Agridata n°19 : Evolution de la production et de la commercialisation du cacao
C’est bientôt Pâques donc cette semaine je vous propose un Agridata sur l’ingrédient à la base du chocolat et symbole du commerce mondialisé : le cacao. Nous allons analyser l’évolution de la production et de la commercialisation du cacao dans le monde. Vous découvrirez ainsi quels sont les principaux pays producteurs, quelle est l’évolution de leur production depuis les années 60 ou encore quels sont les principaux flux d’import/export.
Les principales variétés de cacao sont originaires d’Amérique centrale et du Brésil et les fèves étaient consommées comme boisson par les Mayas et les Aztèques. Elles ont d’abord fait l’objet d’une première période de culture coloniale en Amérique latine et caraïbes aux XVIIIe et XIXe siècles avant de se développer en Afrique sub-saharienne à partir du début du XXe siècle (à Sao Tomé-et-Principe d’abord, puis au Ghana). Le nom savant du cacaoyer est Theobroma cacao (du grec theos, « dieu » et broma, « aliment »). Il a été introduit en Espagne par Hernan Cortés en 1528. Après l’ajout de sucre, la boisson est devenue populaire et l’Espagne a créé des plantations de cacao dans ses colonies des Antilles pour répondre à la demande.
Pour produire du chocolat, les fèves de cacao sont broyées en pâte de cacao. Une fois cette pâte obtenue, on sépare le beurre de cacao (la fraction grasse) de la poudre de cacao (la fraction sèche). La fabrication du chocolat et des produits chocolatés implique de nombreuses étapes depuis la récolte des cabosses jusqu’à l’emballage des produits finis, impliquant des acteurs divers d’amont en aval de la filière.
Graphique 19.1 Evolution de la production de fèves de cacao par continent entre 1961 et 2022 (en tonnes)
La production mondiale de fèves de cacao a été multipliée par 4,95 entre 1961 et 2022, passant de 1 186 344 tonnes à 5 874 582 tonnes.
L’Afrique représente la grande majorité de la production mondiale de fèves de cacao, les autres continents sont de petits producteurs en comparaison. On ne trouve pas de fèves de cacao en Europe.
Comme le constate l’IDDRI, la production de cacao a connu un véritable boom à la fin des années 1970, conséquence de la conjonction entre la forte augmentation de la demande entre 1950 et 1970 et l’effondrement de la production ghanéenne, couplés à une politique volontariste du gouvernement ivoirien pour encourager l’établissement de nouvelles plantations, puis en Indonésie, particulièrement dans l’île de Célèbes, à partir des années 1980.
Graphique 19.2 Evolution des surfaces consacrées à la production de cacao par continent entre 1961 et 2022 (en ha)
En 60 ans les surfaces dédiées à la cacaoculture ont été multipliées par environ 2,7, passant de 4,4 millions d’hectares en 1961 à 11,9 millions d’hectares en 2022. La majeure partie de cette hausse est à mettre au crédit de l’Afrique dont les surfaces sont passées de 3,3 millions d’hectares à 8,5 millions d’hectares. Selon plusieurs études l’augmentation des surfaces plantées en cacao s’est faite en partie au détriment des forêts. Selon l’IDDRI, ce sont environ 50% de ces nouvelles plantations qui se sont faites au détriment de la forêt.
Graphique 19.3 Evolution de la production de cacao pour les 20 premiers producteurs mondiaux (en tonnes)
Du début des années 60 jusqu’au milieu des années 70 le Ghana a dominé la production de fèves de cacao.
Alors que les prix mondiaux ont chuté entre 1960 et 1965, les agriculteurs ghanéens ont réagi en réduisant à la fois l’étendue des nouvelles plantations et les investissements dans les parcelles existantes. Même pendant le boom de la fin des années 70, le prix réel reçu par les agriculteurs ghanéens est resté bas, en raison de la fixation des prix par le gouvernement et de la surévaluation de la monnaie . La faible productivité des vieux arbres, souvent négligés, a été exacerbée par la sécheresse et les feux de brousse. En 1983, la production du Ghana était tombée à moins de 170 000 tonnes. Un autre facteur qui explique la baisse de production au Ghana est que de nombreuses personnes ont profité des prix plus élevés en Côte d’Ivoire pour vendre du cacao de l’autre côté de la frontière. À la fin des années 1980, la communauté internationale a exercé des pressions sur le Ghana pour qu’il augmente les prix à la production. Depuis lors, la production a retrouvé des niveaux proches de ceux des années 1960, même si la part du marché mondial détenue par le Ghana s’est considérablement réduite en raison de l’augmentation de la production dans d’autres pays.
En 1977, la Côte d’Ivoire a dépassé le Ghana en tant que premier producteur mondial. La production a continué d’augmenter de façon spectaculaire grâce à l’extension des surfaces cultivées en cacao. Dans les années 1980, sous la pression internationale visant à protéger les vestiges des forêts ivoiriennes, le gouvernement a interdit la colonisation des réserves forestières restantes. La politique d’encouragement à l’expansion de la culture du cacao a été officiellement inversée en 1988. Cela semble avoir eu peu d’effet sur la production, mais l’expansion de la superficie semble aujourd’hui ralentir.
De son côté, si le Nigéria a longtemps été un grand pays producteur de cacao, la trajectoire de l’industrie cacaoyère nigériane a pris un tournant important dans les années 1970 avec la découverte de vastes réserves de pétrole brut. Cette découverte a entraîné une réorientation vers les exportations de pétrole, ce qui a eu pour effet de négliger et de dégrader le secteur agricole, y compris la production de cacao.
Les agriculteurs indonésiens ont bénéficié d’un programme national d’expansion, dans le cadre duquel des subventions gouvernementales ont été accordées pour l’achat de terres, de variétés à haut rendement et de technologies importées de Malaisie. Ces facteurs ont permis d’augmenter la production des petites exploitations et des plantations.
La production du Brésil a diminué depuis le milieu des années 1980, en raison de l’impact des maladies.
Graphique 19.4 Evolution des surfaces dédiées à la production de cacao pour les 20 premiers producteurs mondiaux (en hectares)
A l’instar du soja ou de l’huile de palme, le cacao fait partie des principales commodités agricoles importées sur le marché européen qui sont identifiées de manière prioritaire comme facteurs de déforestation dans les pays extra-communautaires (European Commission, 2013). D’ailleurs dans l’Hexagone le cacao fait partie des commodités sur lesquelles la Stratégie Nationale de lutte contre la Déforestation Importée prévoit des actions.
Graphique 19.5 Répartition de la production mondiale de fèves de cacao en 1961 (en %)
En 1961, l’Afrique représentait 69,5% de la production mondiale de fèves de cacao et le Ghana en produisait à lui seul 35%. A cette époque la Côte d’Ivoire ne représentait que 7,2% de la production mondiale. Le continent américain représentait un peu plus d’un quart de la production mondiale, en grande partie grâce au Brésil qui produisait alors 13% des fèves de cacao.
Graphique 19.6 Répartition de la production mondiale de cacao en 2022 (en %)
En 2022, la part de l’Afrique dans la production mondiale de fèves de cacao est demeurée quasiment stable par rapport à 1961 (69,2%). Mais la Côte d’Ivoire est désormais le premier producteur mondial et pèse à lui seul 38% de la production de fèves de cacao. Le Ghana est désormais second et pèse 18,9%. Le secteur du cacao est d’une importance cruciale pour ces deux économies, puisqu’il représente plus de 20 % de toutes les exportations en valeur et constitue un employeur majeur.
A noter la montée en puissance du continent asiatique et notamment de l’Indonésie, qui est devenue le troisième pays producteur. A l’inverse, le continent américain ne représente plus que 17,2% de la production mondiale et la part du Brésil est passée à moins de 5%.
Carte 19.7 Production de cacao par pays en 2022 (en tonnes)
Les cacaoyers ne prospèrent que dans des conditions spécifiques, notamment des températures relativement uniformes, une humidité élevée, des pluies abondantes, un sol riche en azote et une protection contre le vent. Ils sont donc généralement cultivés dans des zones situées à moins de 10° au nord et au sud de l’équateur.
Graphique 18.8 Répartition des exportations de cacao en 2021 (en tonnes)
Le marché ghanéen du cacao est partiellement libéralisé. Le COCOBOD, le Ghana Cocoa Board, supervise de nombreux maillons de la chaîne d’approvisionnement, contrôlant directement l’exportation de la quasi-totalité des fèves brutes par l’intermédiaire de la Cocoa Marketing Company. Les sociétés commerciales nationales et internationales achètent les fèves à la Cocoa Marketing Company et organisent leur importation sur les marchés internationaux, où les fèves sont transformées en beurre, pâte et poudre de cacao, et mélangées à d’autres ingrédients pour fabriquer du chocolat. En Côte d’Ivoire, les négociants achètent une licence auprès du Cocoa-Coffee Board pour exporter un volume spécifique de cacao à un prix de référence convenu à l’avance.
L’IDDRI note d’ailleurs qu’une partie de plus en plus importante du cacao fait désormais l’objet d’une première transformation dans le pays de production avant d’être exportée. C’est le cas par exemple en Côte d’Ivoire où 35 % de la production est transformé avant exportation (sous forme de poudre et de masse de cacao). A terme le pays s’est fixé pour objectif de transformer 50 % de sa récolte.
Graphique 18.9 Répartition des exportations de cacao en 2021 (en dollars)
L’entreprise publique ivoirienne Conseil du Café-Cacao (CCC) et le Ghana Cocoa Board (connu sous le nom de Cocobod) fixent les prix sur la base d’une moyenne de la saison précédente, ont formé en 2019 un cartel d’exportation sur le modèle de l’Opep pétrolière. Il a introduit un différentiel de revenu vital, une prime intégrée aux prix à la production de 400 dollars la tonne par rapport au prix à terme du cacao.
Graphique 18.10 Les flux d’échanges de cacao en 2021 (en milliers de tonnes)
La consommation du chocolat reste en grande partie cantonnée aux pays tempérés, principalement en Europe et en Amérique du Nord, en raison notamment de ses propriétés physiques qui font qu’il résiste mal aux fortes températures. Le commerce de cacao est donc principalement orienté des pays du Sud vers les pays du Nord. La Côte d’Ivoire et le Ghana sont les principaux exportateurs. Mais les Pays-Bas et la Belgique ont une place importante dans le commerce de fèves de cacao.
Graphique 18.11 Evolution des prix à terme du cacao à Londres et New York entre le 01/01/2010 et le 14/03/2024
Les prix des fèves de cacao ont connu une hausse sans précédent depuis quelques mois. Les prix à terme du cacao à New York ayant plus que doublé par rapport à la même période l’année dernière. Alors qu’ils étaient de 2707 $ la tonne au 10/03/2023, ils sont passés à 6490 $ la tonne au 13/03/2024 (multipliés par 2,4).
Les prix augmentent en partie parce que l’offre est limitée. Le mauvais temps en Côte d’Ivoire et au Ghana a affecté les rendements des cultures. Le phénomène climatique El Niño est revenu l’année dernière, apportant d’abord de fortes précipitations inhabituelles dans la région, puis une chaleur sèche.
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Agridata n°18 : Evolution de la production et de la commercialisation du riz
Cette semaine je vous propose un Agridata sur une des céréales les plus consommées dans le monde : le riz.
Nous allons analyser l’évolution de la production et de la commercialisation du riz dans le monde. Vous découvrirez ainsi quels sont les principaux pays producteurs de riz, quelle est l’évolution de leur production depuis les années 60, quel est le niveau de la consommation dans les différents pays du monde ou encore quels sont les principaux flux d’import/export. Vous comprendrez également pourquoi la décision par l’Inde en juillet 2023 de suspendre jusqu’à nouvel ordre les expéditions de riz blanc non-basmati (qui représentent environ le quart de ses exportations de riz) sur le marché international a déstabilisé le marché mondial du riz.
Le riz est l’aliment de base de plus de la moitié de la population mondiale. La majeure partie du riz est classée dans la catégorie Oryza sativa, une espèce végétale qui serait originaire d’Asie et qui appartiendrait à la famille des Graminacées. Les conditions de culture du riz sont limitées à certaines zones. En effet, elle nécessite généralement des températures diurnes élevées et des nuits plus fraîches pendant la saison de croissance, un approvisionnement abondant en eau appliqué selon les besoins, une surface de terre lisse pour faciliter une inondation et un drainage uniformes, et un sous-sol dur qui empêche la percolation (mouvement descendant de l’eau à travers le lit de riz).
Bien qu’il existe plusieurs milliers de variétés de riz, la majorité de la production mondiale concerne 4 variétés :
Indica, qui pousse dans les régions tropicales et subtropicales telles que l’Inde, le Pakistan, la Thaïlande, le Viêt Nam, la Birmanie, le Cambodge, les Philippines, l’Indonésie, la Malaisie, le sud de la Chine et le Brésil. Elle représente 62 à 66% des échanges mondiaux selon l’USDA.
Aromatique (jasmin et basmati) qui est cultivée principalement en Thaïlande, au Vietnam, au Cambodge, en Inde et au Pakistan. Elle représente 23 à 25% des échanges mondiaux.
Japonica, qui pousse dans des régions au climat plus frais telles que le Japon, la Corée du Nord, la Corée du Sud, certaines régions de Chine, la Californie, l’Union européenne, la Russie, l’Australie et l’Égypte. Elle représente 9 à 10% des échanges mondiaux.
Les riz glutineux et autres riz spéciaux, qui sont cultivés principalement en Thaïlande, au Vietnam, au Cambodge et au Laos. Ils représentent 2 à 3% des échanges mondiaux.
Les données utilisées sont issues de FAO Stat, UN Comtrade et OSIRIZ/InfoArroz.
Graphique 18.1 Evolution de la production de riz par continent entre 1961 et 2021 (en tonnes)
La production mondiale de riz a été multipliée par 3,65 entre 1961 et 2021, passant de 215 646 627 tonnes à 787 293 867 tonnes.
L’Asie représente la grande majorité de la production mondiale de riz, les autres continents sont de petits producteurs en comparaison.
Graphique 18.2 Evolution des surfaces consacrées à la production de riz par continent entre 1961 et 2021 (en ha)
En 60 ans les surfaces dédiées à la culture de riz ont augmenté d’environ 43%, passant de 115,4 millions d’hectares à 165,2 millions d’hectares. Outre la hausse observée en Asie, on note également un développement de la production de riz en Afrique, où les surfaces sont passées de 2,8 millions d’hectares à 15,8 millions d’hectares (+470%).
Graphique 18.3 Evolution de la production de riz pour les 20 premiers producteurs mondiaux (en tonnes)
Depuis 1961, la Chine a toujours été le premier producteur mondial de riz. Sur la période 1961-2021, sa production est passée de 56,2 millions de tonnes à 214,4 millions de tonnes (multipliée par 3,8). L’Inde a toujours été le deuxième producteur mondial de riz, avec une production qui est passée de 53,5 millions de tonnes en 1961 à 195,4 millions de tonnes en 2021 (multipliée par 3,6).
Parmi les grands pays asiatiques c’est le Pakistan qui a vu sa production la plus augmenté entre 1961 et 2021. Elle a été multiplié par 8,3, passant de 1,7 million de tonnes à 14 millions de tonnes.
A noter que le Japon était le troisième producteur mondial de riz en 1961 avec 16,2 millions de tonnes mais qu’il n’était plus que le 12è producteur mondial en 2021 avec 10,5 millions de tonnes (-34,9%). Parmi les grands pays producteurs de riz c’est le seul qui a vu sa production baissé sur la période.
Nous pouvons également voir le développement de la production dans certains pays africains. Ainsi, la production de riz au Nigéria est passée de 133 000 tonnes en 1961 à 8,3 millions de tonnes en 2021 (multipliée par 62,7!). Au Mali elle est passée de 185 000 tonnes à 2,4 millions de tonnes.
Parmi les 20 premiers pays producteurs de riz, l’Europe n’était représentée que par l’Italie en 1961 (en 20è position avec 0,6 million de tonne). En 2021, plus aucun pays européen ne figure parmi les 20 premiers producteurs mondiaux.
Le Brésil était le 9è producteur mondial en 1961 avec 5,4 millions de tonnes et n’a perdu qu’une place en 2021 avec 11,7 millions de tonnes.
Graphique 18.4 Evolution des surfaces dédiées à la production de riz pour les 20 premiers producteurs mondiaux (en hectares)
L’Inde a toujours été le pays qui consacre le plus de terres à la culture du riz depuis 1961. Les surfaces y sont passées de 34,7 millions d’hectares en 1961 à 46,4 millions d’hectares en 2021 (multipliées par 1,3). La Chine est le deuxième pays au monde en termes de surfaces. Le pays consacrait 27 millions d’hectares à la culture de riz en 1961 et 30,1 millions d’hectares en 2021 (multipliées par 1,1).
Graphique 18.5 Répartition de la production mondiale de riz en 1961 (en tonnes)
En 1961, la production mondiale de riz s’élevait à 215,6 millions de tonnes. Le continent asiatique représentait 91,3% de la production mondiale. A eux deux, la Chine et l’Inde pesait la moitié de la production mondiale.
Graphique 18.6 Répartition de la production mondiale de riz en 2021 (en tonnes)
En 2021, la production mondiale de riz s’élevait à 787,3 millions de tonnes. La part du continent asiatique dans la production mondiale n’a que très légèrement baissé en 60 ans. L’Asie représentait ainsi 89,9% de la production mondiale en 2021. A eux deux, la Chine et l’Inde pesait 52% de la production mondiale.
Graphique 18.7 Consommation de riz par pays en 2021 (en kg par habitant)
NB : la consommation de riz par habitant n’est pas simple à calculer. En effet, les données disponibles reflètent la notion de disponibilité, ce qui signifie qu’il s’agit d’un volume de riz qui est mis en vente sur le marché pour chaque pays. En divisant ce volume par le nombre d’habitants d’un pays, la FAO arrive à un chiffre qui ne reflète pas totalement la consommation réelle de riz dudit pays.
La disponibilité alimentaire en riz est la plus importante en Gambie avec 369,7 kilos par an et par habitant, devant les Comorres (294,9 kilos par an et par habitant) et Myanmar (268,7 kilos par an et par habitant).
Les grands pays producteurs sont également des pays où l’on consomme beaucoup de riz : 127,5 kg par an et par habitant en Chine, 104,8 kg en Inde, 261,3 kg au Bangladesh, 183,2 kg en Indonésie ou encore 232 kg au Vietnam.
En France, elle est de 9,69 kilos de riz par habitant en 2021.
Graphique 18.8 Répartition des exportations de riz en 2021 (en tonnes)
En 2021, environ 52 millions de tonnes de riz ont été échangées sur le marché mondial (soit environ 6,6% de la production annuelle).
Avec 21,3 millions de tonnes (soit environ 41% des exportations mondiales), l’Inde est le premier exportateur mondial de riz en volume devant la Thailande (6,07 millions de tonnes soit environ 11,7%) et le Vietnam (5,7 millions de tonnes soit environ 11%).
Graphique 18.9 Répartition des exportations de riz en 2021 (en dollars)
Avec 9,6 milliards de dollars, l’Inde est également le premier exportateur de riz en valeur devant la Thailande (3,3 milliards de dollars) et le Vietnam (3 milliards de dollars).
Graphique 18.10 Répartition des exportations des principaux exportateurs de riz en 2021 (en dollars)
Graphique 18.11 Répartition des exportations des principaux exportateurs de riz en 2021 (en kg)
Certains pays sont très dépendants de grands exportateurs pour leur consommation de riz. Ainsi le Bangladesh est très dépendant de l’Inde, tout comme l’Arabie saoudite, le Népal, l’Iran ou encore le Togo, le Cameroun, le Sénégal, le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Nigéria. Les Philippines sont de leur côté assez dépendantes du Vietnam
Graphique 18.12 Evolution des cours des différents types de riz (en $)
En 2008, lors de la crise financière mondiale, le prix du riz a plus que triplé, ce qui a eu un impact négatif considérable sur les populations les plus pauvres, en particulier en Asie. Bien que les prix du riz aient baissé depuis, ils sont restés nettement supérieurs aux niveaux de prix historiques.
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Agridata n°17 Evolution de la production et de la commercialisation de l’huile d’olive dans le monde
Cette semaine je vous propose quelques graphiques et cartes sur un produit phare de la cuisine : l’huile d’olive. Celle-ci est originaire de du Bassin méditerranéen et occupe une place importante dans le régime méditerranéen traditionnel, qui est réputé être bon pour la santé.
Nous allons analyser l’évolution de la production et de la commercialisation de l’huile d’olive dans le monde. Vous découvrirez ainsi quels sont les principaux pays producteurs d’huile d’olive dans le monde, quelle est l’évolution de leur production depuis les années 60, quel est le niveau de la consommation dans les différents pays du monde ou encore quels sont les principaux flux d’import/export.
Les données utilisées sont issues de FAO Stat, UN Comtrade et du Conseil Oléicole International.
Graphique 17.1 Evolution de la production d’huile d’olive dans le monde entre 1961 et 2020 (en tonnes)
La production mondiale d’huile d’olive a été multiplié par 2,5 en 60 ans. Elle est passée de 1 359 339 tonnes en 1961 à 3 373 882 tonnes en 2020.
En 2020, seuls 35 pays produisaient de l’huile d’olive.
L’Europe a toujours été leader de la production mondiale d’huile d’olive depuis 60 ans, loin devant les autres continents. La production européenne d’huile d’olive a quasiment doublé depuis 1961, passant de 1 099 835 tonnes en 1961 à 2 124 009 tonnes en 2020. Elle a toutefois connu quelques creux, comme par exemple en 2012 (-38,7% par rapport à 2011) ou en 2014 (-44,4% par rapport à 2013).
A noter également la belle progression de l’Afrique depuis 2010. La production africaine d’huile d’olive est passée de 379 500 tonnes en 2010 à 703 800 tonnes en 2020 (soit une multiplication par 1,85).
Graphique 17.2 Evolution de la production d’huile d’olive dans les principaux pays producteurs entre 1961 et 2020 (en tonnes)
Depuis le début des années 60, l’Espagne et l’Italie se sont régulièrement disputés le titre de leader mondial de l’huile d’olive. Mais l’Espagne est seul leader depuis 2000. Avec 1 356 411 tonnes en 2020, l’Espagne produit plus que la Tunisie, l’Italie, la Grèce et la Turquie réunis. A noter qu’en 2020, la Tunisie est devenu le 2è producteur d’huile d’olive au monde, rétrogradant l’Italie à la 3è place. Régulièrement présente, la France ne fait plus partie du top 20 depuis 2010.
Graphique 17.3 Evolution des surfaces consacrées à la culture d’olives dans les principaux pays producteurs entre 1980 et 2021 (en ha)
NB : les données n’étaient disponibles pour l’Espagne qu’à partir de 1980 et pour la Grèce qu’à partir de 1985.
Au global, les surfaces oléicoles mondiales ont doublé entre 1980 et 2021, passant de 5 129 301 ha (hors Grèce) à 10 364 528 ha (Grèce incluses).
En 1980, c’est la Tunisie qui était leader en termes de surfaces oléicoles avec 1 323 800 ha, devant l’Italie avec 1 246 900 ha et l’Espagne avec 1 156 500. De 1981 à 2017, l’Espagne est resté leader car le pays a fortement augmenté les surfaces dédiées à la production d’olives alors que les surfaces en Tunisie sont restées plutôt stables jusqu’au début des années 1990 et que les surfaces en Italie ont peu à peu diminué. Après une baisse conséquente des surfaces en 2017 pour tomber en dessous d’1 million d’hectares, la Tunisie a de nouveau fortement augmenté ensuite pour dépasser l’Espagne durant quelques années.
A noter également le développement de la production d’olives au Maroc, où les surfaces sont passées de 300 000 hectares en 1980 à 1 104 083 en 2021. En Turquie les surfaces consacrées à la production d’olives ont également fortement augmenté sur la période, passant de 491 667 hectares en 1980 à 889 168 hectares en 2021.
Graphique 17.3 Répartition de la production mondiale d’huile d’olive en 1961 (en %)
En 1961, la production mondiale d’huile d’olive était de 1 359 339 tonnes et l’Europe représentait 81% de la production. L’Italie et l’Espagne représentait à eux deux plus de la moitié de la production mondiale.
Graphique 17.4 Répartition de la production mondiale d’huile d’olive en 2020 (en %)
En 2020, la production mondiale d’huile d’olive était de 3 373 882 tonnes et l’Europe ne représentait plus que 63% de la production. L’Afrique a pris de plus en plus de poids sur le marché mondial de l’huile d’olive. Sa part est passée de 5,7% en 1961 à 20,9% en 2020.
En 2020, l’Espagne représentait à elle seule 40% de la production mondiale d’huile d’olive. La part de l’Italie a par contre fortement diminué depuis les années 60 et le pays ne représentait plus que 10% de la production mondiale contre 29% en 1961.
Graphique 17.5 Exportations d’huile d’olive par pays en 2021 en volume (en kg)
En 2021, l’Espagne était de loin le premier exportateur d’huile d’olive en volume, avec plus de 1 milliard de kg, loin devant l’Italie (343 millions de kg) et le Portugal (216 millions de kg).
Graphique 17.6 Exportations d’huile d’olive par pays en 2021 en valeur (en dollars)
En 2021, avec 3,9 milliards de $, l’Espagne dominait également les exportations d’huile d’olive en valeur, devant l’Italie (1,8 milliard de $) et le Portugal (829 millions de $).
Graphique 17.7 Consommation d’huile d’olive par pays en 1991 (en milliers de tonnes)
En 1991, la consommation mondiale d’huile d’olive s’élevait à 1 666 500 tonnes. L’Italie était le plus gros consommateur mondial d’huile avec 540 000 tonnes, devant l’Espagne (394 100 tonnes) et la Grèce (204 000 tonnes). La France ne consommait que 28 000 tonnes d’huile d’olive en 1991.
Graphique 17.8 Consommation d’huile d’olive par pays en 2022 (en milliers de tonnes)
En 2022, la consommation mondiale d’huile d’olive s’élevait à 3 239 500 tonnes (+94,4% par rapport à 1991). L’Espagne est toujours le premier pays consommateur d’huile d’olive au monde avec 587 300 tonnes, devant l’Italie (481 700 tonnes) et les Etats-Unis (395 000 tonnes). La France était le 6è pays le plus consommateur d’huile d’olive au monde en 2022 avec 128 500 tonnes.
NB : la consommation d’huile d’olive du Royaume-Uni n’était pas renseignée pour cette année-là
Graphique 17.9 Consommation d’huile d’olive par habitant en 2020 (en kg)
En regardant la consommation par habitant, c’est l’Espagne qui arrive en tête avec 11,4 kg par habitant en 2020, devant la Grèce (10,3 kg par habitant) et l’Italie (7,1 kg par habitant). La France arrive assez loin derrière avec 2,1 kg par habitant.
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Agridata n°16 L’évolution de l’agriculture bio dans le monde
Cette semaine je vous propose un Agridata consacré à l’évolution de l’agriculture bio (aussi appelée “organic” en anglais) dans le monde. Vous y trouverez les statistiques les plus récentes sur l’agriculture bio dans le monde avec notamment les surfaces cultivées en agriculture bio pays par pays, le classement des pays en fonction des surfaces consacrées à l’agriculture bio, la part des surfaces agricoles consacrées au bio par pays, …
Il convient tout d’abord de préciser qu’au niveau mondial, en 2022, 74 pays ont mis en place une réglementation sur l’agriculture biologique, qui 21 pays disposent d’une réglementation sur l’agriculture biologique qui n’est pas entièrement mise en œuvre, et que 15 pays sont en train d’élaborer une législation.
Toutes les données présentées ci-dessous sont issues du rapport The World of Organic Agriculture Statistics and Emerging Trends 2023 publié par Research Institute of Organic Agriculture FiBL et IFOAM – Organics International.
NDLR : les cartes et les graphiques sont interactifs et il est donc par exemple possible de cliquer sur les pays et d’effectuer des recherches pays par pays, d’isoler un pays en particulier ou encore de choisir une année bien précise pour les graphiques
Graphique 17.1 Evolution des surfaces agricoles bio depuis 2000 (en ha)
En l’espace de deux décennies, les surfaces agricoles consacrées au bio sont passées d’un peu moins de 15 millions d’hectares à 76,4 millions d’hectares.
Si, en Europe, la croissance des surfaces agricoles consacrées au bio a progressé de manière quasi linéaire (3,8 millions d’hectares en 2000, 15,6 millions d’hectares en 2021, soit une progression de 310%) c’est surtout en Océanie (et principalement en Australie) que le changement a été le plus important (5,3 millions d’hectares en 2000, 36 millions d’hectares en 2021, soit une progression de 578%). C’est à partir de 2012 que l’agriculture bio a véritablement pris son envol en Océanie.
Néanmoins, la part des surfaces agricoles consacrées au bio au niveau mondial ne représente que 1,6% en 2021.
Graphique 17.2 Evolution de la surface dans les 25 pays avec la plus grande surface agricole bio
Depuis 2000, l’Australie a toujours été leader en termes de surfaces agricoles bio, bien loin devant les autres.
En 2000, seuls 3 pays (Australie, Argentine, Italie) avaient plus d’1 million d’hectares de surfaces agricoles bio. En 2021, ils étaient 12.
Entre 2000 et 2021, la France est passée de la 10è à la 3è place au niveau mondial.
Graphique 17.3 Répartition des surfaces agricoles bio dans le monde en 2011 (en %)
En 2011, sur un total d’environ 37,4 millions d’hectares, l’Australie représentait environ un tiers des surfaces agricoles bio dans le monde, devant l’Europe (27%) et l’Amérique (26,4%). Il faut néanmoins préciser qu’en Australie, les surfaces en bio sont principalement constituées de surfaces herbagères extensives.
Graphique 17.4 Répartition des surfaces agricoles bio dans le monde en 2021 (en %)
En 2021, sur un total d’environ 76,4 millions d’hectares, l’Australie représentait quasiment la moitié des surfaces agricoles bio dans le monde. L’Europe ne représentait plus que 22,9% des surfaces et l’Amérique 17,6%.
Carte 17.5 Part de la surface bio dans le territoire agricole national en 2021 (en %)
C’est au Liechtenstein que la part de bio dans l’agriculture est la plus importante (40,2%).
En 2021, 20 pays avait au moins 10% de leur surface agricole consacrée à l’agriculture bio. Dans le monde, la moyenne est de 1,6%.
Graphique 17.6 Répartition des cultures bio par continent en 2021
En Europe, les prairies permanentes représentent 39,7% des surfaces cultivées en bio, devant les céréales (16,7% des surfaces) et les fourrages (15,1%)
En Océanie, les prairies permanentes représentent 99% des surfaces cultivées en bio
En Asie, les céréales représentent 37,8% des surfaces cultivées en bio, devant les oléagineux (16,5%) et les plantes à textiles (13,8%)
Graphique 17.7 Surfaces cultivées en bio et part dans le territoire agricole dans chaque pays de l’UE
En Europe c’est le Liechtenstein qui a la part de surfaces cultivées en bio la plus importante. Mais parmi les principaux pays, l’Allemagne, la France et l’Espagne ont une part de surfaces cultivées en bio qui tourne autour de 10% mais en Italie elle est proche de 17%
Graphique 17.8 Comparaison entre la part du bio dans l’agriculture et la part du bio dans les achats en 2021
On note une certaine déconnection entre la part des surfaces agricoles consacrées au bio et la part des achats consacrés au bio. En France, par exemple, le bio représente 9,6% des surfaces agricoles mais seulement 6,6% des achats. En Allemagne, le bio représente 10,8% des surfaces agricoles mais seulement 7% des achats. C’est encore plus frappant en Italie, où le bio représente 16,7% des surfaces agricoles mais seulement 3,4% des achats. A l’inverse, aux Etats-Unis, le bio représente 6% des achats mais seulement 0,6% des surfaces agricoles.
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Agridata n°15 : la production et le commerce de blé dans le monde
Cette semaine je vous propose 11 graphiques interactifs consacrés à une production agricole dont on a beaucoup parlé ces derniers mois à cause de la flambée des prix : le blé. Nous allons analyser la production et le commerce de blé dans le monde. Vous découvrirez ainsi quels sont les principaux pays producteurs de blé dans le monde, quelle est l’évolution de leur production depuis les années 60, quel est le niveau de la consommation dans les différents pays du monde ou encore quels sont les principaux flux d’import/export.
Les données utilisées sont issues de FAO Stat.
Graphique 15.1 Evolution de la production mondiale de blé par continent et au niveau mondial (en tonnes)
La production mondiale de blé a fortement augmenté en 60 ans. Elle est passée de 222,4 millions de tonnes en 1961 à 765,8 millions tonnes en 2019 (soit une multiplication par 3,4).
Alors que l’Europe a été leader de la production mondiale de blé jusqu’au début des années 90, elle a été dépassée depuis par l’Asie, dont la production a explosé, passant de 45,8 millions de tonnes en 1961 à 337,9 millions de tonnes en 2019 (soit une multiplication par 7,37). La production de blé sur le continent américain est également en croissance, mais dans des proportions moins importante que pour l’Europe ou l’Asie. Elle est ainsi passée de 50,8 millions de tonnes en 1961 à 116,8 millions de tonnes en 2019.
Graphique 15.2 Evolution de la surface consacrée à la culture de blé par continent et au niveau mondial (en hectares)
En ce qui concerne l’évolution des surfaces consacrées à la culture de blé au niveau mondial, on se rend compte qu’elles ont finalement assez peu variées depuis les années 60, oscillant entre 204,2 millions d’hectares en 1961 (soit environ 3,75 fois la surface de la France) et 215,9 millions d’hectares en 2019 (soit 3,96 fois la surface de la France).
Néanmoins, les surfaces consacrées à la culture de blé ont diminué en Europe sur la période 1961-2019, passant de 90,5 millions d’hectares à 62,4 millions d’hectares. A l’inverse elles ont augmenté en Asie, passant de 61,2 millions d’hectares à 98,6 millions d’hectares.
Graphique 15.3 Evolution des rendements de la culture de blé par continent et au niveau mondial (en quintaux par hectare)
Si au niveau mondial les surfaces consacrées à la culture de blé n’ont finalement que peu augmenté depuis les années 60, c’est la très forte amélioration des rendements qui explique que la production de blé a triplé. Ainsi, en Europe, les rendements son passés de 12,6 quintaux à l’hectare en 1961 à 42,7 quintaux à l’hectare en 2019. En Asie, ils sont passés de 7,5 quintaux à l’hectare à 34,2 quintaux à l’hectare. En Amériques, ils sont passés de 13 quintaux à l’hectare à 33,7 quintaux à l’hectare. Même en Afrique les rendements ont progressé, passant de 7 quintaux à l’hectare à 27,6 quintaux à l’hectare.
Graphique 15.4 Evolution des 20 principaux pays producteurs de blé (en tonnes)
L’URSS a été le premier producteur mondial de blé de 1961 jusqu’à 1983, date à laquelle la Chine est passée premier producteur mondial et l’est restée jusqu’en 2019. Si les Etats-Unis ont longtemps été le deuxième producteur mondial de blé derrière l’URSS, ils sont passés 3è à la fin des années 70. Ils sont redevenus 2è producteur mondial lors de la dissolution de l’URSS mais ont été de nouveau dépassé par l’Inde au milieu des années 1995. Ils sont par la suite passés 4è producteur mondial en 2015.
En 2019, la Chine et l’Inde sont de loin les deux premiers producteurs mondiaux de blé. Ils dépassent tous les deux les 100 millions de tonnes.
La France, quant à elle, était le 5è producteur mondial de blé en 1961 et l’est toujours plus ou moins resté. Elle l’est d’ailleurs toujours en 2019.
Graphique 15.5 Evolution des 20 pays consacrant le plus de surfaces à la culture de blé (en hectares)
Si, entre le début des années 60 et le début des années 90 l’URSS est le pays qui a consacré le plus de surfaces à la culture du blé, la Chine est par la suite devenu leader en termes de surfaces après le démantèlement de l’URSS mais l’Inde est passé devant au tout début des années 2000 et reste à ce jour le pays qui consacre le plus de surfaces à la culture du blé.
L’URSS a d’ailleurs consacré jusqu’à 70 millions d’hectares à la culture du blé au milieu des années 60. Aucun pays n’a depuis dépassé ce score.
La France, qui était le 11è pays en termes de surfaces au début des années 60 (avec environ 4 millions d’hectares) est passée à la 13è place en 2019 (avec 5,2 millions d’hectares).
A noter également que les Etats-Unis consacre moins de surface à la culture de blé en 2019 (15 millions d’hectares) qu’en 1961 (20,5 millions d’hectares).
Graphique 15.6 Segmentation de la production de céréales au niveau mondial entre 1961 et 1965 (moyenne 1961-1965 en tonnes)
Graphique 15.7 Segmentation de la production de céréales au niveau mondial entre 2015 et 2019 (moyenne 2015-2019 en tonnes)
Au début des années 60 c’est le bloc Europe + URSS qui dominait la production mondiale de blé.
Désormais, c’est l’Asie qui domine.
Graphique 15.8 Les principaux échanges de blé dans le monde (moyenne 2017-2019 en tonnes, échanges supérieurs à 1000 tonnes)
La Russie est le premier exportateur mondial de blé, avec une moyenne de 36,9 millions de tonnes exportées par an sur la période 2017-2019. Les Etats-Unis sont seconds, avec une moyenne de 26 millions de tonnes. Le Canada est troisième avec une moyenne de 22,8 millions de tonnes. La France est quant à elle le 4è exportateur mondial de blé avec une moyenne de 18,4 millions de tonnes.
Comme nous pouvons le voir sur le graphique ci-dessus, seule une poignée de pays exportent une quantité significative de blé.
Graphique 15.9 Positionnement des principaux pays producteurs par rapport à l’export (moyenne 2014-2018)
Comme le montre le graphique ci-dessus, parmi les grands pays producteurs de blé, certains exportent une partie de leur production mais d’autres pas du tout. Ainsi, si la Chine et l’Inde sont les plus gros producteurs de blé au monde, les deux pays conservent toute la production pour leur marché intérieur. Certains pays africains produisent également du blé mais seulement pour leur consommation intérieure. C’est le cas du Maroc, de l’Egypte ou de l’Algérie. Parmi les autres pays ayant la même stratégie, il y a également la Turquie et le Pakistan.
A l’inverse, plusieurs pays qui sont parmi les plus grands producteurs exportent plus de la moitié de leur production de blé. C’est le cas du Canada, de l’Australie, de l’Ukraine, de l’Argentine et de la France. La Russie et les Etats-Unis exportent entre 40 et 45% de leur production.
Seuls 6 pays ont exporté plus de 10 millions de tonnes de blé par an.
Graphique 15.10 Bilan du blé en France pour 2020/2021 (en tonnes)
En France, sur un total d’environ 30,6 millions de tonnes de blé disponibles en 2021/2021 :
- 47% ont été transformées, que ce soit en panification (18,9% du blé transformé), en amidonnerie(18,1% du blé transformé), en alcool (11,1% du blé transformé) ou encore pour de l’alimentation du bétail (31,6% du blé transformé)
- 45% ont été exportées, dont plus de la moitié (53,5% des exportations) vers les pays tiers et le reste (44%) vers l’Europe
- 8% sont parties en stock
Graphique 15.11 Valeur des exportations de blé de la France en 2019 (en k€)
La France exporte en majeure partie vers l’Afrique, notamment vers l’Algérie, le Maroc et l’Egypte.
En Europe ses principaux clients sont la Belgique, les Pays-Bas et l’Espagne.
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Agridata N°13 : évolution de la production et de la commercialisation de l’amande dans le monde
En cette période de galette des rois, je vous propose d’en découvrir un peu plus sur son ingrédient principal : l’amande. Dans cet agridata nous allons analyser l’évolution de la production et de la commercialisation de l’amande dans le monde. Vous découvrirez l’évolution de la production d’amandes au niveau mondial, quels sont les principaux pays producteurs, quels sont les principaux pays exportateurs…
Les données utilisées sont issues de FAO Stat.
Graphique 13.1 L’évolution de la production d’amandes par continent et au niveau mondial entre 1961 et 2019 (en tonnes)
La production mondiale d’amandes est passée de 756 588 tonnes en 1961 à 3 497 148 tonnes en 2019 (soit une multiplication par 4,62). Elle a été inférieure à 1 million de tonnes jusqu’au début des années 80, elle est passée de 1 à 1,5 millions de tonnes en 17 ans. Et elle a vraiment décollé à partir de 2000.
Alors que l’Europe a été leader de la production mondiale d’amandes jusqu’au milieu des années 80, elle a été dépassée en 2000 par l’Amérique et en 2007 par l’Asie.
L’Amérique est désormais le continent qui produit le plus d’amandes et sa production est passée de 60 317 tonnes en 1961 à 1 976 40 tonnes en 2019 (soit une multiplication par 32,8).
Graphique 13.2 L’évolution de la production d’amandes chez les 20 principaux pays producteurs entre 1961 et 2019 (en tonnes)
Au début des années 60, l’Italie et l’Espagne se disputaient la place de premier producteur mondial d’amandes et étaient loin devant les Etats-Unis. Mais à partir du milieu des années 70, les Etats-Unis ont commencé à s’immiscer dans le duel Italie/Espagne et sont passés leader mondial en 1976. Les trois pays étaient au coude à coude jusqu’au milieu des années 80. Mais à partir de 1986 les Etats-Unis sont passés leader et n’ont plus été rattrapés depuis. La production américaine d’amandes a véritablement commencé à décoller à partir de 1998, lorsqu’elle a dépassé les 500 000 tonnes par an. En 2006, la production américaine a dépassé le million de tonnes annuel et en 2010 1,5 million de tonnes annuel. En 2019, elle était de 1 936 840 tonnes.
Si la production espagnole s’est accroché à la deuxième place mondiale depuis le début des années 80 (sauf en 2004, dépassée par la Syrie), l’Italie a par contre perdu plusieurs places dans le classement mondial et n’était plus que le 9è producteur mondial en 2019.
La production française d’amandes est passée de 3 680 tonnes en 1961 à 1 130 tonnes en 2019.
Graphique 13.3 Evolution de la surface consacrée à la culture d’amandes dans les différents pays producteurs entre 1961 et 2019 (en hectares)
Depuis 1972, l’Espagne est leader mondial en termes de surfaces cultivées en amandes. Celle-ci est passée de 203 600 hectares en 1961 à 687 230 hectares en 2019.
Les Etats-Unis ont également augmenté les surfaces consacrées à la culture d’amandes, passant de à 477 530 hectares en 2019.
A noter également la progression des surfaces au Maroc (pas de culture d’amandes répertoriée en 1961 et 190 612 hectares en 2019) et en Tunisie (85 000 hectares en 1961 et 225 453 hectares en 2019)
A l’inverse, en Italie les surfaces sont passées de 316 000 hectares en 1961 à 52 040 hectares en 2019.
Graphique 13.4 Production de d’amandes par pays en 2019 (en tonnes)
On compte 46 pays producteurs d’amandes en 2019 et l’amande est produite sur tous les continents.
Graphique 13.5 Structuration du marché de l’amande en 1961 (en % de la production mondiale)
En 1961, l’Europe représentait à elle seule 79,5% de la production mondiale d’amandes. A eux deux, l’Italie (43,4%) et l’Espagne (27%) représentaient plus des 2/3 de la production mondiale d’amandes.
Graphique 13.6 Structuration du marché de l’amande en 2019 (en % de la production mondiale)
En 2019, les Etats-Unis représentaient à eux seuls 55,4% de la production mondiale d’amandes. L’Europe n’en représentait plus que 13,5%.
Graphique 10.7 Les échanges d’amandes en coque dans le monde en 2019 (en tonnes)
Avec 214 487 tonnes, les Etats-Unis sont le premier exportateur d’amande en coque devant l’Australie (48 071 tonnes). Les Etats-Unis représentent environ 65% du total des amandes en coque exportées dans le monde. Avec 160 192 tonnes, le premier importateur mondial d’amandes en coque est l’Inde .
Graphique 13.7 Les échanges d’amandes en coque dans le monde en 2019 (en milliers de $)
Avec 1 042 002 millier de dollars, les Etats-Unis sont le premier exportateur d’amande en coque en valeur devant l’Australie (246 198 milliers de dollars). Les Etats-Unis représentent environ 69% du total des amandes en coque exportées dans le monde. Avec 785 653 milliers de dollars tonnes, le premier importateur mondial d’amandes en coque en valeur est l’Inde.
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AgriData n°12 : la production et la commercialisation de café dans le monde (mis à jour octobre 2023)
Cette semaine, nous allons étudier plus en détail la filière café. Nous allons analyser la production et la commercialisation de café dans le monde. Vous découvrirez qui sont les principaux pays producteurs, qui sont les principaux pays consommateurs ou encore qui sont les principaux exportateurs et importateurs.
Avant toute chose, il faut savoir qu’il y a 2 grands types principaux de café : l’arabica et le robusta. Ces deux types de grains sont cultivés dans des régions spécifiques du monde, chacune présentant des conditions de culture uniques qui influent sur la saveur, l’arôme et la qualité des grains. Les grains d’arabica sont cultivés dans des régions de haute altitude au climat frais, principalement en Amérique centrale et du Sud, en Afrique et en Asie. Les grains de robusta, quant à eux, sont cultivés dans des climats plus chauds et à des altitudes plus basses que les grains d’arabica. Les grains de robusta sont principalement cultivés en Afrique et en Asie, la majorité de la production provenant du Vietnam, du Brésil et de l’Indonésie.
La plupart des données utilisées sont issues de FAO STAT et de UN Comtrade.
NDLR : les cartes et les graphiques sont interactifs et il est donc par exemple possible de cliquer sur les pays et d’effectuer des recherches pays par pays, d’isoler un produit en particulier ou encore de choisir une année bien précise pour les graphiques…
Carte 10.1 Quel type de café produisent les pays producteurs
Plusieurs pays produisent à la fois du Robusta et de l’Arabica. C’est le cas par exemple du Brésil, du Vietnam ou de l’Indonésie. Toutefois, le Brésil produit environ 63% d’arabica et 37% de robusta alors que le Vietnam produit 97% de robusta et 3% d’arabica et l’Indonésie 78% de robusta et 22% d’arabica.
Graphique 10.2 L’évolution de la production de café par continent et au niveau mondial entre 1961 et 2018 (en tonnes)
La production mondiale de café est passée de 4 527 876 tonnes en 1961 à 9 917 258 tonnes en 2021 (soit une multiplication par 2,19). Après avoir oscillé entre 4 et 5 millions de tonnes jusqu’au début des années 80, la production de café a connu une première phase de hausse jusqu’au milieu des années 90. Mais la véritable explosion de la production a commencé en 1994. Elle a en effet doublé en moins de 25 ans, passant de 5 529 156 tonnes à 10 303 118 tonnes.
L’Amérique est le continent qui produit le plus de café et sa production est passée de 3 450 946 tonnes en 1961 à 5 163 153 tonnes en 2021 (soir une multiplication par 1,5). L’Asie est le continent où la production de café a le plus augmenté. Elle a été multipliée par 16,77, passant de 200 714 tonnes en 1961 à 3 358 628 tonnes en 2021.
A noter qu’il n’y a aucune production de café en Europe.
Graphique 10.3 L’évolution de la production de café chez les 20 principaux pays producteurs entre 1961 et 2021 (en tonnes)
Depuis 1961, le Brésil a quasiment toujours été le premier producteur de café au monde. Sa production est passée de 2 228 704 tonnes en 1961 à 2 993 780 tonnes en 2021 (soit une multiplication par 1,3). Le Vietnam, qui n’était même pas dans le top 20 en 1961, est devenu le second producteur mondial en 1999 et sa production a été multipliée par 394,2 passant de 4100 tonnes en 1961 à 1 845 033 tonnes en 2021. Enfin, l’Indonésie complète le podium avec une production de 765 415 tonnes en 2021. La Colombie, qui était le deuxième pays producteur au monde en 1961, et qui est même passé brièvement premier en 1976, a été dépassé par le Vietnam en 1999 et se bat avec l’Indonésie depuis plusieurs années pour la 3è place.
Graphique 10.4 Evolution de la surface consacrée à la culture du café dans les différents pays producteurs entre 1961 et 2018 (en hectares)
Le Brésil a toujours été leader mondial en termes de surfaces cultivées en caféiers. Néanmoins, celle-ci est passée de 4 383 820 hectares en 1961 à 1 836 741 hectares en 2021.
L’Indonésie a fortement développé la culture de caféiers. Les surfaces y ont été multipliées par 5,8 et sont passées de 219 876 hectares en 1961 à 1 249 615 hectares en 2021. Même constat pour le Vietnam, dont les surfaces consacrées à la culture de caféiers ont été multipliées par 30,8, passant 21 200 hectares en 1961 à 653 192 hectares en 2021.
Graphique 10.5 Production de café par pays en 2021 (en tonnes)
Le café n’est produit que dans certaines régions du monde.
On compte environ 76 pays producteurs de café et ceux-ci sont situés en majorité en Amérique Centrale et du Sud, en Afrique et en Asie.
A noter pour la France que la Polynésie et la Nouvelle-Calédonie produisent un peu de café (respectivement 21,1 et 1,7 tonnes)
Graphique 10.6 Structuration du marché du café en 1961 (en % de la production mondiale)
En 1961, le Brésil représentait à lui seul 49% de la production mondiale de café.
Graphique 10.7 Structuration du marché du café en 2021 (en % de la production mondiale)
En 2021, la part du Brésil dans la production mondiale demeure encore importante (30,1%) mais le continent asiatique, et plus particulièrement le Vietnam (18,6% de la production mondiale) et l’Indonésie (7,7% de la production mondiale), est monté en puissance. Le continent africain est par contre en retrait par rapport à 1961.
Graphique 10.8 Les exportations de café vert par pays en 2021 (en tonnes)
En tant que premier producteur de café, le Brésil en est aussi le premier exportateur au monde avec 2 282 844 tonnes exportées en 2021. A noter que certains pays comme l’Allemagne ou la Belgique ré-exporte en fait une partie des grains de café qu’ils importent.
Graphique 10.9 Les exportations de café vert par pays en 2021 (en dollars)
En 2021, le Brésil a exporté pour plus de 5,8 milliards de dollars de café.
Graphique 10.10 Les exportations de café torréfié dans le monde en 2021 (en tonnes)
L’Italie est le premier exportateur de café torréfié au monde avec 269 688 tonnes en 2021, devant l’Allemagne (247 287 tonnes) et la Suisse (99 729 tonnes)
Graphique 10.11 Les exportations de café torréfié dans le monde en 2021 (en dollars)
La Suisse est le pays qui exporte le plus de café torréfié en valeur avec plus de 3,3 milliards de dollars de café exportés en 2021, devant l’Italie (2 milliards de $) et l’Allemagne (1,8 milliards de $).
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AgriData n°11 Evolution de la production et de la commercialisation de miel en France et dans le monde (mise à jour 06/2023)
Cette semaine je vous propose quelques graphiques et cartes sur un produit symbole du petit déjeuner : le miel. Nous allons analyser l’évolution de la production et de la commercialisation de miel en France et dans le monde. Vous découvrirez ainsi quels sont les principaux pays producteurs et quelle est l’évolution de leur production, quelle est le niveau de la consommation dans les différents pays du monde, quels sont les principaux flux d’import/export.
NDLR : les cartes et les graphiques sont interactifs et il est donc par exemple possible de cliquer sur les pays et d’effectuer des recherches pays par pays, d’isoler un produit en particulier ou encore de choisir une année bien précise pour les graphiques…
Les données utilisées sont issues de FAO Stat, UN Comtrade ainsi que FranceAgriMer.
Graphique 11.1 Evolution de la production de miel chez les 20 premiers pays producteurs depuis 1961 (en tonnes)
Alors que les Etats-Unis ont été les leaders mondiaux de 1961 à 1978, la Chine est devenue le leader mondial incontesté depuis 1979.
Entre 1961 et 2021, la production de miel en Chine a été multiplié par 9,1. Mais la palme de la progression revient à la Turquie, dont la production de miel a été multipliée par 12 et qui est désormais le 2è plus gros producteur de miel au monde.
A l’inverse, la production de miel des Etats-Unis a été divisée par 2,2 sur la même période.
La production française a été multipliée par 2,5 sur la période, passant de 8 000 tonnes à 19 802 tonnes.
Graphique 11.2 Répartition de la production mondiale de miel en 1961 (en %)
En 1961, la production mondiale de miel était dominée par les Etats-Unis qui, avec 124 316 tonnes de miel, représentaient plus du quart de la production mondiale devant la Chine (11,86% de la production mondiale) et le Mexique (5,34% de la production mondiale). L’Amérique représentait ainsi 47,39% de la production mondiale en 1961, devant l’Asie (20,86%) et l’Europe (14,96%).
Avec 8 000 tonnes de miel produites, la France était le 13è producteur mondial et représentait 1,78% de la production mondiale en 1961.
Graphique 11.3 Répartition de la production mondiale de miel en 2018 (en %)
En 2018, avec 457 203 tonnes de miel produites, la Chine représentait à elle seule le quart de la production mondiale de miel, loin devant la Turquie (6,35% de la production mondiale) et l’Argentine (4,42% de la production mondiale).
Avec 17 489 tonnes, la France était le 27è producteur mondial et représentait 0,97% de la production mondiale en 2018.
NB : 2018 était la dernière année pour laquelle les statistiques des principaux pays étaient disponibles.
Graphique 11.4 La disponibilité alimentaire en miel par habitant en 2018 (en kilos)
NB : la consommation de miel par habitant n’est pas simple à calculer. En effet, les données disponibles reflètent la notion de disponibilité, ce qui signifie qu’il s’agit d’un volume de miel qui est mis en vente sur le marché pour chaque pays. En divisant ce volume par le nombre d’habitants d’un pays, nous obtenons un chiffre qui ne reflète pas totalement la consommation réelle de sucre dudit pays.
La disponibilité alimentaire en miel est la plus important en République Centrafricaine avec 3,34 kilos par an et par habitant, devant la Croatie (2,2 kilos par an et par habitant) et l’Uruguay (1,8 kilos par an et par habitant).
En France, elle est de 0,56 kilo de miel par habitant en 2018. Les 2/3 du miel consommé en France sont importées.
Graphique 11.5 Répartition des exportations de miel en volume en 2021 (en kg)
Premier producteur mondial de miel, la Chine en est également le premier exportateur avec 145 886 tonnes, devant l’Inde (70 514 tonnes) et l’Ukraine (61 167 tonnes).
Graphique 11.6 Répartition des exportations de miel en valeur en 2021 (en $)
La Nouvelle-Zélande est le premier exportateur mondial en valeur avec un montant de 327,5 millions de $, devant la Chine (260 millions de $) et l’Argentine (202,7 millions de $). La première place de la Nouvelle-Zélande s’explique par le fait qu’elle exporte principalement du miel de Manuka qui est le plus cher au monde.
Graphique 11.7 Origine des importations de miel par la France en 2021
Face à la baisse de production de miel en France ces dernières années, nous sommes contraints d’avoir recours à l’importation afin de satisfaire la demande. Chaque année, la France importe en moyenne 35 000 tonnes de miel.
En 2021, la majorité des importations de miel provenait de l’Union Européenne. Les principaux exportateurs de miel vers la France sont l’Espagne (7401 tonnes), l’Allemagne (4393 tonnes) et l’Ukraine (3474 tonnes).
Graphique 11.8 Nombre d’apiculteurs en France en 2021
La France comptait 70 847 apiculteurs en 2021 (contre 62 445 en 2019).
Les apiculteurs possédant moins de 50 ruches représentaient 91,9% des apiculteurs français en 2021.
Graphique 11.9 Production française de miel par catégorie en 2021 (en tonnes)
En 2021, la production française de miel s’élevait 19 802 tonnes, soit une baisse de 37,7% par rapport à l’année précédente, qui était une excellente année.
Bien qu’ils représentaient 91,9% du total en 2021, les apiculteurs ayant moins de 50 ruches n’ont produit que 23,4% de la production française de miel. A l’inverse, les apiculteurs ayant plus de 400 ruches ont produit 36,9% de la production française de miel.
Graphique 11.10 Production de miel par région en 2021 (en tonnes)
C’est en Occitanie que l’on a produit le plus de miel en 2021 (3681 tonnes) devant la Nouvelle-Aquitaine (3554 tonnes) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (2778 tonnes).
Graphique 11.11 Circuit de commercialisation du miel en France par taille d’exploitation en 2019
Pour les apiculteurs qui ont moins de 400 ruches, la vente directe est de loin le circuit de commercialisation privilégié.
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AgriData n°10 La production et la commercialisation de sucre dans le monde (en cours de mise à jour en octobre 2023)
Cette semaine, nous allons nous intéresser à une filière qui a beaucoup fait parler ces dernières semaines : la filière sucre. Nous allons voir plus en détail la production et la commercialisation de sucre dans le monde. Vous découvrirez qui sont les principaux pays producteurs, qui sont les principaux pays consommateurs ou encore qui sont les principaux exportateurs et importateurs.
Avant toute chose, il faut savoir que le sucre est produit principalement à partir de deux plantes différentes : la betterave et la canne. Ces deux plantes ne sont, en général, pas cultivées dans les mêmes régions du monde et nous allons donc les analyser séparément.
Au niveau mondial, c’est le sucre de canne qui domine. Il représente environ 80% de la production mondiale de sucre.
La plupart des données utilisées sont issues de FAO STAT.
NDLR : les cartes et les graphiques sont interactifs et il est donc par exemple possible de cliquer sur les pays et d’effectuer des recherches pays par pays, d’isoler un produit en particulier ou encore de choisir une année bien précise pour les graphiques…
Graphique 12.1 Evolution de la production de betteraves sucrières dans le monde entre 1961 et 2021 (en tonnes)
Au niveau mondial, la production de betteraves sucrières est passée de 160,5 millions de tonnes en 1961 à 270,2 millions de tonnes en 2021. La production mondiale de betterave est assez irrégulière. Elle a augmenté jusqu’en 1989 pour atteindre un pic à 314,4 millions de tonnes. Elle a ensuite amorcé une descente pour atteindre un plus bas en 2008 à 221,1 millions de tonnes. Depuis elle évolue en dent de scie.
Comme l’illustre bien ce graphique, la betterave sucrière est produite en majorité en Europe.
Graphique 12.2 Evolution de la production de betteraves sucrières chez les vingt premiers pays producteurs entre 1961 et 2021 (en tonnes)
Alors que l’URSS a longtemps dominé la production mondiale de betteraves sucrières, la France est devenue le premier producteur mondial suite à la chute de l’empire soviétique. La France est toujours resté sur le podium, alternant les positions de leader avec les Etats-Unis et la Russie. En 2021, la France était le deuxième producteur mondiale de betterave sucrière avec 34,4 millions de tonnes, derrière la Russie (41,2 millions de tonnes) mais devant les Etats-Unis (33,3 millions de tonnes).
Graphique 12.3 Production de betterave sucrière par pays en 2021 (en tonnes)
En 2021, 54 pays cultivaient de la betterave sucrière et celle-ci est produite en grande majorité dans l’hémisphère nord. Le Chili est le seul pays de l’hémisphère sud qui produit de la betterave sucrière.
Graphique 12.4 Evolution de la production de canne à sucre dans le monde entre 1961 et 2021 (en tonnes)
La production mondiale de canne à sucre est passée de 448 millions de tonnes en 1961 à 1 859 millions de tonnes en 2021, soit une hausse de 315%. Elle a augmenté régulièrement entre 1961 et 2019. Elle est légèrement en baisse depuis 2019.
Si la betterave est surtout produite en Europe, la canne à sucre est, quant à elle, surtout produite en Amérique et en Asie.
Graphique 12.5 Evolution de la production de canne à sucre dans les principaux pays producteurs entre 1961 et 2021 (en tonnes)
Jusqu’à la fin des années 70, l’Inde a été le leader mondial de la production de canne à sucre. Le Brésil est passé leader mondial en 1980 et a commencé à vraiment distancer l’Inde au début des années 2000. En 2021, le Brésil a produit 715,7 millions de tonnes de canne à sucre, devant l’Inde (405,4 millions de tonnes) et la Chine (107,3 millions de tonnes).
Entre 1961 et 2018, la production de canne à sucre a été multiplié par 12 au Brésil, par 8,6 en Chine et par 3,7 en Inde.
Graphique 12.6 Production de canne à sucre par pays en 2021 (en tonnes)
La canne à sucre est produite principalement en Asie et en Amérique du Sud. La France produit de la canne à sucre à la Réunion, la Guadeloupe et la Martinique.
Graphique 12.7 Répartition de la production mondiale de sucre en 1961 (en tonnes)
En 1961, la production mondiale de sucre était de 53,2 millions de tonnes
A cette époque c’est Cuba qui était le premier producteur mondial de sucre avec 6,9 millions de tonnes, devant l’URSS (6,3 millions de tonnes) et le Brésil (3,6 millions de tonnes). La première place de Cuba peut surprendre mais elle s’explique par le fait qu’à partir de 1960 l’URSS achetait son sucre à des tarifs préférentiels, en échange de pétrole, de biens de production et d’une présence stratégique dans l’île.
Graphique 12.8 Répartition de la production mondiale de sucre en 2020 (en tonnes)
En 2020, la production mondiale de sucre était de 172,8 millions de tonnes.
Le Brésil est le premier producteur mondial de sucre avec 38,4 millions de tonnes, devant l’Inde (28,9 millions de tonnes) et la Chine (10,4 millions de tonnes). Cuba ne produisait plus que 1,1 million de tonnes de sucre en 2020.
Graphique 12.9 Les échanges de sucre raffiné en 2017 (en tonnes)
Le Brésil est le premier exportateur de sucre raffiné dans le monde avec près de 5,4 millions de tonnes de sucre exportées, devant la Thaïlande (3 millions de tonnes) et la France (2,4 millions de tonnes).
Graphique 12.10 La disponibilité alimentaire en sucre par habitant en 2017 (en kg)
NB : la consommation de sucre par habitant n’est pas simple à calculer. En effet, les données disponibles reflètent la notion de disponibilité, ce qui signifie qu’il s’agit d’un volume de sucre qui est mis en vente sur le marché pour chaque pays. En divisant ce volume par le nombre d’habitants d’un pays, nous obtenons un chiffre qui ne reflète pas totalement la consommation réelle de sucre dudit pays. Par conséquent, afin d’avoir une idée plus fine de la consommation de sucre par habitant, il faut plutôt se baser sur des enquêtes de consommation comme, par exemple, celles qui sont menées en France par le CREDOC ou l’ANSES.
La disponibilité alimentaire en sucre est la plus importante à Trinité et Tobago, avec 54,5 kg par habitant. A l’inverse, en Birmanie elle n’est que de 1,7 kg par habitant.
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AgriData N°9 Evolution de la production et de la commercialisation de l’abricot
Cette semaine je vous propose quelques graphiques et cartes sur un fruit typique de l’été : l’abricot.
Vous découvrirez ainsi quels sont les principaux pays producteurs et exportateurs d’abricot. Nous ferons également un focus sur la France, avec des données sur la production par département, les exportations et les importations.
NDLR : les cartes et les graphiques sont interactifs et il est donc par exemple possible de cliquer sur les pays et d’effectuer des recherches pays par pays, d’isoler un produit en particulier ou encore de choisir une année bien précise pour les graphiques
Graphique 9.1 Evolution de la production mondiale d’abricots entre 1961 et 2018 (en tonnes)
La production mondiale d’abricot est passée de 1,3 millions de tonnes en 1961 à 3,8 millions de tonnes en 2018 (soit 2,9 fois plus). Elle a connu un pic en 2016 avec une production de 4,9 millions de tonnes.
Graphique 9.2 Evolution des surfaces consacrées à la production d’abricots dans le monde entre 1961 et 2018 (en hectares)
Les surfaces consacrées à la culture d’abricots dans le monde ont régulièrement augmenté et sont passées de 213 367 hectares en 1961 à 548 730 hectares en 2018 (soit 2,57 fois plus).
Les rendements au niveau mondial sont passés de 6,18 tonnes par hectare en 1961 à 7 tonnes par hectare en 2018.
Graphique 9.3 Evolution de la production des 20 principaux pays producteurs d’abricots entre 1961 et 2018.
Les pays leaders de la production d’abricots se sont succédés au fil des décennies.
Si les Etats-Unis étaient les premiers producteurs d’abricots au monde en 1961 devant la Hongrie et la Turquie, l’URSS est devenue le premier producteur mondial en 1967 mais a laissé provisoirement le leadership mondial à l’Espagne en 1968 pour le reprendre l’année suivante et ce jusqu’en 1978. Depuis 1982, la Turquie est le pays qui a été le plus souvent leader. L’URSS a été leader en 1978, l’Iran en 1996 et 2006 et l’Ouzbékistan en 2014 et 2016.
Carte 9.4 La production d’abricots par pays en 2018 (en tonnes)
L’abricot était cultivé dans 59 pays en 2018.
La France était le 8è pays producteur d’abricot au monde en 2018.
Graphique 9.5 Les échanges d’abricots dans le monde en 2017 (en tonnes)
L’Espagne est le premier exportateur d’abricots au monde avec 89 316 tonnes exportées, devant la Turquie (63 531 tonnes) et la France (56 409 tonnes).
Le premier importateur mondial est l’Allemagne avec 78 296 tonnes devant la Russie (48 042 tonnes) et l’Irak (32 800 tonnes).
En 2017, la France a importé près de 15 000 tonnes d’abricots depuis l’Espagne.
Graphique 9.6 Evolution de la production d’abricots en France par département entre 2000 et 2019 (en tonnes)
Carte 9.7 Les principaux départements producteurs d’abricots en France en 2019 (en tonnes)
La Drôme est le premier département producteur d’abricots avec 50900 tonnes en 2019, devant le Gard (29000 tonnes) et les Bouches-du-Rhône (16977 tonnes).
Graphique 9.8 Evolution des exportations françaises d’abricot entre 1999 et 2019 (en volume et en valeur) (en tonnes et en millions d’euros)
Les exportations françaises d’abricots sont aléatoires et évoluent entre 20000 et 65000 tonnes par an. Elles ont par contre chuté à la fois en volume et en valeur depuis 2014 pour atteindre un plus bas en 2019 à 21768 tonnes et 33,1 millions d’euros.
Graphique 9.9 Evolution des importations françaises d’abricot entre 1999 et 2019 (en volume et en valeur) (en tonnes et en millions d’euros)
Après avoir diminué au début des années 2000, jusqu’à atteindre un plus bas en 2004 à 7715 tonnes et 10,3 millions d’euros, les importations françaises d’abricot ont augmenté et ont atteint un pic en 2018 avec 22660 tonnes. Si les importations ont augmenté en volume, c’est surtout en valeur que l’augmentation est significative à partir de 2011. En 2013, les importations françaises d’abricots représentaient un montant de 33,9 millions d’euros.
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