Bonjour Ă toutes et Ă tous, dans ce nouveau numĂ©ro de la newsletter Eat’s business vous trouverez quelques articles sur le monde de lâalimentaire qui mâont semblĂ© intĂ©ressants dans la semaine prĂ©cĂ©dente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
- LibĂ©ration, Huile dâolive : les prix sâenvolent, les spĂ©culateurs sâengraissent, 12/09/2023
- Le Figaro, La «cheapflation», ou quand les industriels rognent sur la qualité des produits pour conserver leurs marges, 08/09/2023
- Vox, âClimate-friendlyâ beef could land in a meat aisle near you. Donât fall for it., 08/09/2023
Bonne lecture et bonne semaine Ă toutes et Ă tous!
Pour celles et ceux dâentre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Le Figaro, En NorvĂšge, les milliardaires du saumon nâont plus la cote, 12/09/2023
En NorvĂšge, le secteur de l’aquaculture du saumon, malgrĂ© son statut de champion mondial, est confrontĂ© Ă des dĂ©fis croissants liĂ©s Ă son impact environnemental. Les exportations de saumon norvĂ©gien ont atteint 14 milliards d’euros au cours de la derniĂšre annĂ©e, en grande partie grĂące Ă la France, oĂč il est trĂšs consommĂ©. Cependant, le Parlement norvĂ©gien a rĂ©cemment votĂ© en faveur d’une taxe supplĂ©mentaire de 25 % sur les grandes entreprises aquacoles pour compenser l’occupation des fjords, considĂ©rĂ©s comme des espaces publics. Cette dĂ©cision a Ă©tĂ© vivement contestĂ©e par l’industrie du saumon, avec des menaces de licenciements et des poursuites judiciaires, notamment de la part de Mowi, la plus grande entreprise mondiale de produits de la mer.
La controverse autour de cette taxe a Ă©tĂ© exacerbĂ©e par le fait que Mowi a annoncĂ© un bĂ©nĂ©fice record de 1 milliard d’euros. Les NorvĂ©giens ont du mal Ă sympathiser avec les milliardaires de l’industrie du saumon, notamment John Fredriksen, l’un des principaux propriĂ©taires de Mowi, qui a obtenu la nationalitĂ© chypriote pour Ă©chapper aux impĂŽts.
L’industrie de l’Ă©levage du saumon a Ă©galement Ă©tĂ© confrontĂ©e Ă des critiques concernant son impact sur l’environnement, l’utilisation de produits chimiques, la pollution et la disparition du saumon sauvage. De plus, des inquiĂ©tudes concernant les risques pour la santĂ© liĂ©s Ă la consommation de saumon d’Ă©levage ont Ă©tĂ© soulevĂ©es depuis 2004.
MalgrĂ© ces controverses, l’industrie aquacole norvĂ©gienne cherche Ă amĂ©liorer son image en mettant l’accent sur la qualitĂ© de ses produits. Certaines fermes bĂ©nĂ©ficient du label ASC, qui impose des critĂšres stricts en matiĂšre de parasites, de qualitĂ© de l’eau et de nourriture pour les saumons. Plusieurs entreprises, dont Cermaq, ont exprimĂ© leur volontĂ© de s’y conformer Ă 100 %.
Le Monde, « La consommation de viande bovine connaĂźt un lĂ©ger recul certes, mais pas dâeffondrement », 09/09/2023
La consommation de viande bovine en France a connu une lĂ©gĂšre baisse de 1 % au cours des six premiers mois de 2023, mais il n’y a pas eu d’effondrement. Cette diminution s’explique en partie par le changement des habitudes alimentaires des Français, qui cuisinent moins chez eux et prĂ©fĂšrent manger Ă l’extĂ©rieur, notamment dans les restaurants et les fast-foods.
Culture viande avait rĂ©cemment alertĂ© sur la baisse de la consommation de viande rouge, ce qui avait suscitĂ© des rĂ©actions de la part des Ă©leveurs bovins. Cependant, il est important de noter que la consommation de bĆuf Ă domicile a en rĂ©alitĂ© diminuĂ© de 9,8 % en un an. Les hamburgers restent populaires, ce qui profite aux enseignes de fast-food.
Par ailleurs, l’inflation affecte le secteur de la boucherie, poussant les consommateurs Ă rechercher des prix plus bas et Ă privilĂ©gier les offres en libre-service. Cela a Ă©galement conduit Ă une augmentation des importations, avec environ un quart de la viande de boeuf consommĂ©e en France qui est dĂ©sormais importĂ©e. Cette tendance s’accentue en raison de la diminution constante du cheptel en France au fil des ans, due Ă la baisse du nombre d’Ă©leveurs.
La question du prix payĂ© aux agriculteurs demeure cruciale, et la FĂ©dĂ©ration nationale bovine s’inquiĂšte que les discours des industriels, tels que le groupe Bigard, puissent entraĂźner une baisse des prix. MalgrĂ© une cotation historiquement Ă©levĂ©e en 2022, les coĂ»ts de production restent Ă©levĂ©s, ce qui prĂ©occupe les Ă©leveurs bovins.
LibĂ©ration, Huile dâolive : les prix sâenvolent, les spĂ©culateurs sâengraissent, 12/09/2023
Le prix de l’huile d’olive connaĂźt une hausse significative depuis un an. Lâarticle donne lâexemple dâun bidon de 5 litres qui est vendu 65 euros alors quâil Ă©tait vendu 35 euros lâan dernier. Cette situation est source de prĂ©occupation dans les rĂ©gions mĂ©diterranĂ©ennes, oĂč l’huile d’olive est un Ă©lĂ©ment essentiel de la cuisine. La hausse des prix de l’huile d’olive affecte Ă©galement les produits dĂ©rivĂ©s, comme les conserves de thon et les olives fraĂźches, qui voient leurs coĂ»ts augmenter de maniĂšre significative.
Cette augmentation sâexplique en partie par le changement climatique et les consĂ©quences Ă©conomiques de la guerre en Ukraine. Les conditions climatiques (canicules, vent sirocco) ont entraĂźnĂ© des problĂšmes pour la production d’olives, notamment en Espagne, le principal producteur mondial. Les tempĂ©ratures Ă©levĂ©es pendant la floraison des arbres ont provoquĂ© la destruction des fleurs, rĂ©duisant la rĂ©colte d’olives. De plus, le sirocco persistant a causĂ© des dĂ©gĂąts aux oliviers. Dâautre part, des facteurs imprĂ©vus, tels que des pluies torrentielles et des attaques d’insectes, ont Ă©galement eu un impact nĂ©gatif sur la rĂ©colte d’olives.
Comme pour beaucoup de produits, l’invasion de l’Ukraine par la Russie ont contribuĂ© Ă la hausse des prix. Les coĂ»ts du verre des bouteilles, du carton, de l’Ă©nergie, de la transformation et du transport ont Ă©galement augmentĂ©, ce qui a accru la pression sur les prix.
Mais lâarticle explique que la hausse des prix a Ă©galement Ă©tĂ© amplifiĂ©e par la spĂ©culation menĂ©e par de gros industriels espagnols et italiens, qui âont de grosses capacitĂ©s de stockage, font la loi en important des huiles europĂ©ennes et non-europĂ©ennes qu’ils assemblent avant de les exporterâ.
Le Figaro, La «cheapflation», ou quand les industriels rognent sur la qualité des produits pour conserver leurs marges, 08/09/2023
Nous avons dĂ©jĂ Ă©voquĂ© plusieurs fois ce que lâon appelle la âshrinkflationâ, cette technique utilisĂ©e par les industriels qui consiste Ă rĂ©duire la quantitĂ© mais Ă vendre au mĂȘme prix. Lâarticle sâintĂ©resse Ă un nouveau concept : la “cheapflation”.
KĂ©sako? Il sâagit cette fois-ci de remplacer certains ingrĂ©dients ou aliments par des substituts moins chers. Cela peut par exemple ĂȘtre des arĂŽmes artificiels, des exhausteurs de goĂ»t, voire mĂȘme des produits de remplissage comme la cellulose de bois dans le parmesan ou de l’eau dans le jambon. L’objectif de la “cheapflation” est Ă©videmment de permettre aux industriels de continuer Ă vendre leurs produits tout en rĂ©duisant les coĂ»ts de production et donc en maintenant leur marge.
Cependant, cette pratique soulÚve des questions en matiÚre de qualité des aliments et de transparence. Ainsi, les consommateurs sont invités à lire attentivement les étiquettes et la liste des ingrédients pour détecter les changements dans la composition des produits. En effet, les additifs et les exhausteurs de goût peuvent avoir des effets néfastes sur la santé, notamment des maladies cardiovasculaires, du diabÚte et des problÚmes digestifs.
Selon lâarticle, la “cheapflation” est une technique Ă©galement utilisĂ©e dans le secteur de la restauration, notamment dans les cantines, oĂč des produits coĂ»teux sont parfois remplacĂ©s par des alternatives moins chĂšres.
Les Ăchos, Alimentation : Carrefour s’allie Ă sept industriels pour pousser les produits vĂ©gĂ©taux, 06/09/2023
Carrefour s’est associĂ© Ă sept industriels (Danone, Bel, Savencia, Unilever, Andros, Nutrition & SantĂ©, et Bonduelle) pour promouvoir les produits vĂ©gĂ©taux et dĂ©velopper les rayons dĂ©diĂ©s aux alternatives vĂ©gĂ©tales aux protĂ©ines animales.
Cette initiative vise Ă rĂ©pondre aux prĂ©occupations environnementales concernant la consommation de protĂ©ines animales et Ă encourager la transition alimentaire. L’objectif de cette coalition internationale est de rĂ©aliser ensemble 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires d’ici 2026 grĂące Ă l’innovation et Ă la promotion de produits vĂ©gĂ©taux. Carrefour prĂ©voit d’augmenter sa part Ă 500 millions d’euros, soit une hausse de 60 % par rapport Ă aujourd’hui. Le partenariat est ouvert Ă d’autres industriels.
L’objectif de ce partenariat est d’identifier et de promouvoir les produits vĂ©gĂ©taux dans les rayons des supermarchĂ©s, ainsi que de sensibiliser les consommateurs Ă ces alternatives. Les entreprises partenaires cherchent Ă dĂ©montrer que les produits vĂ©gĂ©taux peuvent fournir des protĂ©ines tout en ayant un bon goĂ»t.
Alors que le nombre de flexitariens et de personnes suivant un rĂ©gime vĂ©gĂ©tarien a augmentĂ© ces derniĂšres annĂ©es en France, les alternatives vĂ©gĂ©tales ont reprĂ©sentĂ© un marchĂ© de 553 millions d’euros en 2022, avec une croissance continue selon Circana.
MalgrĂ© ces efforts, le marchĂ© des alternatives vĂ©gĂ©tales peine encore Ă percer en France, mais cette initiative vise Ă accĂ©lĂ©rer sa croissance. Carrefour et ses partenaires cherchent Ă Ă©quilibrer leur offre entre produits laitiers et produits vĂ©gĂ©taux pour rĂ©pondre Ă la demande croissante des consommateurs en matiĂšre d’aliments d’origine vĂ©gĂ©tale.
Le Figaro, Quasi absent des menus, le bio veut se faire une place au restaurant, 11/09/2023
L’Agence Bio, chargĂ©e de promouvoir l’agriculture biologique en France, lance un programme visant Ă encourager les chefs de restaurant Ă proposer davantage d’aliments bio dans leurs menus.
Actuellement, seulement 1% des restaurants en France proposent des plats bio, ce qui reprĂ©sente un potentiel de croissance significatif. Le programme de trois ans, financĂ© en partie par l’Union europĂ©enne avec un budget de 1,9 million d’euros, implique la nomination de 13 “chefs ambassadeurs” reprĂ©sentant divers secteurs de la restauration et utilisant dĂ©jĂ des produits bio dans leurs menus.
Ces ambassadeurs partageront leurs pratiques et techniques pour intĂ©grer des aliments bio tout en restant rentables ou participeront Ă des Ă©vĂ©nements professionnels pour sensibiliser d’autres chefs Ă cette dĂ©marche.
Ă terme, le programme s’Ă©tendra Ă©galement aux grands fournisseurs, aux Ă©coles de cuisine et aux formations. L’objectif principal est de gĂ©nĂ©raliser la prĂ©sence de produits bio dans les restaurants, offrant ainsi de nouveaux dĂ©bouchĂ©s Ă l’industrie biologique, qui fait face Ă des dĂ©fis en raison de l’inflation alimentaire et du manque de dĂ©bouchĂ©s dans les supermarchĂ©s.
Le Figaro, Existe-t-il un palais absolu en matiÚre de vin ?, 09/09/2023
L’article se penche sur la question de l’existence d’un “palais absolu” en matiĂšre de vin, similaire Ă l’oreille absolue en musique.
Lâarticle explique que contrairement Ă la musique oĂč les notes sont dĂ©finies avec prĂ©cision, la dĂ©gustation de vin est beaucoup plus subjective en raison des diffĂ©rences gĂ©nĂ©tiques dans les rĂ©cepteurs olfactifs des individus. Chacun perçoit les arĂŽmes et les saveurs du vin de maniĂšre unique.
Le neurobiologiste Gabriel Lepousez souligne que l’expertise en dĂ©gustation de vin repose sur le dĂ©veloppement d’un rĂ©pertoire de souvenirs et d’une rĂ©solution prĂ©cise des nuances. Il donne lâexemple dâun nĂ©ophyte qui sera âcapable de percevoir un arĂŽme de citronâ alors quâun expert âsaura prĂ©cisĂ©ment sâil sâagit de citron vert ou de combawaâ.
Cependant, il affirme qu’il est impossible de parler d’absolu en matiĂšre de vin, car c’est un objet social soumis Ă la subjectivitĂ© individuelle. Les commentaires de dĂ©gustation ne sont que des descriptions personnelles et toute notation est finalement le rĂ©sultat d’une dĂ©cision collĂ©giale et momentanĂ©e, remettant en question le rĂŽle des critiques et sommeliers.
La Tribune, Les prix du riz s’envolent Ă un niveau jamais observĂ© depuis quinze ans, 08/09/2023
En août, les prix mondiaux du riz ont atteint leur plus haut niveau en 15 ans, avec une hausse de 9,8% en un mois, selon la FAO.
Cette augmentation s’explique en grande partie par la dĂ©cision prise en juillet dernier par l’Inde d’interdire les exportations de riz blanc non basmati, qui reprĂ©sente Ă lui seul environ un quart de ses exportations de riz. Cette dĂ©cision vise Ă garantir suffisamment de riz pour les habitants du pays, bien que les rĂ©serves mondiales de riz soient abondantes. Mais la Chine et l’Inde dĂ©tiennent Ă eux deux environ trois quarts de ces rĂ©serves.
Cette hausse du prix du riz est prĂ©occupante car le riz est un aliment de base pour de nombreuses populations, et d’autres pays adoptent Ă©galement des restrictions Ă l’exportation. Le marchĂ© mondial du riz est donc sous tension, aggravĂ© par les craintes liĂ©es au phĂ©nomĂšne climatique El Niño, qui pourrait affecter les rendements. Certains pays, comme les Philippines, cherchent dâores et dĂ©jĂ Ă garantir leur approvisionnement en riz par le biais d’accords d’importation, tandis que d’autres limitent les prix pour lutter contre l’inflation.
LâUsine Nouvelle, [Climato-Ă©thique] Avec la profusion des labels carbone, l’agroalimentaire en pleine confusion, 11/09/2023
La directrice agriculture de l’OCDE, Marion Jansen, a averti que la prolifĂ©ration des labels et rĂ©fĂ©rentiels de certification dans l’agroalimentaire pourrait entraĂźner une “fragmentation” des Ă©changes mondiaux.
Alors que de nombreuses entreprises agroalimentaires cherchent Ă certifier leurs engagements durables avec divers labels environnementaux, cette multiplication de mĂ©thodes de certification rend difficile la comparaison et la mesure de l’empreinte carbone des produits alimentaires.
Marion Jansen a soulignĂ© que le dĂ©veloppement rapide du reporting environnemental dans l’agroalimentaire, en particulier en ce qui concerne les Ă©missions de gaz Ă effet de serre, nĂ©cessitait une meilleure coordination et l’adoption de normes communes pour Ă©viter une fragmentation des Ă©changes mondiaux. La collecte de donnĂ©es le long des chaĂźnes de valeur agroalimentaires est particuliĂšrement complexe en raison de la multitude de petits acteurs dans le secteur. L’OCDE travaille actuellement Ă clarifier ce domaine.
CNBC, Demand for the worldâs smelliest fruit has soared 400%, fueled by Chinaâs âcrazeâ, 13/09/2023
La demande mondiale de durians, ce fruit Ă lâodeur nausĂ©abonde mais trĂšs prisĂ© en Asie, a vu ses ventes bondir de 400 % en un an, principalement en raison de la “folie” pour ce fruit en Chine, selon un rapport de HSBC.
Au cours des deux derniĂšres annĂ©es, la Chine a ainsi importĂ© pour 6 milliards de dollars de durians, reprĂ©sentant 91 % de la demande mondiale. En Chine, le durian est plus qu’un simple fruit, il est perçu comme un cadeau qui reflĂšte la richesse de celui qui l’offre. Il est devenu courant d’inclure des durians dans les cadeaux traditionnels pour les amis et la famille lors des fiançailles. Bien que la demande pour le durian en Chine ait commencĂ© Ă augmenter en 2017, elle a connu une forte hausse Ă partir de fin 2022.
La ThaĂŻlande est le principal exportateur de durians, reprĂ©sentant 99 % des exportations totales de ce fruit dans la rĂ©gion de l’ASEAN. Cependant, l’essor de la demande de durians ouvre des perspectives pour le reste de l’Asie du Sud-Est, et pas seulement pour la ThaĂŻlande, selon l’Ă©conomiste.
Washington Post, The food industry pays âinfluencerâ dietitians to shape your eating habits, 13/09/2023
Un long article qui rĂ©vĂšle comment les industriels de lâagroalimentaire se paient les services de nombreux diĂ©tĂ©ticiens agrĂ©Ă©s, qui cumulent des millions de followers sur les rĂ©seaux sociaux, pour promouvoir leurs produits et diffuser des messages positifs sur Instagram et TikTok.
L’analyse de milliers de posts a rĂ©vĂ©lĂ© que des entreprises et des groupes industriels ont payĂ© des diĂ©tĂ©ticiens pour des contenus qui encourageaient les spectateurs Ă manger des bonbons et des glaces, minimisaient les risques pour la santĂ© des aliments hautement transformĂ©s et faisaient la promotion de complĂ©ments alimentaires non Ă©prouvĂ©s. L’Ă©tude a rĂ©vĂ©lĂ© que parmi les 68 diĂ©tĂ©ticiens ayant 10 000 followers ou plus sur TikTok ou Instagram, environ la moitiĂ© avait fait la promotion d’aliments, de boissons ou de supplĂ©ments auprĂšs de leurs 11 millions d’adeptes au cours de l’annĂ©e Ă©coulĂ©e.
En outre, de nombreux diĂ©tĂ©ticiens ne prĂ©cisent pas toujours leurs relations avec l’industrie alimentaire dans leurs publications, malgrĂ© les directives de la Federal Trade Commission recommandant aux influenceurs des mĂ©dias sociaux de prĂ©ciser clairement qui les paie pour leurs promotions.
En France, le Parlement a adoptĂ© une proposition de loi destinĂ©e Ă mieux encadrer le secteur des influenceurs et la DGCCRF a dĂ©jĂ condamnĂ© un certain nombre dâinfluenceurs pour le mĂȘme genre de pratiques.
Vox, âClimate-friendlyâ beef could land in a meat aisle near you. Donât fall for it., 08/09/2023
Le gĂ©ant amĂ©ricain de la viande Tyson Foods prĂ©tend que son programme de “bĆuf respectueux du climat” a permis de rĂ©duire de 10 % les Ă©missions de gaz Ă effet de serre d’une petite partie de son troupeau de bovins. Cependant, cette initiative suscite de nombreuses critiques et interrogations de la part des experts
Cela a Ă©tĂ© dit maintes et maintes fois : les bovins sont responsables d’Ă©missions significatives de gaz Ă effet de serre, principalement de mĂ©thane produit lors de leur digestion, ainsi que de l’Ă©mission de gaz nocifs provenant de leurs excrĂ©ments et de la dĂ©forestation rĂ©sultant de la production de viande. Câest pourquoi les experts remettent en question les allĂ©gations de Tyson, car elles ne sont pas Ă©tayĂ©es par des donnĂ©es transparentes, et ils considĂšrent qu’une rĂ©duction de 10 % des Ă©missions ne suffit pas Ă rendre la viande de bĆuf respectueuse du climat.
De plus, les consommateurs risquent d’ĂȘtre induits en erreur par ces allĂ©gations de viande “respectueuse du climat” et pourraient continuer Ă consommer de la viande de bĆuf en croyant Ă tort qu’elle est bonne pour lâenvironnement. Les experts estiment que la meilleure façon de lutter contre le changement climatique est de promouvoir la consommation de repas Ă base de plantes plutĂŽt que de chercher Ă rendre la viande de bĆuf plus respectueuse du climat.
Financial Times, Can Chinese wine compete with the world?, 02/09/2023
Jancis Robinson, une experte renommée en vin, raconte sa récente expérience de dégustation de vins chinois aux cÎtés de Lenz Moser, un vigneron autrichien qui a établi une entreprise commune en Chine avec la plus grande entreprise viticole chinoise, Changyu, appelée Chùteau Changyu Moser XV. Robinson explique que Moser lui a fait parvenir plusieurs bouteilles de vin pour une dégustation comparative, y compris des vins chinois de sa propre production, ainsi que des vins bordelais prestigieux comme Chùteau Lafite, Figeac, Léoville Las Cases et Pontet-Canet, ainsi que le célÚbre Opus One de la Napa Valley.
Robinson note que les vins chinois, bien qu’ambitieux, semblent encore manquer de subtilitĂ© par rapport aux vins bordelais et aux autres vins du monde. Elle mentionne Ă©galement que les vignes poussent dans des conditions difficiles en Chine, avec des hivers trĂšs froids nĂ©cessitant l’enterrement des vignes pour les protĂ©ger du gel. Cependant, la production de vin est activement soutenue par le gouvernement provincial de Ningxia en Chine.
New York Times, Instacart Was All About Grocery Delivery. No Longer., 14/09/2023
Instacart, la startup spĂ©cialisĂ©e dans la livraison de produits d’Ă©picerie, a subi une transformation importante sous la direction de la PDG Fidji Simo, qui a pris les rĂȘnes de l’entreprise en 2021.
Initialement axĂ©e sur un service qui mettait en relation des personnes avec des travailleurs contractuels qui faisaient les courses pour eux et leur livraient ensuite, Instacart s’est de plus en plus concentrĂ©e sur la publicitĂ© et les produits logiciels Ă mesure que ses activitĂ©s de livraison ralentissaient. Fidji Simo, qui a acquis une expĂ©rience dans le domaine de la publicitĂ© lors de son passage chez Meta, a dĂ©veloppĂ© l’activitĂ© publicitaire d’Instacart, en permettant aux marques alimentaires de payer pour ĂȘtre mieux placĂ©es dans l’application Instacart. Cette expansion dans la publicitĂ© et la vente d’outils logiciels pour amĂ©liorer l’expĂ©rience d’achat s’est avĂ©rĂ©e trĂšs rentable pour lâentreprise.
Dans son rĂ©cent rapport, Instacart a rĂ©vĂ©lĂ© que ses divisions publicitĂ© et logiciels ont gĂ©nĂ©rĂ© prĂšs d’un tiers de ses 2,5 milliards de dollars de revenus l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente. Au cours du premier semestre de cette annĂ©e, les 406 millions de dollars de revenus d’Instacart provenant des publicitĂ©s et des logiciels ont permis Ă l’entreprise de rĂ©aliser un bĂ©nĂ©fice de 242 millions de dollars. Cette rentabilitĂ© distingue Instacart de nombreuses autres entreprises de lâĂ©conomie des services qui font appel Ă des travailleurs contractuels pour effectuer les livraisons et qui ont du mal Ă dĂ©gager du bĂ©nĂ©fice.
MalgrĂ© sa rĂ©ussite financiĂšre, Instacart peine Ă attirer des investisseurs pour sa prochaine entrĂ©e en bourse. L’entreprise a ainsi revu son Ă©valuation Ă la baisse Ă plusieurs reprises. La fourchette de prix de l’introduction en bourse se situant dĂ©sormais entre 26 et 28 dollars par action, ce qui valorise l’entreprise Ă 8,9 milliards de dollars. Toutefois, en s’orientant vers la publicitĂ© et les logiciels, Instacart s’est positionnĂ© comme un acteur unique de l’Ă©conomie des services, visant Ă concurrencer des gĂ©ants comme Amazon et Ă aider les Ă©piceries traditionnelles Ă s’adapter Ă l’Ăšre numĂ©rique.
foodwatch, Les enfants, cibles du marketing de la malbouffe : lâheure de lâaction politique
foodwatch a enquĂȘtĂ© sur des centaines de produits trop gras, trop sucrĂ©s, trop salĂ©s, commercialisĂ©s par les gĂ©ants de la malbouffe pour les enfants. RĂ©sultat : sans surprise, par leur marketing et publicitĂ© ciblĂ©s, les McDonald’s, NestlĂ©, Unilever, Mondelez, Burger King et autres Lindt incitent les enfants Ă consommer des aliments mauvais pour leur santĂ©. Ă rebours du consensus des expert(e)s de santĂ©, le gouvernement ignore les recommandations dâun encadrement strict de ces pratiques dĂ©lĂ©tĂšres selon foodwatch.
The Guardian, Has the plant-based food revolution lost its sizzle?
Pendant des annĂ©es, les personnes suivant un rĂ©gime vĂ©gĂ©tarien ou vĂ©gĂ©talien ont peu Ă©tĂ© prises en compte dans les menus des restaurants et dans les plats prĂ©parĂ©s des supermarchĂ©s. Mais ce n’est plus le cas dĂ©sormais.
Mais comme l’explique Ă Hannah Moore l’Ă©crivaine et auteure Bee Wilson, ce boom s’est arrĂȘtĂ© et, dans certains cas, s’est inversĂ©.
L’une des marques les plus connues du secteur, Beyond Meat, a connu des temps difficiles et a supprimĂ© un cinquiĂšme de ses effectifs. La sociĂ©tĂ© britannique Meatless Farms a Ă©tĂ© placĂ©e sous administration judiciaire. Heck a rĂ©duit sa gamme de produits non carnĂ©s. Avec la crise du coĂ»t de la vie, la demande des consommateurs pour certains produits Ă base de plantes, qui peuvent ĂȘtre plus chers, semble avoir ralenti. Par ailleurs, comme l’explique Mme Wilson, les consommateurs s’inquiĂštent de plus en plus des aliments ultra-transformĂ©s tels que les produits Ă base de viande.
Ernest, une grande famille de chef(fe)s et restaurateurs(trices) solidaires qui, depuis 2015, fournit une aide alimentaire bio et en circuit court a dĂ©cidĂ© dâouvrir un Tiers-lieu alimentaire et solidaire. A cette occasion, Ernest a lancĂ© une campagne dâappel aux dons sur HelloAsso et il vous reste 2 semaines pour y participer et les aider Ă atteindre les 60 000 euros.
Ce Tiers-lieu alimentaire et solidaire comprendra notamment
đ©âđłUne cuisine aux normes pour cuisiner chaque semaine avec les bĂ©nĂ©voles pour les personnes Ă la rue
đ»đ·Un bar-restaurant engagĂ©, durable et solidaire
đŹđ Une programmation culturelle engagĂ©e
đ„đ„ŠUne mise Ă disposition des cuisines, pour des ateliers avec les bĂ©nĂ©ficiaires des colis alimentaires.
Pour rappel, un don de 100 euros ne vous coûtera au final que 34 euros aprÚs réduction fiscale.