Il s’agit d’une étude réalisée pour le compte d’Eurostaf et publiée en novembre 2010.
LES COOPÉRATIVES AGRICOLES, FORCE VIVE DU SECTEUR AGROALIMENTAIRE FRANÇAIS MAIS CONTRAINTES D’ÉVOLUER SANS RENIER LEUR IDENTITÉ
Les coopératives sont au cœur du paysage agricole et agroalimentaire français. Dans un contexte marqué par la réforme de la PAC, la LMA, les coopératives conservent leur légitimité car elles sont une garantie dans la défense des territoires et la structuration des filières. Les coopératives ont du néanmoins entreprendre leur mutation en conciliant leur logique de solidarité et de proximité avec les agriculteurs avec la logique de marchés moins régulés et qui s’internationalisent.
DES BESOINS FINANCIERS IMPORTANTS POUR FINANCER DES PROJETS DE CROISSANCE AMBITIEUX
Les coopératives poursuivent leur mutation avec plusieurs objectifs stratégiques : la recherche de taille critique, la diversification des activités, les restructurations, un engagement encore plus marqué vers l’aval. Les besoins de financement des coopératives sont de plus en plus conséquents surtout pour celles qui ont des projets de croissance externe (notamment pour le rachat d’entreprises non coopératives, suite à des désengagements : Béghin Say, Entremont, 50% de Yoplait) ou de transformation aval. Or, leurs ressources financières sont plus limitées que celles des groupes privés : besoins de capitalisation, autofinancement insuffisant dû à une rentabilité inférieure.
UNE SITUATION FINANCIÈRE ET DES BESOINS FINANCIERS VARIABLES SELON LES MODÈLES DE DÉVELOPPEMENT
Au sein du top 20, les ambitions sont aujourd’hui de plus en plus européennes ou mondiales et les besoins financiers en conséquence alors que leur autofinancement est très souvent insuffisant. Ceci implique de recourir à des montages financiers nouveaux pour les coopératives (holding Siclae, Tereos,…) et de séduire les investisseurs avec des projets ambitieux. Les coopératives départementales spécialisées restent légitimes sur la collecte qui nécessite des besoins financiers plus limités. Les coopératives locales, positionnées sur des niches, ont des besoins financiers pour protéger et développer leur niche. Elles peuvent notamment recourir aux subventions régionales. Les coopératives locales sans niche et les coopératives départementales polyvalentes avec transformation ont une taille critique insuffisante qui se conjugue souvent avec une situation financière dégradée ce qui crée un contexte propice à une consolidation. Beaucoup de coopératives vont être amenées à s’intégrer au sein de structures régionales ou nationales, à fusionner ou à disparaître. Au final, la clé de réussite des coopératives agricoles réside dans leur capacité à présenter des projets stratégiques attractifs pour mobiliser les capitaux afin d’améliorer leurs performances commerciales sans dénaturer leur ADN.