Bonjour Ă toutes et Ă tous, dans ce nouveau numĂ©ro de la newsletter Eat’s business vous trouverez quelques articles sur le monde de lâalimentaire qui mâont semblĂ© intĂ©ressants dans la semaine prĂ©cĂ©dente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
- Le Figaro, Carrefour rachĂšte Cora et Match pour rattraper E.Leclerc, 12/07/2023
- Les Ăchos, Le plan des industriels pour relancer la sauce tomate Ă la française, 04/07/2023
- Foodbev, Gipsy Hill creates offset-free carbon negative beer, 10/07/2023
Bonne lecture et bonne semaine Ă toutes et Ă tous!
Pour celles et ceux dâentre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Le Figaro, Carrefour rachĂšte Cora et Match pour rattraper E.Leclerc, 12/07/2023
Alors que lâon parle depuis des mois des dĂ©boires de Casino voilĂ un deal qui rebat encore un peu plus les cartes de la grande distribution en France.
Le groupe Carrefour vient en effet dâannoncer son intention d’acquĂ©rir les enseignes Cora et Match du distributeur belge Louis Delhaize pour un montant de 1,05 milliard d’euros. Cette acquisition reprĂ©sente la plus importante pour Carrefour en France depuis la fusion avec PromodĂšs en 1999. Elle permettra Ă Carrefour de se positionner Ă Ă©galitĂ© avec son principal rival, E.Leclerc, qui lui avait pris la premiĂšre place sur le marchĂ© français en 2017. Au total, les enseignes Cora et Match reprĂ©sentent 60 hypermarchĂ©s et 115 supermarchĂ©s en France pour un chiffre d’affaires de 4,3 milliards d’euros en 2022.
Cette opĂ©ration permet Ă©galement Ă Carrefour de maintenir Ă distance le groupe Les Mousquetaires, dont l’enseigne IntermarchĂ© est en train de racheter plus de 100 magasins Casino. De nombreux observateurs spĂ©culaient sur un Ă©ventuel intĂ©rĂȘt de Carrefour pour certains actifs de Casino, notamment Monoprix. Cependant, Carrefour a optĂ© pour l’acquisition de Cora et Match, ce qui lui permet de renforcer sa prĂ©sence dans le Nord et l’Est de la France.
Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, voit cette acquisition comme une opĂ©ration stratĂ©gique et transformante, permettant de rester rĂ©actif dans un marchĂ© en consolidation oĂč les actifs de qualitĂ© sont rares. Il met en avant la rĂ©silience de l’enseigne Cora malgrĂ© sa taille modeste et souligne l’importance de privilĂ©gier les rachats de groupes dans des situations saines.
La question du maintien des enseignes Cora et Match n’a pas encore Ă©tĂ© tranchĂ©e. La finalisation de l’opĂ©ration est prĂ©vue d’ici un an.
Le Monde, Les moissons cĂ©rĂ©aliĂšres sâannoncent plantureuses en France, 06/07/2023
Selon les estimations de l’interprofession cĂ©rĂ©aliĂšre française, la production de blĂ© pour la campagne 2023 en France devrait atteindre 35,25 millions de tonnes, avec un rendement de 75 quintaux par hectare, en hausse de 5 % par rapport Ă la moyenne des dix derniĂšres annĂ©es. Les surfaces cultivĂ©es ont Ă©galement augmentĂ© de 1,8 %, atteignant 4,7 millions d’hectares. La rĂ©colte d’orge devrait quant Ă elle atteindre 9,1 millions de tonnes, en hausse de 4,4 % par rapport Ă 2022.
Les moissons cĂ©rĂ©aliĂšres s’annoncent donc prometteuses en France cette annĂ©e. Cependant, les agriculteurs restent prudents et attendent la fin de la rĂ©colte avant de se rĂ©jouir, conscients des alĂ©as mĂ©tĂ©orologiques qui pourraient compromettre leurs espoirs. MalgrĂ© quelques hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ©s entre les parcelles, les agriculteurs se montrent gĂ©nĂ©ralement satisfaits du rendement et de la qualitĂ© des cultures.
Les températures élevées et les orages de juin ont légÚrement affecté le potentiel des cultures de blé, mais à la fin du mois, la qualité de 80 % des cultures était considérée comme bonne, voire trÚs bonne. Les agriculteurs espÚrent donc une bonne année, bien que le calendrier des moissons ait été perturbé par les conditions météorologiques.
En ce qui concerne les prix des cĂ©rĂ©ales, le blĂ© français reste moins compĂ©titif que le blĂ© russe en raison de l’offre abondante de ce dernier. L’Ă©volution des prix dĂ©pendra Ă©galement de facteurs tels que la mĂ©tĂ©o et la situation gĂ©opolitique, notamment l’accord cĂ©rĂ©alier entre l’Ukraine et la Russie, qui arrive Ă Ă©chĂ©ance et pourrait influencer les exportations de cĂ©rĂ©ales.
MalgrĂ© le recul des prix par rapport Ă leur niveau record de l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente, les agriculteurs soulignent que les prix actuels ne couvrent pas les coĂ»ts de production, notamment en raison de l’augmentation des prix des engrais en 2022. Cependant, grĂące aux bĂ©nĂ©fices rĂ©alisĂ©s l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente, les agriculteurs abordent la nouvelle campagne avec une relative sĂ©rĂ©nitĂ©, ayant pu reconstituer leurs trĂ©soreries.
LâUsine Nouvelle, La viande de synthĂšse s’invite au menu d’un restaurant aux Etats-Unis, le dĂ©but d’une nouvelle Ăšre ?, 07/07/2023
La croquette de poulet de synthĂšse de chez UPSIDE Foods vient de faire son apparition sur le menu de Bar Crenn, lâun des restaurants de la cheffe trois Ă©toiles Dominique Crenn. DĂ©crit comme âun tempura panĂ© chic et cosmopoliteâ (voir la photo ici), le lancement de ce plat le 1er juillet marque une ânouvelle Ăšre potentielleâ pour le secteur aprĂšs les 2 approbations successives de la FDA en janvier et en mars puis le feu vert du dĂ©partement de l’agriculture amĂ©ricain le 12 juin, pour son Ă©tiquetage commercial officiel de « cultured meat ».
Lâarticle sâinterroge donc : âFaut-il voir dans cette guerre des « promos » la consĂ©cration de la vraie fausse viande, alternative Ă l’Ă©levage animal responsable de 15% des Ă©missions Ă effet de serre ?â.
Avec l’Ă©mergence de nombreuses start-up spĂ©cialisĂ©es dans la viande alternative, basĂ©e sur des protĂ©ines vĂ©gĂ©tales ou produite par culture cellulaire, des investissements importants ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s dans ce secteur. Cependant, les investisseurs semblent ĂȘtre plus prudents quant Ă l’acceptation des produits Ă base de protĂ©ines vĂ©gĂ©tales par les consommateurs.
Malgré cela, la viande de synthÚse basée sur la culture cellulaire progresse rapidement, attirant prÚs de la moitié des investissements réalisés dans ce domaine. Upside Foods et Eat Just sont parmi les entreprises les plus prometteuses, bénéficiant du soutien de personnalités telles que Bill Gates, Richard Branson ou de grands groupes comme Cargill. Elles ont déjà ouvert des usines de production à Singapour et prÚs de San Francisco.
Cependant, l’industrialisation de cette viande de synthĂšse rencontre encore des dĂ©fis majeurs. L’un d’entre eux est le manque d’un vecteur biologique adĂ©quat pour la multiplication des cellules animales Ă l’intĂ©rieur des biorĂ©acteurs. Bien que le sĂ©rum bovin ait Ă©tĂ© utilisĂ© prĂ©cĂ©demment, il est maintenant possible de le remplacer par un mĂ©lange d’acides aminĂ©s, de sucre et de sel, plus Ă©thique. Cependant, cette version synthĂ©tique ne peut pas encore ĂȘtre produite en quantitĂ© suffisante. Upside Foods admet toujours devoir utiliser partiellement le sĂ©rum bovin. De plus, le coĂ»t de la viande de synthĂšse reste encore trois Ă six fois plus Ă©levĂ© que celui de la viande traditionnelle, ce qui nĂ©cessite une augmentation de la production pour le rĂ©duire.
Le Monde, MatiÚres premiÚres : « Le pécule du tubercule », 09/07/2023
L’annĂ©e derniĂšre, la rĂ©colte de pommes de terre a Ă©tĂ© affectĂ©e par les conditions mĂ©tĂ©orologiques, entraĂźnant une diminution de 11 % par rapport Ă 2021, soit 8 millions de tonnes rĂ©coltĂ©es. Cette baisse a suscitĂ© des inquiĂ©tudes quant Ă une possible pĂ©nurie.
En effet, bien que les rayons des supermarchĂ©s n’aient jamais Ă©tĂ© vides, les fabricants de chips, frites et purĂ©es ont Ă©tĂ© confrontĂ©s Ă des difficultĂ©s d’approvisionnement. La demande est Ă©levĂ©e, d’autant plus que les industriels belges et nĂ©erlandais se tournent Ă©galement vers les stocks français. Plus de 2 millions de tonnes ont ainsi Ă©tĂ© exportĂ©es au cours des huit premiers mois de la campagne.
Comme dâhabitude, cette forte demande a entraĂźnĂ© une hausse des prix. Le sac de 10 kilos de pommes de terre de variĂ©tĂ© bintje a par exemple augmentĂ© de plus de 50 % par rapport Ă la moyenne des cinq derniĂšres annĂ©es. De leur cĂŽtĂ©, les fabricants espĂšrent rĂ©percuter ces hausses de prix sur les distributeurs et demandent une nouvelle augmentation de 8 % Ă 10 % ce mois-ci, aprĂšs une prĂ©cĂ©dente hausse de 10 % Ă 12 % en mars dernier. Les producteurs de pommes de terre sont donc trĂšs sollicitĂ©s pour la prochaine rĂ©colte, mais la filiĂšre fĂ©culiĂšre française perd du terrain.
Ainsi, malgrĂ© une augmentation de 2,9 % des surfaces plantĂ©es en pommes de terre de consommation, l’Union nationale des producteurs de pommes de terre dĂ©plore la perte de terrain de la filiĂšre fĂ©culiĂšre. Certains acteurs, Ă lâimage de la coopĂ©rative Tereos, envisagent mĂȘme la fermeture de sites de transformation en fĂ©cule. En rĂ©ponse Ă ces inquiĂ©tudes, l’Ătat a annoncĂ© une aide de 5 millions d’euros pour soutenir les agriculteurs. Il s’agit d’une mesure visant Ă prĂ©server la filiĂšre et Ă©viter que la production de pommes de terre fĂ©culiĂšres ne soit compromise.
Les Ăchos, Le plan des industriels pour relancer la sauce tomate Ă la française, 04/07/2023
La France ne parvient Ă couvrir que 10 % de sa demande en tomates dâindustrie (qui sont destinĂ©es Ă ĂȘtre transformĂ©es par opposition aux tomates fraĂźches), ce qui entraĂźne une dĂ©pendance aux importations pour les fabricants français de sauces et de ketchup. Encore une fois les chiffres parlent dâeux mĂȘmes : la production française de tomates destinĂ©es Ă l’industrie est passĂ©e de 400 000 tonnes en 1985 Ă 150 000 tonnes en 2022, alors que dans le mĂȘme temps la demande a augmentĂ© de 50 %. En consĂ©quence, la France est devenue le troisiĂšme importateur mondial de sauce tomate. Panzani, par exemple, importe d’Espagne et d’Italie environ 100 000 tonnes de tomates par an pour ses sauces. Comme lâexplique Albert Mathieu, le directeur gĂ©nĂ©ral de Panzani, ânous sommes un des premiers opĂ©rateurs sur ce marchĂ©. Or la production française n’est pas suffisante. Il faut la relancerâ.
Pour restaurer la souverainetĂ© alimentaire de la filiĂšre, l’interprofession Sonito a proposĂ© le projet Tommates, qui fait partie du plan France 2030 visant Ă rattraper le retard industriel français. Le projet vise Ă augmenter la production de tomates destinĂ©es Ă l’industrie, tout en combinant la culture de lĂ©gumineuses et de cultures locales telles que les cĂ©rĂ©ales, les lĂ©gumes, le riz et les semences. Le projet prĂ©voit Ă©galement la crĂ©ation d’un mĂ©thaniseur pour fournir des usines en Ă©nergie renouvelable.
La France compte actuellement seulement environ 200 agriculteurs produisant des tomates destinĂ©es Ă l’industrie. Les volumes de production ont diminuĂ© en raison de la concurrence chinoise et espagnole ainsi que du vieillissement de l’outil industriel français. Cependant, en raison d’une baisse de l’offre causĂ©e par le manque d’eau en Espagne, les prix ont augmentĂ©, ce qui pousse les industriels comme Panzani Ă diversifier leurs approvisionnements. L’objectif est de doubler la production française d’ici trois Ă cinq ans afin dâaugmenter lâautonomie de 40 % Ă 50 % dans les dix prochaines annĂ©es.
Cependant, atteindre cet objectif nécessitera des investissements importants, notamment dans des machines spéciales pour la plantation et la récolte des tomates.
Les Ăchos, Mutti, le champion de la sauce tomate, encaisse le choc de l’inflation et de la sĂ©cheresse, 05/07/2023
Lâarticle sâintĂ©resse au groupe italien Mutti, leader europĂ©en dans le domaine des produits dĂ©rivĂ©s de la tomate, qui utilise exclusivement des tomates italiennes pour ses produits. En 2022, son chiffre d’affaires a augmentĂ© de 16 % pour atteindre 563 millions d’euros, avec plus de 60 000 tonnes de tomates transformĂ©es. Les volumes d’exportation de Mutti ont dĂ©passĂ© ceux vendus en Italie pour la premiĂšre fois, et l’entreprise possĂšde une filiale en France depuis dix ans.
Au niveau de la production, la Californie reste le principal producteur mondial de tomates industrielles, mais la Chine a regagnĂ© la deuxiĂšme place depuis l’annĂ©e derniĂšre. La culture de la tomate y a Ă©tĂ© initiĂ©e dans les annĂ©es 1990 par l’Ătat dans la rĂ©gion du Xinjiang, dans le nord-ouest du pays. Cependant, la production a chutĂ© aprĂšs la suspension des aides de l’Ătat il y a environ dix ans. La Chine produit dĂ©sormais environ 9 millions de tonnes de tomates de qualitĂ© infĂ©rieure utilisĂ©es pour les sauces et les ketchups bon marchĂ©. En Europe, les mauvaises conditions climatiques ont Ă©galement affectĂ© la production de tomates. L’Espagne a vu son rendement rĂ©duit d’un tiers en raison de la sĂ©cheresse en 2022, et les problĂšmes persistent cette annĂ©e. L’Italie, quant Ă elle, a Ă©tĂ© touchĂ©e par de fortes chaleurs et des inondations, mais la production de tomates n’a pas Ă©tĂ© trop affectĂ©e. L’Italie toutefois reste le troisiĂšme plus grand producteur mondial, avec prĂšs de 6 millions de tonnes.
Au niveau de la consommation, la consommation mondiale de tomates industrielles connaĂźt une croissance lente d’environ 2 % par an. Les principales demandes proviennent des sauces pour pizzas, pour les pĂątes et du ketchup. Si la consommation de ketchup diminue aux Ătats-Unis, elle augmente en Chine. En France, les consommateurs sont de plus en plus Ă la recherche de produits de qualitĂ©, et le groupe Mutti en a fait son principal marchĂ© d’exportation avec une croissance de 24 % en valeur en 2022.
L’industrie de la tomate a rencontrĂ© plusieurs obstacles en 2022, notamment une hausse sans prĂ©cĂ©dent de ses coĂ»ts. Les prix des boĂźtes de conserve et du verre ont augmentĂ© de 40 % Ă 60 % en raison du manque d’acier et de verre. De plus, le prix des tomates a augmentĂ© de 65 % Ă 150 euros la tonne en raison du manque de production en Espagne. MalgrĂ© une augmentation d’environ 10 % du prix des produits en magasin, les entreprises n’ont pas pu rĂ©percuter pleinement l’inflation des coĂ»ts sur les consommateurs, ce qui a entraĂźnĂ© une baisse de rentabilitĂ© et une augmentation de l’endettement.
Le Monde, Adam et Eve étaient-ils végétariens ?, 05/07/2023
Deux livres rĂ©cents explorent la controverse autour du vĂ©gĂ©tarisme dans le contexte de la pĂ©nurie alimentaire. Le premier livre, Renaissance Vegetarianism de Cecilia Muratori, se concentre sur la redĂ©couverte du traitĂ© de Porphyre sur l’abstinence au XVIe siĂšcle. Il examine les dĂ©bats autour du sacrifice rituel d’animaux, de la santĂ© et des dangers de la consommation de viande, ainsi que des pratiques alimentaires des cultures non europĂ©ennes, y compris l’anthropophagie.
Le deuxiĂšme livre, Adam et Eve, le paradis, la viande et les lĂ©gumes d’Olivier Christin et Guillaume Alonge, se penche sur la controverse autour de l’alimentation d’Adam et Eve au paradis aux XVIIe et XVIIIe siĂšcles. Cette querelle, qui a mobilisĂ© thĂ©ologiens, mĂ©decins, chimistes et juristes, portait sur l’interprĂ©tation des rĂ©gimes alimentaires de la Bible et de la consommation de viande. Les dĂ©bats ont Ă©galement abordĂ© la question de la consommation de viande cuite versus crue et ont servi Ă marquer les frontiĂšres entre catholicisme et protestantisme, ainsi qu’entre christianisme et judaĂŻsme.
Ces controverses alimentaires Ă©taient loin d’ĂȘtre neutres, car elles reflĂ©taient les tensions religieuses et idĂ©ologiques de l’Ă©poque, notamment dans le contexte de la Contre-RĂ©forme catholique. Les disputes ont Ă©galement Ă©tĂ© liĂ©es au contrĂŽle des mĆurs, Ă la santĂ© publique et Ă l’ordre social. Les savants des LumiĂšres ont tentĂ© de rĂ©soudre ces dĂ©bats en utilisant des expĂ©rimentations scientifiques sur la digestion, remettant ainsi en question l’autoritĂ© de la Bible.
Les livres mettent en Ă©vidence l’importance des disputes et des controverses publiques pour comprendre l’Ă©volution des problĂ©matiques scientifiques. Ils soulignent Ă©galement la maniĂšre dont les dĂ©bats alimentaires se sont naturalisĂ©s en recourant Ă l’expertise mĂ©dicale et en collectant des observations sur les pratiques vĂ©gĂ©tariennes dans diffĂ©rentes cultures, remettant ainsi en question l’universalitĂ© de la consommation de viande.
Le Figaro, DerriĂšre le scandale Alan FoodChallenge, lâattrait malsain des internautes pour les dĂ©fis extrĂȘmes, 12/07/2023
Ami(e)s de la gastronomie, passez votre chemin.
Cet article met en lumiĂšre le scandale impliquant le Youtubeur Alan Food Challenge. Ce dernier, qui compte pas moins de 800 000 abonnĂ©s est âconnu pour ingurgiter en un temps record de la nourriture en tout genre, comme des tacos ou des hamburgersâ. En rĂ©sumĂ©, câest un influenceur de la bonne bouffe… Mais, en plus de faire la promotion dâune alimentation saine Ă vos ados, ce dernier vient dâĂȘtre accusĂ© de truquer ses vidĂ©os en les accĂ©lĂ©rant et en coupant des passages. AprĂšs avoir tentĂ© de prouver le contraire en faisant un live sur Twitch, il sâest avouĂ© vaincu aprĂšs avoir ingurgitĂ© un giga tacos et demi. Suite Ă cela, il a subi un harcĂšlement massif en ligne. Câest donc tout le juteux business de cet influenceur qui est en train de sâĂ©crouler.
Lâarticle nous explique que le business dâAlan s’inscrit dans la tendance croissante du “Mukbang”, un phĂ©nomĂšne oĂč les vidĂ©astes prĂ©parent et mangent des quantitĂ©s exagĂ©rĂ©es de nourriture devant la camĂ©ra. Le Mukbang est devenu populaire sur YouTube depuis 2016 et a crĂ©Ă© une catĂ©gorie dĂ©diĂ©e sur Twitch appelĂ©e “Social eating”. Ce phĂ©nomĂšne s’est rĂ©pandu en dehors de la CorĂ©e, d’oĂč il est originaire, en raison de la solitude croissante et de la gĂ©nĂ©ralisation de cette tendance pendant la pandĂ©mie.
Sentant le bon filon pour attirer des ados en quĂȘte de junk food, les marques n’hĂ©sitent pas Ă sponsoriser ces vidĂ©os, ce qui fait en retour les choux gras de ces crĂ©ateurs de contenu. Les dĂ©fis alimentaires sont ainsi souvent rĂ©alisĂ©s en partenariat avec des restaurants, offrant ainsi une opportunitĂ© de gagner de l’argent et d’attirer une audience plus large. Ainsi, le dĂ©fi consistant à « Manger 50 Smashburger» a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en partenariat avec le Resto BUNâS de Paris, celui sur la dĂ©gustation des « 5 giga tacos» avec le OâTACOS de Nanterre. McDonald’s est Ă©galement rĂ©guliĂšrement mis Ă lâhonneur dans ses productions.
Aux Etats-Unis, la star du genre se nomme Nikocado Avocado. Ce dernier a gagnĂ© en popularitĂ© (et en poids) en mangeant des quantitĂ©s astronomiques de fast-food devant la camĂ©ra. Son succĂšs repose sur l’envie pervers du public de voir quelqu’un souffrir ou Ă©chouer dans ses dĂ©fis alimentaires. MalgrĂ© les consĂ©quences nĂ©fastes sur sa santĂ©, il a acquis des millions d’abonnĂ©s (prĂšs de 4 millions) et a rĂ©alisĂ© des profits importants grĂące Ă cette âactivitĂ©â.
Le Fooding, Ătre une femme engagĂ©e (tu sais câest pas si facile), 12/07/2023
Cet article explore la relation entre la durabilitĂ© et le genre dans le domaine de la cuisine. Il met en lumiĂšre plusieurs femmes chefs et entrepreneuses culinaires qui sont engagĂ©es dans des pratiques alimentaires durables, notamment la cuisine vĂ©gĂ©talienne et l’utilisation de produits locaux. Les auteurs soulignent que les femmes sont souvent associĂ©es Ă une approche plus consciente de l’alimentation et de l’environnement, mais ils remettent en question cette gĂ©nĂ©ralisation.
Les femmes chefs interrogĂ©es expriment leur dĂ©sir de ne pas ĂȘtre Ă©tiquetĂ©es ou enfermĂ©es dans des catĂ©gories prĂ©dĂ©finies en raison de leurs pratiques culinaires durables. Elles soulignent que leurs choix alimentaires sont basĂ©s sur leurs valeurs personnelles et ne devraient pas ĂȘtre associĂ©s Ă des caractĂ©ristiques de genre.
L’article explore Ă©galement les attentes et les stĂ©rĂ©otypes liĂ©s aux femmes chefs. Les femmes sont souvent perçues comme des gestionnaires de foyer qui maĂźtrisent les courses alimentaires, tandis que les chefs masculins sont souvent considĂ©rĂ©s comme ayant plus de libertĂ© dans leurs choix de fournisseurs. Les mĂ©dias ont contribuĂ© Ă façonner une image de la cheffe engagĂ©e et exemplaire, en opposition au chef masculin traditionnel.
Les femmes travaillant dans l’industrie vinicole sont Ă©galement confrontĂ©es Ă des attentes similaires, Ă©tant souvent perçues comme des fĂ©ministes et des Ă©cologistes en raison de leur engagement dans la viticulture biologique. Cela peut parfois les amener Ă ĂȘtre sollicitĂ©es davantage pour leur activisme que pour leurs compĂ©tences en tant que professionnelles.
Les femmes chefs et entrepreneuses interrogĂ©es expriment leur frustration quant Ă l’idĂ©e d’ĂȘtre utilisĂ©es comme un « quota » pour reprĂ©senter la durabilitĂ© et la diversitĂ© dans l’industrie alimentaire. Elles souhaitent ĂȘtre reconnues pour leurs compĂ©tences et leur crĂ©ativitĂ©, indĂ©pendamment de leur genre.
Modern Farmer, Turning Empty Offices Into Vertical Farms, 04/07/2023
La pandémie a entraßné une augmentation du nombre de bureaux vides dans le monde. Cette situation offre une opportunité de transformer ces bureaux en fermes verticales.
Les fermes verticales sont des systĂšmes de production agricole qui cultivent des plantes dans des environnements contrĂŽlĂ©s. Elles peuvent ĂȘtre construites dans des bĂątiments existants, tels que des bureaux vides, ce qui permet de les exploiter de maniĂšre plus efficace et rentable.
Les fermes verticales prĂ©sentent de nombreux avantages par rapport aux fermes traditionnelles. Elles utilisent moins d’eau, de pesticides et d’engrais. Elles produisent Ă©galement des aliments plus frais et plus sains.
De plus, les fermes verticales peuvent ĂȘtre situĂ©es dans des zones urbaines, ce qui permet de rapprocher la production alimentaire des consommateurs. Cela peut contribuer Ă rĂ©duire les Ă©missions de gaz Ă effet de serre et Ă amĂ©liorer la rĂ©silience alimentaire.
Certaines entreprises commencent déjà à transformer les bureaux vides en fermes verticales. Par exemple, la société AeroFarms a transformé un ancien entrepÎt de 100 000 pieds carrés à Newark, dans le New Jersey, en une ferme verticale. La ferme produit plus de 900 livres de légumes par jour, qui sont vendus dans des magasins locaux.
La transformation des bureaux vides en fermes verticales est une idĂ©e prometteuse qui pourrait contribuer Ă rĂ©soudre certains des problĂšmes liĂ©s Ă l’alimentation mondiale.
Foodbev, Gipsy Hill creates offset-free carbon negative beer, 10/07/2023
Un article qui aurait pu sâintituler : âTu veux lutter contre le changement climatique? Bois une biĂšre!â.
En effet, Gipsy Hill Brewing, une brasserie artisanale britannique, a annoncĂ© le lancement de sa premiĂšre biĂšre nĂ©gative en carbone sans compensation. Petite prĂ©cision supplĂ©mentaire : cette biĂšre est crĂ©Ă©e sans utiliser de compensation carbone, un processus par lequel les entreprises rĂ©duisent l’empreinte carbone des produits grĂące Ă des activitĂ©s sans rapport avec leur production, telles que la plantation d’arbres dans une autre partie du monde.
La biĂšre, appelĂ©e “Carbon Neutral”, est fabriquĂ©e Ă partir d’ingrĂ©dients locaux et est fermentĂ©e avec de la levure neutre en carbone. La brasserie utilise Ă©galement des Ă©nergies renouvelables pour alimenter ses opĂ©rations et plante des arbres pour compenser les Ă©missions de gaz Ă effet de serre de la production de la biĂšre.
Lâempreinte carbone est de -40gCO2e par pinte pour Swell Lager et -30gCO2e par pinte pour Trail Pale.
The Telegraph, Carlsberg cuts alcohol in beer ahead of duty increase, 11/07/2023
Carlsberg, le deuxiĂšme plus grand brasseur au monde, a annoncĂ© qu’il rĂ©duirait la teneur en alcool de certaines de ses biĂšres phares au Royaume-Uni. La mesure est prise dans le but d’Ă©chapper Ă une augmentation de la taxe d’accise sur la biĂšre qui est en prĂ©paration.
Carlsberg est donc le dernier exemple en date de âdrinkflationâ, une stratĂ©gie qui vise Ă rĂ©duire la teneur en alcool de ses produits tout en maintenant, voire en augmentant, les prix.
La taxe d’accise sur la biĂšre est un impĂŽt indirect qui est prĂ©levĂ© sur la production, l’importation ou la vente de biĂšre. La taxe est utilisĂ©e pour financer les services publics, tels que les hĂŽpitaux, les Ă©coles et les routes.
L’augmentation de la taxe d’accise sur la biĂšre est une mesure controversĂ©e. Les brasseurs affirment que la mesure va nuire Ă l’industrie de la biĂšre et augmenter les prix pour les consommateurs. Le gouvernement britannique affirme de son cĂŽtĂ© que la mesure est nĂ©cessaire pour faire payer aux brasseurs leur juste part et pour rĂ©duire la consommation d’alcool.
Carlsberg n’est pas le seul brasseur Ă rĂ©duire la teneur en alcool de sa biĂšre avant l’augmentation de la taxe d’accise. D’autres brasseurs, tels que Heineken et Greene King, ont Ă©galement annoncĂ© des mesures similaires.
La rĂ©duction de la teneur en alcool de la biĂšre est une mesure qui ne rĂ©jouit pas les consommateurs. Certains dâentre eux affirment que cela va nuire Ă la qualitĂ© de la biĂšre. D’autres affirment que la mesure est une bonne chose, car elle permettra de rĂ©duire la consommation d’alcool.
FranceAgriMer, L’impact de l’inflation de la consommation alimentaire en 2022, 11/07/2023
Cette Ă©tude fait Ă©tat des rĂ©percussions de lâinflation sur la consommation alimentaire des Français en 2022. AprĂšs deux annĂ©es exceptionnelles de crise sanitaire qui ont amorcĂ© les modifications des comportements de consommation, la crise inflationniste inĂ©dite de 2022, principalement due Ă lâĂ©clatement de la guerre russo-ukrainienne, a ancrĂ© de nouvelles tendances et des arbitrages « anti-inflationniste » auprĂšs des mĂ©nages tels que le contrĂŽle des dĂ©penses. Ce contrĂŽle emprunte diverses formes : des rĂ©ductions de volumes achetĂ©s, notamment de produits frais traditionnels et des produits Ă forte valeur faciale ou des arbitrages entre les circuits dâachats en faveur des circuits de proximitĂ©.
Cette Ă©tude rĂ©vĂšle Ă©galement des descentes en gamme significatives Ă travers la dĂ©croissance des achats de produits bio, mais aussi des marques nationales au profit des marques de distributeurs. La diminution de frĂ©quentation des points dâachats et la rĂ©duction des tailles de panier permettent de mettre en place des logiques de prĂ©vention de gaspillage alimentaire et ainsi de contrĂŽler au mieux les dĂ©penses.
Toutefois, les mĂ©nages français ne sont pas tous Ă©gaux face Ă ces arbitrages. Lâanalyse par critĂšres sociaux-dĂ©mographiques permettra ainsi de mettre en Ă©vidence des diffĂ©rences de comportements dâachats, notamment des mĂ©nages jeunes, sĂ©niors ou modestes.
Waitrose & Partners, The Cooking Report, Juillet 2023
Comme chaque annĂ©e, le rapport sâintĂ©resse aux habitudes culinaires de nos amis britanniques.
Le rapport rĂ©vĂšle par exemple que plus d’un tiers (35 %) des britanniques interrogĂ©s se considĂšrent comme de “trĂšs bons” ou d'”excellents cuisiniers”, et un pourcentage plus modeste de 45 % se considĂšrent comme d'”assez bons cuisiniers”. Un tiers des adultes britanniques interrogĂ©s iraient jusqu’Ă dire qu’ils sont meilleurs cuisiniers que leurs parents.
A lâinverse, plus d’un adulte britannique sur quatre n’a jamais fait cuire un Ćuf et ne sait pas comment le faire et moins d’un cinquiĂšme (18 %) a dĂ©jĂ prĂ©parĂ© une vinaigrette.
PrĂšs de deux cinquiĂšmes des adultes britanniques souhaiteraient passer plus de temps dans la cuisine qu’ils ne le font actuellement. La principale motivation pour cuisiner est d’ĂȘtre en bonne santĂ©, suivie par le plaisir de goĂ»ter de nouvelles saveurs et recettes. La crise du coĂ»t de la vie a ajoutĂ© une motivation supplĂ©mentaire pour cuisiner : un tiers des adultes britanniques cuisinent parce que cela les aide Ă respecter un budget et Ă Ă©conomiser de l’argent.
Au niveau des accessoires de cuisine, les âair fryersâ sont devenues des accessoires incontournables dans de nombreuses cuisines, mais Ă©tonnamment câest le micro-ondes qui arrive en tĂȘte d’une liste de 24 gadgets de cuisine dont la plupart des adultes dĂ©clarent ne pas pouvoir se passer. PrĂšs de trois fois plus de personnes ont dĂ©clarĂ© ne pas pouvoir se passer de leur micro-ondes que de leur airfryer (32 % et 12 % respectivement).
USDA, Concentration and Competition in U.S. Agribusiness, Juin 2023
Une Ă©tude trĂšs intĂ©ressante du ministĂšre amĂ©ricaine de lâagriculture sur la concentration dans le monde agroalimentaire aux Etats-Unis. LâĂ©tude porte sur trois secteurs en particulier : lâindustrie semenciĂšre, lâabattage-transformation de la viande et la distribution alimentaire.
La concentration des marchĂ©s agroalimentaires aux Ătats-Unis s’est accĂ©lĂ©rĂ©e au cours des derniĂšres dĂ©cennies, en particulier dans les secteurs de la transformation des aliments, de la distribution et de la vente au dĂ©tail. Cette consolidation a Ă©tĂ© alimentĂ©e par une sĂ©rie de facteurs, notamment l’augmentation des Ă©conomies d’Ă©chelle, les barriĂšres Ă l’entrĂ©e Ă©levĂ©es et les changements technologiques.
Voici quelques dĂ©tails supplĂ©mentaires sur la concentration des marchĂ©s agroalimentaires aux Ătats-Unis :
- Les cinq plus grandes entreprises de transformation des aliments aux Ătats-Unis contrĂŽlent dĂ©sormais environ 40 % du marchĂ©.
- Les cinq plus grandes entreprises de distribution aux Ătats-Unis contrĂŽlent dĂ©sormais environ 80 % du marchĂ©.
- Les cinq plus grandes entreprises de vente au dĂ©tail aux Ătats-Unis contrĂŽlent dĂ©sormais environ 70 % du marchĂ©.
Cette concentration a eu un certain nombre d’implications nĂ©gatives pour les consommateurs, les producteurs et les agriculteurs.
- Pour les consommateurs, cela a entraßné une baisse de la concurrence et une augmentation des prix. Par exemple, le prix du lait a augmenté de 50 % au cours des 20 derniÚres années, alors que la production laitiÚre a augmenté de 15 %.
- Pour les producteurs, cela a rendu plus difficile la nĂ©gociation de prix Ă©quitables et a augmentĂ© le risque d’exploitation. Par exemple, les agriculteurs qui vendent leur blĂ© aux grandes entreprises meuniĂšres n’ont souvent aucun pouvoir de nĂ©gociation sur le prix.
- Pour les agriculteurs, cela a entraĂźnĂ© une diminution des revenus et une augmentation de la dĂ©pendance Ă l’Ă©gard des intrants et des services fournis par les grandes entreprises. Par exemple, les agriculteurs qui dĂ©pendent de grandes entreprises semenciĂšres pour leurs semences ne peuvent souvent pas choisir les variĂ©tĂ©s de semences qu’ils veulent cultiver.
Le gouvernement amĂ©ricain a pris un certain nombre de mesures pour tenter d’attĂ©nuer les effets nĂ©gatifs de la concentration des marchĂ©s agroalimentaires. Ces mesures comprennent l’adoption de lois antitrust, la crĂ©ation d’agences de rĂ©glementation et le financement de programmes de soutien aux agriculteurs. MalgrĂ© ces mesures, la concentration des marchĂ©s agroalimentaires aux Ătats-Unis reste Ă©levĂ©e.
Radio France, La pizza contemporaine est née !, 09/07/2023
La pizza continue d’ĂȘtre le plat le plus populaire du monde. Mais face Ă l’industrialisation et ses dĂ©rives, une nouvelle gĂ©nĂ©ration de pizzaiolos Ă©merge. Entre pizzas traditionnelles artisanales et pizzas contemporaines, c’est le renouveau de la pizza !