Bonjour Ă toutes et Ă tous, dans ce nouveau numĂ©ro de la newsletter Eat’s business vous trouverez quelques articles sur le monde de lâalimentaire qui mâont semblĂ© intĂ©ressants dans la semaine prĂ©cĂ©dente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
- Le JDD, Les denrĂ©es dâimportation font les « beaux jours » du frigo de la mĂ©nagĂšre, 27/08/2023
- Le Monde, Le gouvernement français veut de nouveau faire interdire la dénomination « steak végétal », 01/09/2023
- Modern Retail, Why BelliWelliâs marketing strategy aims to destigmatize gut health, 30/08/2023
Bonne lecture et bonne semaine Ă toutes et Ă tous!
Pas de Eatâs Business le week-end prochain, on se retrouve dans quinze jours.
Pour celles et ceux dâentre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Les Ăchos, La Chartreuse, liqueur produite avec modĂ©ration, 29/08/2023
Nous avions déjà évoqué ce sujet il y a quelques mois.
En 2022, la production de Chartreuse a atteint son point maximum, et les moines chartreux ont dĂ©cidĂ© de ne pas augmenter davantage les volumes afin de rĂ©tablir un Ă©quilibre dans leurs activitĂ©s. Actuellement, la production s’Ă©lĂšve Ă 1,2 million de litres, dont un quart est destinĂ© au marchĂ© amĂ©ricain. Cette liqueur de renommĂ©e mondiale est vendue Ă environ 40 euros la bouteille de 70 centilitres, gĂ©nĂ©rant un chiffre d’affaires estimĂ© Ă plus de 65 millions d’euros.
Cette dĂ©cision a Ă©tĂ© motivĂ©e par plusieurs facteurs. D’une part, il est difficile pour les moines de rĂ©pondre Ă la demande croissante, en raison notamment de la main-d’Ćuvre nĂ©cessaire Ă la production et de la recette complexe nĂ©cessitant 130 plantes, qui sont Ă©galement touchĂ©es par les effets du rĂ©chauffement climatique. D’autre part, la production intensive de la liqueur a commencĂ© Ă empiĂ©ter sur la vie monastique des moines.
Les moines chartreux ont exprimĂ© leur volontĂ© de revenir Ă une approche plus Ă©quilibrĂ©e, prĂ©servant la place de la liqueur tout en Ă©vitant qu’elle ne domine leur existence. Ils ont Ă©galement souhaitĂ© protĂ©ger leur mode de vie monastique en Ă©vitant une mĂ©diatisation excessive, ce qui les a amenĂ©s Ă limiter leur communication mĂ©diatique.
La dĂ©cision de maintenir les volumes actuels de production vise Ă assurer la qualitĂ© de la liqueur tout en prĂ©servant l’engagement monastique des pĂšres chartreux. Les revenus gĂ©nĂ©rĂ©s continueront de soutenir les besoins des maisons de moines et de moniales de l’ordre des Chartreux, qui comptent plusieurs centaines de religieux dans le monde. Les moines cherchent Ă©galement Ă revenir Ă leurs racines antĂ©rieures Ă la crĂ©ation de la liqueur en 1605, en diversifiant leurs activitĂ©s pour inclure des domaines tels que l’aromathĂ©rapie et la cosmĂ©tique du soin, afin de retrouver un Ă©quilibre et une forme de sobriĂ©tĂ©.
Le Monde, « Si tout le monde utilise le mot ârĂ©gĂ©nĂ©ratifâ, le risque est quâil se banalise et se vide de son sens », 26/08/2023
Un collectif composĂ© d’entreprises, d’associations et d’activistes a Ă©mis une alerte concernant l’utilisation gĂ©nĂ©ralisĂ©e du terme “rĂ©gĂ©nĂ©ratif”. Initialement dĂ©veloppĂ© dans les annĂ©es 1980 par le Rodale Institute pour promouvoir une “agriculture rĂ©gĂ©nĂ©rative”, ce concept visait Ă renforcer les pratiques agricoles biologiques en garantissant non seulement l’absence de produits chimiques, mais aussi la santĂ© du sol, le bien-ĂȘtre animal et des travailleurs agricoles. Toutefois, il est devenu un terme Ă la mode, utilisĂ© dans divers domaines, de la mode Ă l’Ă©conomie, du leadership au management.
De grandes entreprises de l’agroalimentaire et de la mode, telles que Prada, Gucci et Stella McCartney, ont adoptĂ© le terme “rĂ©gĂ©nĂ©ratif” pour verdir leur approche, bien que cette approche ne soit pas nĂ©cessairement conforme aux normes biologiques strictes. Les militants reprochent Ă©galement Ă ces entreprises de ne pas investir suffisamment dans les programmes de rĂ©gĂ©nĂ©ration, laissant les agriculteurs couvrir les coĂ»ts supplĂ©mentaires.
Le risque est que l’utilisation gĂ©nĂ©ralisĂ©e du terme “rĂ©gĂ©nĂ©ratif” finisse par le vider de son sens, tout comme cela s’est produit avec les termes “durable” ou “naturel”. Les entreprises cherchent Ă changer leur terminologie, mais cela ne signifie pas nĂ©cessairement un changement de stratĂ©gie ou de pratiques rĂ©elles. Les entreprises pionniĂšres, quant Ă elles, prĂ©fĂšrent Ă©viter les mots-valises et se concentrent sur la rĂ©alitĂ© de leurs actions.
Le JDD, Les denrĂ©es dâimportation font les « beaux jours » du frigo de la mĂ©nagĂšre, 27/08/2023
Cet article aborde la question des denrĂ©es alimentaires importĂ©es en France, en particulier la volaille. Il met notamment en Ă©vidence le fait que prĂšs de la moitiĂ© des viandes de volailles consommĂ©es dans le pays proviennent d’importations, en particulier d’Ukraine. En effet, l’accord commercial entre l’Union europĂ©enne et l’Ukraine a Ă©tĂ© renouvelĂ©, ce qui permet Ă des entreprises ukrainiennes comme MHPde vendre leurs volailles en Europe sans droits de douane. Cela conduit Ă une forte concurrence pour les producteurs de volailles français.
Les Ă©leveurs français expriment leur inquiĂ©tude quant Ă la qualitĂ© des volailles ukrainiennes, qui ne respectent pas les mĂȘmes normes en matiĂšre de traitement des animaux et de traçabilitĂ© des aliments. De plus, en raison des coĂ»ts de production rĂ©duits et de la main-d’Ćuvre bon marchĂ© en Ukraine, le poulet ukrainien est vendu jusqu’Ă quatre fois moins cher que celui produit en France.
Alors que la consommation de volailles a considĂ©rablement augmentĂ© en France ces derniĂšres annĂ©es, la production nationale n’a augmentĂ© que de maniĂšre marginale. Les producteurs français font en effet face Ă des dĂ©fis tels que les charges sociales Ă©levĂ©es, les coĂ»ts de production importants et les normes nationales strictes. Certains Ă©leveurs font Ă©galement face Ă la fronde des Ă©cologistes lorsquâils veulent crĂ©er de nouveaux poulaillers.
Lâarticle note que la situation est similaire dans la filiĂšre porcine, oĂč les importations ont augmentĂ© alors que les abattages nationaux ont diminuĂ©. Les producteurs français de porcs font face Ă des pressions Ă©conomiques et Ă©cologiques, ce qui met en pĂ©ril leur capacitĂ© Ă maintenir la production nationale. Le risque de rĂ©duction de la production porcine inquiĂšte Ă©galement les transformateurs de viande, car cela pourrait entraĂźner une surcapacitĂ© des installations industrielles.
Les Ăchos, Alimentation : cette spirale infernale qui renvoie le bio cinq ans en arriĂšre, 29/08/2023
Cela fait plusieurs mois que les articles sur le bio se suivent et se ressemblent. Le bio traverse en effet une crise depuis plusieurs mois.
Leurs prix Ă©levĂ©s (environ 50 % plus chers que leurs Ă©quivalents issus de l’agriculture conventionnelle) ont entraĂźnĂ© une diminution de la demande. Ainsi, les ventes de produits bio ont connu une baisse de 13 % en volume au cours des sept premiers mois de l’annĂ©e dans la grande distribution. Cette situation est particuliĂšrement prĂ©occupante Ă©tant donnĂ© que les consommateurs dĂ©laissent mĂȘme les produits bio MDD, ce qui indique un changement de comportement alimentaire. Sur un an, le chiffre d’affaires global de l’industrie bio a enregistrĂ© une baisse de 1,3 % en valeur et de 10,9 % en volume.
Cette tendance n’est pas nouvelle, puisquâen 2022, le marchĂ© bio avait dĂ©jĂ reculĂ© de 4,6 %.
Une des principales raisons de cette baisse rĂ©side dans l’inflation qui affecte les produits bio, ce qui entraĂźne une dĂ©consommation de ces produits par les mĂ©nages. La croissance rapide des prix a fortement impactĂ© les achats et les habitudes alimentaires des consommateurs, les poussant Ă se tourner vers des options moins coĂ»teuses.
Une autre cause de cette crise du secteur bio est la rĂ©duction de l’offre et du nombre de rĂ©fĂ©rences de produits disponibles dans les super et hypermarchĂ©s. Le dĂ©clin des ventes a conduit les distributeurs Ă rĂ©duire considĂ©rablement le nombre de produits bio proposĂ©s en rayon (-12,3 % entre janvier et fin juillet). Ceci a eu un effet nĂ©gatif sur la demande, car une offre rĂ©duite diminue Ă©galement l’intĂ©rĂȘt des consommateurs.
NĂ©anmoins, certains acteurs du secteur bio restent optimistes quant Ă l’avenir. Ils considĂšrent que l’innovation et la collaboration avec des enseignes spĂ©cialisĂ©es dans le bio pourraient contribuer Ă relancer les ventes. Les enseignes comme Biocoop ou Naturalia pourraient jouer un rĂŽle crucial dans la redynamisation du marchĂ© en proposant de nouvelles idĂ©es et des services innovants aux consommateurs. Cela permettrait de distinguer davantage les produits bio des produits conventionnels dans un contexte de crise et de dĂ©consommation.
Les Ăchos, Vins : l’annĂ©e noire du prosecco, 31/08/2023
L’annĂ©e 2023 s’annonce sombre pour le prosecco, le vin pĂ©tillant italien. Le secteur viticole italien, en particulier la rĂ©gion de VĂ©nĂ©tie, qui est le berceau du prosecco, fait face Ă des difficultĂ©s majeures. La principale prĂ©occupation est le manque de main-d’Ćuvre pour les vendanges, avec une pĂ©nurie de 3 000 Ă 5 000 travailleurs. En effet, les machines ne peuvent pas du tout ĂȘtre utilisĂ©es sur environ 7 000 hectares de vignes (sur un total de 28 000). Cependant, le salaire horaire peu Ă©levĂ©, infĂ©rieur Ă 7 euros, rend difficile le recrutement (il est par exemple de plus de 10 euros dans les transports ou le BTP).
De plus, le secteur a Ă©tĂ© touchĂ© par des conditions climatiques dĂ©favorables, notamment la grĂȘle et des tempĂ©ratures record. Ces conditions ont entraĂźnĂ© une rĂ©duction du taux de sucre dans les raisins, affectant la teneur en alcool du prosecco 2023, qui passera de 9 % Ă 8,5 %. Il s’agit de la troisiĂšme rĂ©duction seulement en cinquante ans, ce qui en fait la pire rĂ©colte des quarante derniĂšres annĂ©es.
Le prosecco, qui reprĂ©sentait en 2022 prĂšs de 640 millions de bouteilles produites et un chiffre d’affaires de plus de 3 milliards d’euros, pourrait donc connaĂźtre une annĂ©e 2023 difficile. La production devrait chuter de 14 % par rapport Ă lâan dernier, faisant ainsi passer l’Italie derriĂšre la France en termes de production totale de vin. Cela marque un coup dur pour l’industrie viticole italienne, qui Ă©tait depuis longtemps en tĂȘte de la production de vin en Europe.
Les Ăchos, Les gĂ©ants des frites s’affrontent sur le sol français, 31/08/2023
Voilà un exemple frappant de ce qui ne va pas dans notre pays au niveau de la sécurité alimentaire.
En 2022, la France a produit prĂšs de 7 millions de tonnes de pommes de terre mais n’en a transformĂ© qu’un peu moins de 1,5 million. Une grande partie de la production a Ă©tĂ© exportĂ©e, dont une part importante Ă destination de l’industrie de la frite en Belgique et aux Pays-Bas. Câest donc une grande partie de la valeur ajoutĂ©e qui est perdue au passage. Sans parler des coĂ»ts Ă©cologiques liĂ©s au transport dans les deux sens.
Cependant, cette tendance est en train de changer, avec des industriels belges du secteur investissant de plus en plus en France. Un exemple notable est l’acquisition de la sucrerie de Tereos Ă Escaudoeuvres (Nord) par le groupe familial flamand Agristo pour construire une grande usine de frites d’une capacitĂ© de 300 000 tonnes. Cette tendance Ă l’investissement en France est observable depuis quelques annĂ©es, avec d’autres acquisitions et constructions d’usines par des entreprises belges.
La consommation de pommes de terre transformées en France a augmenté par rapport aux pommes de terre fraßches, les Français consommant maintenant 32 kilos de pommes de terre transformées contre 19 kilos en frais.
Le leader mondial du secteur, le canadien McCain, opĂšre en France depuis prĂšs de quarante ans et contrĂŽle aujourd’hui un tiers des ventes de frites surgelĂ©es dans le pays. D’autres entreprises belges, telles qu’Agristo et Ecofrost, ainsi que des acteurs français, comme Clarebout, investissent Ă©galement dans la production de frites en France pour profiter de la croissance du marchĂ©. La qualitĂ© et la diversitĂ© des variĂ©tĂ©s de pommes de terre cultivĂ©es en France attirent ces investisseurs, tout comme le vaste territoire agricole du pays.
Le Monde, Le gouvernement français veut de nouveau faire interdire la dénomination « steak végétal », 01/09/2023
Câest reparti pour un tour. Le gouvernement français relance la bataille sĂ©mantique autour des produits alimentaires d’origine vĂ©gĂ©tale en notifiant un nouveau projet de dĂ©cret Ă la Commission europĂ©enne.
Ce dernier vise Ă interdire certaines appellations, notamment celles qui utilisent des termes associĂ©s Ă la viande pour dĂ©crire des produits vĂ©gĂ©taux. Contrairement au premier dĂ©cret de 2022, ce nouveau texte est plus spĂ©cifique et Ă©numĂšre vingt et un termes interdits pour dĂ©signer des denrĂ©es alimentaires Ă base de protĂ©ines vĂ©gĂ©tales. Cela inclut des termes tels que “steak”, “jambon” et “escalope”. De plus, une seconde liste de termes est fournie, comprenant plus d’une centaine de mots, tels que “bacon”, “boudin”, “lardon”, “nugget”, “saucisse”, dĂ©signant des produits ne pouvant contenir qu’une faible quantitĂ© de protĂ©ines vĂ©gĂ©tales (de 0,5 % Ă 5 % selon les catĂ©gories).
Lâarticle rappelle que si le marchĂ© des protĂ©ines vĂ©gĂ©tales alternatives est en croissance, il reste encore trĂšs minoritaire par rapport aux produits carnĂ©s : les ventes en France sont estimĂ©es Ă 425 millions d’euros pour 2022.
Cependant, la diversification des gammes de substituts de viande offre des options pour rĂ©duire la consommation de viande, ce qui est devenu un enjeu important pour des raisons climatiques et sanitaires. Romain Espinosa, chercheur en Ă©conomie (CNRS, Centre international de recherche sur lâenvironnement et le dĂ©veloppement), estime ainsi que âce nouveau texte du gouvernement, câest un frein au changement alimentaireâ. Il prĂ©cise de plus âquâil nây a, par ailleurs, pas de volontĂ© politique pour dĂ©velopper une alimentation vĂ©gĂ©tale moins transformĂ©e, comme les lentilles ou le tofuâ.
L’industrie de la viande et du lait considĂšre ces produits comme une menace et conteste l’utilisation de termes associĂ©s Ă la viande pour dĂ©crire des produits vĂ©gĂ©taux. Les partisans des substituts estiment que les consommateurs peuvent faire la distinction et que ces produits sont gĂ©nĂ©ralement clairement Ă©tiquetĂ©s en tant que “vĂ©gĂ©tariens”.
Elle, Ariane Geffard, l’agente fĂ©ministe des cheffes, 01/09/2023
Lâarticle met en avant cinq cheffes de la nouvelle scĂšne gastronomique française, toutes engagĂ©es dans des causes fĂ©ministes, et explore leur point commun : leur agente, Ariane Geffard, qui est plus connue pour reprĂ©senter des autrices de la littĂ©rature fĂ©ministe française. Ces cheffes, dont Manon Fleury, CĂ©line Pham, Marie-Victorine Manoa, Katia, et Tatiana Levha, sont des figures Ă©mergentes de la cuisine française et sont rĂ©putĂ©es pour leur engagement social et environnemental.
Ariane Geffard, initialement spécialisée dans la littérature féministe, a récemment élargi son portefeuille pour représenter des cheffes engagées dans des questions politiques, telles que le féminisme, la préservation des producteurs, et la lutte contre la violence et le sexisme en cuisine.
Le métier de la cuisine en France a connu une évolution significative au cours de la derniÚre décennie, avec une profession de plus en plus féminisée et une plus grande visibilité des cheffes sur les réseaux sociaux et à la télévision. La cuisine est devenue un outil de storytelling puissant qui peut aborder divers enjeux mondiaux tels que le changement climatique, la mondialisation et le sexisme.
Cependant, cette popularitĂ© a Ă©galement attirĂ© l’attention des marques et des mĂ©dias, qui cherchent Ă s’associer aux chefs pour promouvoir leurs produits et leurs valeurs. Ariane Geffard et les cheffes qu’elle reprĂ©sente cherchent Ă lutter contre l’instrumentalisation des mouvements progressistes Ă des fins marketing, en veillant Ă ce que leur engagement reste authentique et intĂšgre.
Gizmodo, Samsung Launches ‘Food,’ an AI-Driven Recipe App, 30/08/2023
Samsung Electronics a annoncĂ© le lancement de l’application alimentaire “Food”alimentĂ©e par l’IA, qui propose 160 000 recettes aux utilisateurs. Lâappli sâappuie sur la vaste base de donnĂ©es de Whisk, une sociĂ©tĂ© rachetĂ©e par le groupe en 2019.
Disponible en huit langues, Food va ĂȘtre lancĂ©e dans 104 pays pour contrĂŽler les appareils de cuisson des utilisateurs, crĂ©er des plans de repas adaptĂ©s Ă leurs besoins et suggĂ©rer de nouvelles recettes.
Ă partir de 2024, Food mettra Ă©galement en Ćuvre la technologie Vision AI, qui permettra de dĂ©terminer les informations nutritionnelles en prenant simplement une photo d’un repas et recommandera apparemment des recettes que l’utilisateur peut crĂ©er avec les ingrĂ©dients dont il dispose.
L’entreprise a aussi l’intention d’intĂ©grer l’application Ă la plateforme Samsung Health pour une meilleure gestion nutritionnelle et diĂ©tĂ©tique.
Modern Retail, Instacartâs dependency on advertising and key retail partners signals a bumpy road ahead for its IPO, 29/08/2023
Alors qu’Instacart, la plateforme amĂ©ricaine de livraison d’Ă©picerie, se prĂ©pare Ă entrer en bourse, certains analystes ont des doutes sur la viabilitĂ© Ă long terme de la plateforme.
FondĂ©e en 2012, Instacart a bĂąti sa rĂ©putation au fil des annĂ©es en offrant une expĂ©rience utilisateur exceptionnelle pour la vente d’Ă©picerie en ligne aux Ătats-Unis. La plateforme travaille avec plus de 1 400 enseignes de vente au dĂ©tail dans plus de 80 000 magasins, ce qui reprĂ©sente plus de 85 % de l’industrie de l’Ă©picerie aux Ătats-Unis. Cependant, aprĂšs la pandĂ©mie, la croissance de son activitĂ© principale dans l’Ă©picerie a ralenti, poussant Instacart Ă se concentrer sur le dĂ©veloppement de son activitĂ© publicitaire. L’entreprise a Ă©galement Ă©largi sa gamme de produits pour inclure des articles autres que l’Ă©picerie, tels que la livraison de mĂ©dicaments et de cosmĂ©tiques.
Selon Neil Saunders de la sociĂ©tĂ© de conseil GlobalData, Instacart fait essentiellement quelque chose que la plupart des Ă©piceries devraient vraiment faire elles-mĂȘmes : traiter les commandes d’Ă©picerie en ligne.
Le modĂšle commercial d’Instacart, qui repose sur ses partenariats avec des enseignes de vente au dĂ©tail, pourrait ĂȘtre mis en pĂ©ril Ă long terme par la concurrence croissante d’autres supermarchĂ©s qui dĂ©veloppent leurs propres modĂšles de picking en magasin. Ainsi, la fusion en cours entre Albertsons et Kroger, pourrait avoir un impact sur les nĂ©gociations contractuelles, l’utilisation de leurs produits ou mĂȘme la rĂ©siliation de contrats existants.
Les experts estiment que le succĂšs d’Instacart reposera Ă©galement sur son activitĂ© publicitaire, qui est encore relativement nouvelle.
Modern Retail, Why BelliWelliâs marketing strategy aims to destigmatize gut health, 30/08/2023
La startup amĂ©ricaine BelliWelli est spĂ©cialisĂ©e dans les snacks probiotiques et propose notamment des barres sans gluten, sans produits laitiers, faibles en sucre et en FODMAP. Depuis sa crĂ©ation en 2021 son chiffre dâaffaires a Ă©tĂ© multipliĂ© par 10 et elle a levĂ© 15,4 millions de dollars lors d’une levĂ©e de fonds de sĂ©rie A plus tĂŽt cette annĂ©e.
Pour expliquer ce succĂšs, lâarticle met en avant la stratĂ©gie marketing adoptĂ©e par la startup, qui vise Ă dĂ©stigmatiser les problĂšmes gastro-intestinaux et le syndrome de l’intestin irritable. Pour ce faire, elle utilise des campagnes marketing, des produits dĂ©rivĂ©s, et des contenus sur les rĂ©seaux sociaux pour aborder ouvertement ces sujets. La fondatrice de l’entreprise, Katie Wilson, partage Ă©galement sa propre expĂ©rience sur les plateformes sociales de BelliWelli. A titre dâexemple, suite Ă sa campagne publicitaire “Hot girls have IBS” l’annĂ©e derniĂšre, l’entreprise a enregistrĂ© une augmentation des ventes de 40 % et plus d’un million d’impressions sur son site internet en seulement deux semaines.
Lauren Beitelspacher, professeure associĂ©e en marketing au Babson College, note que la jeune gĂ©nĂ©ration de consommateurs est beaucoup plus ouverte Ă parler de sujets qui Ă©taient autrefois considĂ©rĂ©s comme “inconfortables”. La suppression de la stigmatisation autour d’un sujet spĂ©cifique permet aux marques de se dĂ©marquer sur un marchĂ© saturĂ©. De plus, la santĂ© intestinale gagne en attention sur des plateformes sociales telles que TikTok, une tendance que BelliWelli exploite. Les conseils pour la santĂ© intestinale et les marques de probiotiques connaissent un grand succĂšs. Sur TikTok, le hashtag #GutTok compte plus d’un milliard de vues, ce qui montre l’intĂ©rĂȘt croissant des gens pour les sujets liĂ©s Ă l’amĂ©lioration de leur santĂ© intestinale.
Ainsi, cette approche marketing a permis aux produits de BelliWelli d’entrer dans environ mille magasins, dont Sprouts, H-E-B et Target. BelliWelli couple Ă©galement ses lancements en magasin avec des activations de marque, ce qui renforce le lien entre les consommateurs et la marque.
Wall Street Journal, How Kroger Became the Biggest Sushi Seller in America, 21/08/2023
Un (long) article sur la maniĂšre dont Kroger, la plus grande chaĂźne d’Ă©picerie des Ătats-Unis, est devenue le plus grand vendeur de sushi du pays.
Kroger vend en effet plus de 40 millions de piĂšces de sushi par an. Les sushis sont devenus un Ă©lĂ©ment central de la stratĂ©gie de lâenseigne, qui vise Ă Ă©tendre ses activitĂ©s au-delĂ de la liste des courses et Ă s’emparer d’une partie du budget que les amĂ©ricains dĂ©pensent dans les restaurants. Deux tiers des magasins Kroger ont dĂ©sormais un rayon sushi.
Ce succĂšs des sushis vendus en grande distribution tĂ©moigne, selon lâarticle, de l’Ă©volution des habitudes d’achat alimentaire aux Ătats-Unis. Selon Circana, le volume des ventes de sushis chez les dĂ©taillants amĂ©ricains a augmentĂ© de plus de 50 % au cours des quatre derniĂšres annĂ©es, et les ventes en dollars ont progressĂ© d’environ 72 % sur la mĂȘme pĂ©riode.
Kroger propose une variĂ©tĂ© de sushis, des sashimis frais aux rouleaux avec imitation de crabe. Lâenseigne a Ă©largi son offre pour inclure dâautres plats que des sushis, tels que des salades d’algues et des poke bowls. Cette stratĂ©gie a permis d’attirer de nouveaux clients et d’encourager les clients existants Ă frĂ©quenter plus souvent les magasins.
Le sushi est également de plus en plus populaire parmi les jeunes générations qui le considÚrent comme une option de repas rapide et saine. Les supermarchés ont amélioré la qualité et la variété de leurs sushis, tout en maintenant des prix plus bas que ceux des restaurants.
Cette tendance a conduit à une augmentation significative des ventes de sushi dans les supermarchés, bien que les restaurants voient leurs ventes de sushi baisser. Les supermarchés ont réussi à convaincre les clients que leur sushi était de qualité tout en restant abordable.
The Guardian, Ultra-processed food raises risk of heart attack and stroke, two studies show, 27/08/2023
Deux Ă©tudes ont montrĂ© que la consommation d’aliments ultra-transformĂ©s augmente considĂ©rablement le risque de problĂšmes cardiovasculaires tels que l’hypertension, les maladies cardiaques, les attaques cardiaques et les accidents vasculaires cĂ©rĂ©braux. Ces Ă©tudes, prĂ©sentĂ©es rĂ©cemment lors d’une rĂ©union de la SociĂ©tĂ© europĂ©enne de cardiologie, soulignent le lien entre la hausse de la consommation d’aliments ultra-transformĂ©s tels que les cĂ©rĂ©ales, les boissons gazeuses et les plats prĂ©parĂ©s, et les problĂšmes de santĂ© cardiaque.
Une premiĂšre Ă©tude a suivi 10 000 femmes pendant 15 ans et a rĂ©vĂ©lĂ© que celles qui avaient une proportion Ă©levĂ©e d’aliments ultra-transformĂ©s dans leur alimentation Ă©taient 39 % plus susceptibles de dĂ©velopper une hypertension artĂ©rielle. Une seconde Ă©tude, basĂ©e sur plus de 325 000 participants, a montrĂ© que les personnes qui consommaient le plus d’aliments ultra-transformĂ©s avaient 24 % de chances supplĂ©mentaires de subir des problĂšmes cardiovasculaires.
Ces rĂ©sultats ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s Ă une confĂ©rence mĂ©dicale majeure et ont conduit Ă des appels pour des mesures d’intervention gouvernementales. Les chercheurs ont averti que mĂȘme des aliments souvent considĂ©rĂ©s comme sains, comme les sandwichs et les yaourts allĂ©gĂ©s en gras, peuvent ĂȘtre des aliments ultra-transformĂ©s.
Ces Ă©tudes s’ajoutent Ă un corpus de preuves croissant reliant la consommation d’aliments ultra-transformĂ©s Ă divers problĂšmes de santĂ©, tels que l’obĂ©sitĂ© et le diabĂšte de type 2. Les experts ont appelĂ© Ă des avertissements de santĂ© sur les emballages d’aliments ultra-transformĂ©s et Ă une rĂ©glementation plus stricte pour rĂ©duire leur consommation, en particulier chez les personnes vulnĂ©rables.
Washington Post, Fruit and vegetable âprescriptionsâ may lead to better heart health, 29/08/2023
La plupart des AmĂ©ricains ne consomment pas la quantitĂ© quotidienne recommandĂ©e de fruits et de lĂ©gumes, ce qui peut entraĂźner divers problĂšmes de santĂ©. Toutefois, une nouvelle Ă©tude (centrĂ©e sur les Etats-Unis) a rĂ©vĂ©lĂ© que lorsque les mĂ©decins et les prestataires de soins de santĂ© prescrivent des fruits et des lĂ©gumes dans le cadre d’un programme, les patients augmentent leur consommation de produits frais, perdent du poids et connaissent des rĂ©ductions significatives de la pression artĂ©rielle. Ces “ordonnances de produits frais” font partie d’une tendance croissante dans les soins de santĂ© aux Etats-Unis visant Ă utiliser la nourriture comme une forme de mĂ©dicament pour prĂ©venir ou amĂ©liorer des affections chroniques telles que l’obĂ©sitĂ©, le diabĂšte, les maladies cardiaques et l’hypertension artĂ©rielle.
L’Ă©tude en question, qui est considĂ©rĂ©e comme la plus importante en son genre, a portĂ© sur 3 881 personnes issues de quartiers Ă faible revenu qui ont reçu des bons alimentaires dans le cadre de neuf programmes rĂ©partis dans une douzaine d’Ătats amĂ©ricains. Les participants ont reçu des bons ou des cartes d’une valeur de 15 Ă 300 dollars par mois pour acheter davantage de fruits et de lĂ©gumes sur les marchĂ©s de producteurs et dans les Ă©piceries. La recherche a rĂ©vĂ©lĂ© que les adultes participant Ă ces programmes finissaient par consommer environ 30 % de produits frais en plus par jour.
L’Ă©tude a indiquĂ© que l’effet de l’augmentation de la consommation de fruits et de lĂ©gumes sur la pression artĂ©rielle Ă©tait d’environ la moitiĂ© de celui des mĂ©dicaments couramment prescrits, mettant en Ă©vidence l’impact potentiel des changements alimentaires sur la santĂ©. Cependant, des recherches supplĂ©mentaires sont nĂ©cessaires pour dĂ©terminer si l’augmentation de la consommation de fruits et de lĂ©gumes a directement conduit Ă de meilleurs rĂ©sultats en matiĂšre de santĂ© pour les participants. L’Ă©tude prĂ©sente certaines limitations, notamment l’absence d’un groupe tĂ©moin, et d’autres facteurs ont pu influencer les rĂ©sultats.
Yougov & Too Good To Go, LâAnti-gaspi plĂ©biscitĂ© par plus de 8 Français sur 10
Avec une augmentation des prix de 17% pour un panier moyen de courses en grandes surfaces au premier semestre 2023, lâinflation nâa pas Ă©pargnĂ© le portefeuille des Français. Ce contexte Ă©conomique a des consĂ©quences directes sur les comportements de consommation de ceux-ci, alors que la consommation des biens alimentaires a diminuĂ© de 10% entre dĂ©cembre 2021 et juin 2023 selon lâINSEE. Or, dâaprĂšs plusieurs acteurs de l’alimentaire, il est peu probable que les prix retrouvent leur niveau prĂ©-inflation. Une situation qui pourrait bien chambouler les habitudes des Français sur le long terme.
Les 3 infos Ă retenir :
> Les Français planifient plus leur repas et anticipent en particulier celui du midi (53%)
> Lâanti gaspi est ancrĂ© dans leur quotidien : ils sont plus dâun tiers Ă faire attention aux dates
> Plus de 3 sur 4 dâentre eux souhaitent davantage de produits anti gaspi Ă petit prix chez les enseignes