur l’utilisation d’ingrĂ©dients locaux et de saison, avec des restaurants mettant en avant l’origine des produits dans leurs menus. Des Ă©tablissements comme Nobelhart & Schmutzig ont contribuĂ© Ă populariser cette approche “brutalement locale”, en proposant des menus mettant en avant des ingrĂ©dients de grande qualitĂ© et leur provenance.
Le Figaro, Les céréales ukrainiennes sont devenues un «cauchemar» pour les agriculteurs européens, 04/10/2023
Un peu de gĂ©opolitique cette fois-ci. Lâarticle aborde en effet les problĂšmes rencontrĂ©s par l’Union europĂ©enne en raison des importations massives de produits agricoles en provenance d’Ukraine. Ces importations, principalement de cĂ©rĂ©ales, ont Ă©tĂ© facilitĂ©es par la levĂ©e des droits de douane sur les produits ukrainiens dĂ©cidĂ©e par la Commission europĂ©enne en 2022. Cependant, cette mesure a eu des consĂ©quences imprĂ©vues sur les agriculteurs europĂ©ens et les marchĂ©s agricoles.
Plusieurs pays membres de l’UE, dont la Pologne, la Hongrie, la Lituanie, la Lettonie et d’autres, ont Ă©tĂ© submergĂ©s par les produits agricoles ukrainiens, ce qui a fait chuter les prix et saturĂ© les marchĂ©s. Les agriculteurs europĂ©ens ont vu les cours baisser en raison de la concurrence des produits ukrainiens moins chers. Cette situation a suscitĂ© des inquiĂ©tudes parmi les agriculteurs europĂ©ens, notamment en France, aux Pays-Bas et en Italie.
La Commission europĂ©enne a Ă©tĂ© contrainte de prendre des mesures pour attĂ©nuer l’impact de cette situation, en travaillant sur la crĂ©ation de couloirs de solidaritĂ© pour acheminer les produits ukrainiens vers leurs marchĂ©s finaux sans perturber les marchĂ©s de l’UE. Cependant, ces mesures se sont avĂ©rĂ©es compliquĂ©es Ă mettre en Ćuvre, et la Russie a Ă©galement cherchĂ© Ă perturber ces efforts.
Les agriculteurs et les syndicats agricoles de plusieurs pays europĂ©ens commencent Ă exprimer leurs prĂ©occupations face Ă cette situation, tout en soulignant qu’ils soutiennent toujours l’Ukraine. Ils estiment que les importations massives en provenance d’Ukraine bĂ©nĂ©ficient principalement Ă de grandes entreprises ukrainiennes dĂ©tenues par des oligarques, ce qui rend la situation encore plus complexe.
The Guardian, Europeâs olive oil supply running out after drought â and the odd hailstorm, 28/09/2023
Les conditions mĂ©tĂ©orologiques nâont pas Ă©pargnĂ© lâEurope cette annĂ©e. Les incendies de forĂȘt et les tempĂ©ratures estivales Ă©levĂ©es ont gravement affectĂ© la production d’huile d’olive en Europe. La situation est telle que dâaprĂšs le Conseil olĂ©icole international, la production mondiale devrait chuter cette annĂ©e Ă 2,4 millions de tonnes, soit en deçà de la demande mondiale qui sâĂ©lĂšve Ă environ 3 millions de tonnes. Ainsi, l’Espagne, qui reprĂ©sente Ă elle seule la moitiĂ© de la production mondiale dâhuile d’olive, a Ă©tĂ© particuliĂšrement touchĂ©e par la sĂ©cheresse et des vagues de chaleur dĂ©passant les 40 degrĂ©s. D’autres rĂ©gions de culture importantes en Europe, dont la GrĂšce, l’Italie et le Portugal, ainsi que la Turquie et le Maroc, ont Ă©galement Ă©tĂ© affectĂ©es par des conditions mĂ©tĂ©orologiques extrĂȘmes.
En consĂ©quence, les producteurs d’huile d’olive en Europe ont Ă©tĂ© contraint dâimporter de l’huile d’olive en provenance du Chili pour combler le dĂ©ficit avant la rĂ©colte de cette annĂ©e, qui commence en octobre.
La rĂ©colte de cette annĂ©e est prĂ©vue bien en deçà des normes historiques. L’Espagne devrait produire environ 750 000 tonnes, ce qui est certes supĂ©rieur aux 660 000 tonnes de la mauvaise rĂ©colte de lâan passĂ© mais qui est encore loin des 1,3 million de tonnes des annĂ©es prĂ©cĂ©dentes.
Cette situation a entraĂźnĂ© une hausse des prix de gros de l’huile d’olive, et certains supermarchĂ©s au Royaume-Uni ont enregistrĂ© une augmentation de 47 % des prix de dĂ©tail. La pĂ©nurie d’huile d’olive en Europe risque de s’aggraver au fil des annĂ©es en raison de l’impact attendu du changement climatique, qui devrait entraĂźner des conditions mĂ©tĂ©orologiques plus extrĂȘmes et une disponibilitĂ© rĂ©duite d’eau dans la rĂ©gion mĂ©diterranĂ©enne.
NB : si vous voulez un peu plus de statistiques sur lâhuile dâolive, vous pouvez allez voir cet agridata que je viens de sortir.
Washington Post, Hereâs why you should eat your vegetables first, 03/10/2023
De rĂ©centes Ă©tudes suggĂšrent que l’ordre dans lequel vous mangez vos aliments peut influencer les niveaux de sucre dans le sang et la satiĂ©tĂ©. Cette approche, connue sous le nom de âsĂ©quençage alimentaireâ (meal sequencing en anglais), consiste Ă commencer un repas avec des aliments riches en fibres, en protĂ©ines ou en graisses, puis Ă consommer des glucides raffinĂ©s comme le riz, le pain ou les pĂątes en dernier.
Le sĂ©quençage alimentaire ralentit le processus de digestion, rĂ©duisant la vitesse Ă laquelle la nourriture quitte l’estomac et entre dans l’intestin grĂȘle, ce qui prolonge la sensation de satiĂ©tĂ©. Cette approche peut aider Ă amĂ©liorer le contrĂŽle de la glycĂ©mie, Ă augmenter les niveaux d’hormones de satiĂ©tĂ© et Ă favoriser la perte de poids, selon certaines Ă©tudes prĂ©liminaires. Ainsi, manger des lĂ©gumes en premier peut Ă©galement stimuler la sĂ©crĂ©tion d’une hormone de satiĂ©tĂ© appelĂ©e GLP-1, ce qui peut contribuer Ă prĂ©venir les pics de sucre dans le sang aprĂšs les repas. Elle peut Ă©galement ĂȘtre bĂ©nĂ©fique pour les personnes atteintes de diabĂšte de type 2 ou de prĂ©diabĂšte. Une Ă©tude menĂ©e au Japon a montrĂ© que les personnes atteintes de diabĂšte de type 2 qui mangeaient des lĂ©gumes avant les glucides lors de chaque repas pendant deux ans avaient une meilleure rĂ©gulation Ă long terme de leur taux de sucre dans le sang.
Des Ă©tudes montrent que commencer un repas par des lĂ©gumes peut stimuler la sĂ©crĂ©tion d’hormones de satiĂ©tĂ© et rĂ©duire les pics de sucre dans le sang aprĂšs les repas. Les experts recommandent ainsi de manger des noix avant les repas, de commencer avec une salade assaisonnĂ©e Ă l’huile d’olive avant de consommer des glucides rapides et de limiter la consommation de glucides nus, c’est-Ă -dire des glucides simples sans graisses, protĂ©ines ou fibres. Cette approche peut contribuer Ă un meilleur contrĂŽle mĂ©tabolique et Ă la prĂ©vention du diabĂšte.
Financial Times, Artificial sweeteners: the health controversy that will not go away, 01/10/2023
L’usage des Ă©dulcorants artificiels suscite toujours des controverses en matiĂšre de santĂ©, malgrĂ© leur utilisation rĂ©pandue. Des recherches remettent en question la perception selon laquelle les Ă©dulcorants offrent une alternative sans risque aux dangers du sucre. Les Ă©tudes ont soulevĂ© des prĂ©occupations quant Ă leurs effets potentiels sur la santĂ© mĂ©tabolique, notamment la prise de poids et l’intolĂ©rance au glucose.
Le manque de compréhension des effets physiologiques des différents édulcorants complique la situation. Les études ont montré que la réaction de chaque individu aux édulcorants peut varier en fonction de sa composition microbienne intestinale.
L’Organisation mondiale de la santĂ© (OMS) a rĂ©cemment recommandĂ© de ne pas utiliser les Ă©dulcorants non sucrĂ©s pour favoriser la perte de poids ou maintenir des taux de glucose sains en raison de preuves suggĂ©rant des effets indĂ©sirables potentiels Ă long terme.
Bien que les fabricants d’aliments et de boissons aient adoptĂ© des Ă©dulcorants pour rĂ©duire les coĂ»ts et Ă©viter les taxes sur le sucre, des prĂ©occupations croissantes pĂšsent sur leur utilisation, notamment la rĂ©cente classification de l’aspartame comme “possiblement cancĂ©rigĂšne pour l’homme” par l’Agence internationale de recherche sur le cancer.
Certaines études ont également montré que les édulcorants peuvent perturber la composition de la flore intestinale, ce qui peut affecter les niveaux de glucose sanguin.
Cependant, les partisans des Ă©dulcorants soutiennent qu’ils sont essentiels pour gĂ©rer le diabĂšte de type 2 et l’obĂ©sitĂ©. Ils soulignent que les Ă©dulcorants Ă faible teneur en calories offrent de meilleures rĂ©ponses en matiĂšre de glucose sanguin et d’insuline par rapport au sucre.
MalgrĂ© les incertitudes, les entreprises cherchent Ă rĂ©duire la teneur en sucre de leurs produits, parfois en ajoutant des Ă©dulcorants naturels. Cependant, les chercheurs estiment que davantage d’Ă©tudes sont nĂ©cessaires pour comprendre pleinement les effets des Ă©dulcorants sur la santĂ© humaine, et que la question de l’Ă©quilibre entre les Ă©dulcorants et le sucre reste complexe et non rĂ©solue.
Financial Times, Plant-based meat industry on a mission to rebrand itself as healthy option, 06/10/2023
Les industriels spĂ©cialisĂ©s dans les substituts Ă la viande Ă base de protĂ©ines vĂ©gĂ©tales cherche Ă repositionner leurs produits en tant qu’option saine afin de pallier la baisse des ventes. Mais Ă©galement de contrer la critique selon laquelle ces produits sont hautement transformĂ©s. Ils cherchent ainsi Ă expliquer leurs processus de fabrication et Ă mettre en avant les avantages pour la santĂ© de ces produits.
La perception commune selon laquelle les produits Ă base de protĂ©ines vĂ©gĂ©tales contiennent trop d’additifs et sont hautement transformĂ©s est une prĂ©occupation majeure pour ce secteur. Câest cette perception qui a contribuĂ© Ă la baisse des ventes, aux faillites d’entreprises et Ă la rĂ©duction des financements.
Ethan Brown, fondateur et PDG de Beyond Meat, l’un des leaders du secteur, a dĂ©clarĂ© que la proportion de consommateurs amĂ©ricains estimant que les substituts Ă la viande Ă base de protĂ©ines vĂ©gĂ©tales sont sains est passĂ©e de 50 % Ă 38 % entre 2020 et 2022. Il estime que le secteur doit donc se concentrer sur un message unifiĂ© mettant en avant les processus et les ingrĂ©dients de fabrication.
Beyond Meat a donc lancĂ© une campagne en aoĂ»t intitulĂ©e “There’s Goodness Here” (Il y a du bien ici), montrant les fermes oĂč sont cultivĂ©es les matiĂšres premiĂšres de ses produits. Il a Ă©galement collaborĂ© avec des institutions mĂ©dicales pour Ă©tudier les impacts de l’alimentation Ă base de plantes sur la santĂ©. Impossible Foods, son principal concurrent, a Ă©galement intensifiĂ© ses efforts marketing en mettant en avant l’absence de cholestĂ©rol et de gras saturĂ©s de ses produits dans des publicitĂ©s comparant directement ses hamburgers aux hamburgers Ă base de viande. Certains nouveaux acteurs du secteur, comme Planted et Heura, se concentrent davantage sur la santĂ© en proposant des produits Ă base de peu d’ingrĂ©dients.
La question de la santĂ© s’ajoute Ă d’autres dĂ©fis auxquels l’industrie doit faire face, notamment la compĂ©tition sur le goĂ»t et les prix. MalgrĂ© ces dĂ©fis, les entreprises du secteur croient en leur capacitĂ© Ă retrouver une croissance en amĂ©liorant constamment le goĂ»t, le prix, l’impact et la santĂ© de leurs produits.
Modern Retail, Nonalcoholic drinks brands are testing out âSober Octoberâ campaigns, 06/10/2023
AprÚs le fameux Dry January voici désormais venir le Sober October.
Il sâagit dâun dĂ©fi lancĂ© aux personnes dĂ©sireuses de rĂ©duire leur consommation d’alcool, qui a gagnĂ© en popularitĂ© dans le cadre du mouvement en faveur d’une consommation rĂ©flĂ©chie.
Les marques de boissons sans alcool tirent parti de cette tendance grĂące Ă des actions de marketing telles que des remises et des promotions. Par exemple, Ritual Zero Proof a enregistrĂ© une hausse notable de ses ventes pendant le mois d’octobre, les nouveaux clients et les clients existants contribuant Ă cette augmentation. Toutefois, certaines marques de boissons non alcoolisĂ©es, comme Gruvi, ne comptent pas trop sur le mois d’octobre pour rĂ©aliser des ventes et l’utilisent plutĂŽt comme une occasion de se faire connaĂźtre.
Les ventes de boissons non alcoolisĂ©es ont tendance Ă augmenter pendant les fĂȘtes de fin d’annĂ©e, et ces produits sont de plus en plus souvent utilisĂ©s pour accompagner les boissons alcoolisĂ©es lors des rassemblements. Si Sober October peut ĂȘtre une stratĂ©gie d’acquisition pour certaines marques, de nombreux clients qui ont complĂštement renoncĂ© Ă l’alcool achĂštent des boissons sans alcool tout au long de l’annĂ©e, ce qui fait qu’ils sont moins touchĂ©s par ce type de campagne.
TF1, 90′ EnquĂȘtes – Intoxications alimentaires, vĂ©ganisme : la viande est-elle sans risque pour la santĂ© ?, 04/10/2023
Sous forme de viande hachĂ©e, de cĂŽte de bĆuf au barbecue en passant par la charcuterie Ă l’apĂ©ritif⊠la viande est l’un des plats prĂ©fĂ©rĂ©s des Français. Pourtant les critiques se multiplient. ! Il y a bien sĂ»r ces images filmĂ©es par des militants qui dĂ©noncent certaines mauvaises pratiques dans nos abattoirs, des scandales sanitaires qui font rĂ©guliĂšrement la une des journaux depuis 20 ans. Et rĂ©cemment, plusieurs Ă©tudes scientifiques alarmantes. RĂ©sultat : aujourd’hui 2 millions de personnes ont supprimĂ© la viande de leur alimentation et un Français sur 10 se dit prĂȘt Ă ne plus en consommer. Certains vont encore plus loin en adoptant un rĂ©gime alimentaire extrĂȘme, Ă la mode : le veganisme. Pour s’adapter Ă ce nouveau marchĂ© les industriels ont Ă©laborĂ© de nouveaux produits trĂšs surprenants, comme de la viande sans viande ou du foie gras sans foie gras. Maismanger ” vegan ” n’est pas forcĂ©ment meilleur pour notre santĂ©. Il y a aussi la viande contenue dans les plats prĂ©parĂ©s, vendue sur les marchĂ©s ou servie dans les restaurants. Est-elle suffisamment contrĂŽlĂ©e par les services d’hygiĂšne ? Qu’y-a-t-il vraiment dans nos assiettes ?
Câest tout pour aujourdâhui.
Si vous apprĂ©ciez cette newsletter nâhĂ©sitez pas Ă la partager.
Et si vous voulez vous pouvez mĂȘme me payer un cafĂ© đ
A la semaine prochaine!
O. Frey