Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
- Libération, 9 bonnes raisons de limiter la carcasse, 04/08/2023
- Le Figaro, Enquête sur L214, l’association qui cherche à imposer un monde 100% végan, 24/07/2023
- Washington Post, Infant peanut exposure can prevent allergies, but parents worry, 01/08/2023
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Libération, Les boissons sans alcool distillent leur succès, 02/08/2023
Un article consacré au succès croissant des boissons sans alcool.
En France, environ un tiers des personnes se montrent sensibles aux boissons à faible teneur en alcool ou sans alcool, et un adulte sur sept ne consommerait pas d’alcool du tout, notamment les femmes, les jeunes adultes et les ménages à faibles revenus d’après une étude de Sowine. Le marché mondial des boissons sans alcool est estimé à 10 milliards d’euros et a connu une croissance de 9 % en volume en 2022, selon les données d’IWSR.
Comme le rappelle l’article, les boissons sans alcool existent depuis longtemps. Toutefois, leur popularité a augmenté vers 2015 grâce à de nouvelles méthodes de production qui préservent le goût. Comme l’explique Philippe Collinet, directeur de la communication de Kronenbourg, “on a changé la manière de produire. Au lieu de stopper la fermentation, ce qui limitait le goût, on a enlevé l’alcool jusqu’à 0 % une fois la boisson fermentée, par évaporation à froid, sous vide. Le goût n’est ainsi plus dévalué”. La forte hausse des taxes sur la bière en 2013 a également incité les brasseurs à développer de nouveaux segments, notamment les bières sans alcool, aromatisées et artisanales.
Par ailleurs, la tendance des “flexi-drinkers” se développe également, avec des consommateurs alternant entre alcool et sans alcool. Certains cherchent à limiter leur consommation d’alcool pour des raisons de santé ou de mode de vie.
Le succès des boissons sans alcool est tel que le secteur de la gastronomie s’y est mis. Ainsi, les accords sans alcool sont de plus en plus proposés, avec des chefs et sommeliers créant des boissons sans alcool équilibrées et savoureuses pour accompagner les plats.
Néanmoins, malgré ces avancées, le vin désalcoolisé peine à trouver sa place sur les tables françaises, alors que les autres boissons sans alcool rencontrent un succès grandissant.
Les Échos, Caviar : naissance d’un champion français, 01/08/2023
Le groupe Caviar House & Prunier, déjà leader du caviar français, a récemment acquis la société Caviar de Neuvic dans une opération d’échange de titres. Cette fusion renforce la position de la Dordogne en tant que fief du caviar en France. La société Caviar de Neuvic est le seul producteur de caviar certifié biologique en France et exploite une ferme avec 150 000 esturgeons sur trente hectares de bassins.
Avec l’intégration des saumons fumés Balik et d’un réseau de 40 boutiques en Europe et en Asie depuis 2021, le groupe Caviar House & Prunier, désormais détenu à 80 % par le fonds suisse Olma Luxury Holdings, est devenu un acteur international de la gastronomie fine avec un chiffre d’affaires de 43 millions d’euros.
Le groupe Prunier exploite cinq fermes en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie, avec une capacité de récolte de 25 tonnes de caviar, représentant plus de la moitié de la production nationale de caviar en France. Cependant, la production française de caviar progresse moins rapidement que dans d’autres pays, et la France se classe désormais quatrième derrière la Chine et la Russie, avec la Pologne qui pourrait bientôt la dépasser.
Dans le cadre de sa stratégie de mondialisation, le groupe Prunier prévoit d’étendre son activité de fabrication dans le Gers et de convertir des étangs à carpes dans le Tarn-et-Garonne pour la production de caviar.
Le Monde, Crise alimentaire : « La seule manière d’éviter les dérives est d’exiger des acteurs de l’agroalimentaire une transparence sur leurs transactions et leurs identités », 13/07/2023
Une tribune de Ludovic Brindejonc, dirigeant du label Agri-Ethique, qui dénonce le caractère spéculatif de la hausse des prix dans l’agroalimentaire, où 70 % des achats de blé sont effectués par des organismes financiers sans lien direct avec l’agriculture. Ces spéculateurs voient les matières premières agricoles comme des denrées à acheter et à revendre, ce qui provoque une volatilité des prix et des conséquences désastreuses en termes de précarité alimentaire.
Pour éviter ces dérives, le dirigeant du label Agri-Ethique propose d’exiger des acteurs financiers et agroalimentaires une totale transparence sur leurs transactions et leurs identités. Il suggère également de s’inspirer du modèle du commerce équitable, en fixant les prix sur une durée contractuelle pluriannuelle et en garantissant une juste rémunération aux producteurs.
De plus, il plaide en faveur d’une meilleure pédagogie envers les consommateurs, afin qu’ils comprennent mieux le système et puissent faire des choix éclairés en fonction de leurs convictions. Il encourage également à mettre en avant la mention « non spéculatif » sur les produits pour favoriser la transparence sur les circuits et les acteurs impliqués.
Les Échos, Consommation : une nouvelle génération de produits solidaires arrive en rayon, 02/08/2023
Une nouvelle marque alimentaire vient de faire son apparition sur les étals des supermarchés. Elle se nomme Fiers et propose une trentaine de références alimentaires fabriquées par des personnes en situation de handicap dans des ateliers tels que les Esat (établissements ou services d’aide par le travail). L’objectif de la marque est de changer le regard sur le handicap en permettant à ces travailleurs d’intégrer le marché de l’agroalimentaire. En moyenne, 54 % du prix de vente des produits sont reversés aux ateliers partenaires de la marque.
Fiers se positionne comme une marque “handisolidaire” et est déjà référencée dans des grandes enseignes de la distribution telles que Auchan, Carrefour et Intermarché. Elle cherche à être au prix du marché pour attirer les consommateurs au-delà de son aspect solidaire. Les produits proposés vont du miel au snacking salé en passant par les ingrédients à pâtisser et les épices.
L’initiative de Fiers s’inscrit dans un mouvement plus large de développement des marques solidaires favorisant l’emploi des personnes en situation de handicap. Des initiatives similaires sont également visibles dans d’autres secteurs, comme le café avec Café Joyeux.
Fiers espère étendre rapidement sa présence dans d’autres enseignes et ambitionne de devenir la première marque nationale sans but lucratif, montrant qu’un modèle complémentaire et solidaire est possible dans le domaine de l’agroalimentaire.
Le Parisien, Les Français ont consommé plus de viande en 2022, mais en ont acheté moins pour le foyer, 31/07/2023
D’après une étude d’Agreste, en 2022 la consommation de viande en France a progressé de 0,8 % par rapport à l’année précédente. Cette hausse s’explique principalement par “la croissance de la population” ainsi que la hausse de la consommation moyenne de viande par habitant qui est passée de 84,9 kg équivalent-carcasse (kgec) par habitant en 2021 à 85,2 kgec en 2022 (+0,5%).
Cependant, les achats des ménages en viande pour le foyer ont diminué en volume en raison de l’inflation. Les prix de la volaille ont augmenté de 7,8 % en moyenne, et ceux de la boucherie de 5,2 %. En raison de cette inflation, les consommateurs ont réduit leurs achats de viande bovine (-6,8% par rapport à 2019) et ont privilégié des produits carnés moins onéreux, tels que la viande de poulet et de porc. Ainsi, en 2022, “les achats des ménages reculent très nettement en volume, aussi bien pour les viandes de boucherie que pour les volailles”.
Challenges, Mais pourquoi donc des rayons sans gluten disparaissent dans certains magasins?, 27/07/2023
L’article met en avant les préoccupations des acteurs du marché sans gluten en France. Certains s’inquiètent en effet de l’accessibilité de leurs produits dans les supermarchés. Ils constatent par exemple que le rayon dédié au sans gluten disparaît dans certains magasins et que les produits sans gluten se retrouvent dispersés dans d’autres rayons. Selon eux cette situation complique les courses pour les consommateurs concernés, qui doivent chercher les produits qui leur conviennent dans plusieurs rayons.
Les fabricants et distributeurs adoptent différentes approches quant à la mise en rayon des produits sans gluten. Certains privilégient un rayon dédié pour assurer une meilleure lisibilité et un confort d’achat, tandis que d’autres intègrent les produits sans gluten dans les familles de destination pour élargir la clientèle. Cela entraîne une diversité de pratiques d’un magasin à l’autre.
Cette tendance de déréférencement ou de dispersion des produits sans gluten inquiète les fabricants, car elle est liée à la place qu’on leur accorde en rayon et aux arbitrages rendus. Les marques se demandent si l’accent sera mis sur le sans gluten ou sur la diététique, et cela a un impact sur les innovations et la diversité des produits proposés aux consommateurs.
Malgré ces inquiétudes, le marché du sans gluten se porte plutôt bien, avec des ventes en croissance en grandes et moyennes surfaces. Le secteur reste cependant de niche, et seule une partie des cas de maladie cœliaque est diagnostiquée. Les consommateurs sont intéressés par un rayon dédié aux produits sans gluten pour une meilleure visibilité en magasin.
Libération, 9 bonnes raisons de limiter la carcasse, 04/08/2023
Ce (long) article met en évidence la nécessité de réduire la consommation de viande pour atténuer les effets néfastes de l’élevage sur l’environnement et la santé.
Tout d’abord, les scientifiques soulignent que l’agriculture, en contribuant à 19 % des émissions de gaz à effet de serre, est un secteur clé à cibler pour réduire les émissions. Néanmoins, comme le souligne l’article, les ventes de viandes et saucisses restent élevées pendant les mois d’été malgré l’impact environnemental important de l’industrie de la viande.
Pourtant, le secteur de l’élevage semble épargné par les politiques de réduction d’émissions, notamment dans le cadre du grand chantier de planification écologique qui vient de lancer le gouvernement. Selon l’article, “l’agriculture est le secteur auquel le moins d’efforts seront demandés, par rapport au bâtiment ou à l’énergie”. Les spécialistes appellent pourtant à une réduction significative de la production de viande, notamment une baisse de 19 % pour le lait, 26 % pour l’élevage bovin, 36 % pour le porc et 20 % pour les volailles de chair. Toutefois, le secteur de l’élevage affirme que si on diminue la production mais que les comportements alimentaires des Français ne changent pas, celle-ci sera remplacée par des importations, ce qui ne règlera pas le problème pour autant.
L’article met donc en avant 9 raisons pour lesquelles il est nécessaire de réduire notre consommation de viande :
- Limiter le dérèglement climatique: L’élevage est responsable de près de la moitié des émissions agricoles de gaz à effet de serre, principalement en raison du méthane rejeté par les bovins. Une réduction significative de la consommation de produits animaux est nécessaire pour atteindre la neutralité carbone.
- Protéger la biodiversité: L’agriculture intensive liée à l’élevage a un impact négatif sur la biodiversité, causé notamment par l’utilisation de pesticides et d’engrais pour la production d’aliments pour animaux.
- Réduire la déforestation: Une partie de l’alimentation animale contribue à la déforestation, notamment en raison des importations de tourteaux de soja destinés à l’alimentation des animaux.
- Diminuer la pollution de l’eau: Les élevages intensifs contribuent à la pollution des cours d’eau en raison des rejets de nitrate et d’azote provenant des déjections animales et des engrais azotés.
- Améliorer la qualité de l’air: L’utilisation d’engrais chimiques et les déjections animales contribuent aux émissions d’ammoniac, qui peuvent entraîner des problèmes de pollution atmosphérique.
- Augmenter le bien-être animal: Les conditions d’élevage intensif ne sont pas idéales pour le bien-être des animaux, avec des conséquences sur la qualité de la viande produite.
- Renforcer notre santé: Une surconsommation de viande rouge et de charcuterie est associée à un risque accru de cancers et de problèmes de santé, tandis qu’une alimentation équilibrée est recommandée.
- Réallouer des terres: Une grande partie des terres agricoles est utilisée pour la production d’aliments pour animaux, ce qui entre en concurrence avec d’autres usages et empêche la diversification des cultures.
- Favoriser des élevages résilients: Promouvoir des pratiques d’élevage durables et de meilleure qualité peut contribuer à la résilience environnementale et économique, en évitant l’hyperconcentration de l’élevage dans certaines régions.
Konbini, Les restaurants végans parviendront-ils à changer le monde ?, 28/07/2023
La cheffe Claire Vallée et l’entrepreneuse Julia Chican cherchent à promouvoir une cuisine végétalienne et respectueuse de l’environnement à Paris. Claire Vallée propose des menus gastronomiques végétaliens dans un appartement, interrogeant sur des problématiques telles que la déforestation et la fonte des glaces. Elle considère que la cuisine devient un acte militant, et sa nouvelle approche s’aligne mieux avec ses convictions écoresponsables. D’un autre côté, Julia Chican a ouvert un établissement appelé Maslow, offrant plus de 100 couverts avec des plats végétariens à des tarifs abordables. Elle vise à encourager les gens à manger moins de viande au quotidien de manière douce et sans compromis. Bien que les attitudes envers la cuisine végétalienne progressent, elles estiment que la France est encore en retard dans ce domaine et que la sensibilisation et l’éducation restent nécessaires pour encourager le changement.
A noter également l’ouverture toute récente de Faubourg Daimant à Paris, qui se positionne aussi sur ce créneau avec le crédo “fine dining végétal : une cuisine de sauces qui renouvelle le genre”.
Le Figaro, Enquête sur L214, l’association qui cherche à imposer un monde 100% végan, 24/07/2023
Le Figaro a réalisé une longue enquête en 6 articles sur l’association L214. L’ensemble des 6 articles est à retrouver ici.
Ce premier article explore en profondeur l’émergence du mouvement animaliste et végan à Lyon. Réputée pour sa gastronomie, la ville a également été un terreau fertile pour la naissance de la réflexion sur le traitement des animaux et le véganisme.
L214, une association au cœur du mouvement, s’est positionnée comme un acteur majeur dans le débat sur le bien-être animal en France. Fondée il y a 15 ans, elle a adopté des méthodes de surveillance des élevages et des abattoirs, exposant les pratiques controversées au public à travers des vidéos chocs. Bien que se présentant comme un lanceur d’alerte, L214 est motivée par une vision végane et cherche à promouvoir un monde sans exploitation animale.
L’article rappelle également l’importance historique de Lyon en tant que foyer de l’anarchisme et du mouvement libertaire. Ces idéaux ont fourni le terreau intellectuel propice à la réflexion sur la souffrance animale et l’antispécisme. Les précurseurs de la cause animale, tels que David Olivier et Yves Bonnardel, se sont tournés vers le végétarisme en raison de leurs convictions philosophiques et éthiques.
Les Cahiers antispécistes, fondés en 1991, ont été un forum intellectuel où ces réflexions ont pu se développer davantage. Ils ont abordé des questions fondamentales concernant l’éthique animale et critiqué les pratiques d’élevage et d’expérimentation animale. Bien que leur lectorat ait été limité à quelques centaines de personnes, leur influence a continué de croître au fil du temps.
L’évolution du mouvement s’est accélérée avec l’implication de nouvelles figures telles que Brigitte Gothière et Sébastien Arsac, qui ont créé Stop Gavage en 2003 pour sensibiliser aux souffrances infligées aux oies et aux canards dans la production de foie gras.
Wall Street Journal, ‘Poisoned: The Dirty Truth About Your Food’ Review: Farm to Table to Hospital, 01/08/2023
L’article parle d’un documentaire intitulé “Poisoned: The Dirty Truth About Your Food” (Du Poison Au Menu) qui expose les dangers cachés dans l’approvisionnement alimentaire aux États-Unis. Le documentaire aborde les crises liées à la salmonelle, l’E. coli et autres problèmes de sécurité alimentaire qui ont conduit à des rappels de produits et à des maladies graves, voire mortelles. Il met en lumière les défaillances du système de régulation alimentaire, les intérêts des lobbies et l’absence de pouvoir des responsables gouvernementaux pour mettre en place des normes plus strictes.
Le film présente également des responsables de l’industrie alimentaire et des scientifiques qui reconnaissent les problèmes et tentent d’apporter des améliorations. Cependant, malgré les efforts déployés, les risques de contamination alimentaire persistent.
Le documentaire souligne l’importance de prendre des précautions lors de la préparation des aliments, en raison des risques de contamination croisée. Il fournit des informations sur la manière de minimiser les risques liés à la consommation de produits alimentaires.
The Guardian, German supermarket trials charging true climate cost of foods, 31/07/2023
Pendant une semaine, dans les 2 150 succursales de la chaîne Penny, le principal supermarché à bas prix en Allemagne, 9 produits, principalement des produits laitiers et de la viande, ont été fixés à leur coût réel, selon les experts de deux universités, en tenant compte de leur impact sur le sol, le climat, l’utilisation de l’eau et la santé.
La campagne intitulée “wahre Kosten” ou “coûts réels” est menée en collaboration avec des universitaires de l’Institut de technologie de Nuremberg et de l’Université de Greifswald. Elle a été déclenchée par la conviction des chercheurs en consommation que les étiquettes de prix dans les supermarchés ne reflètent en rien les véritables coûts environnementaux ou sanitaires à long terme de la production des denrées alimentaires et de leur mise en rayon.
Parmi les produits concernés figurent des aliments allant du fromage et d’autres produits laitiers aux viandes transformées telles que les saucisses, ainsi que des substituts de viande végétaliens tels que les schnitzels végétaliens (qui ont connu une augmentation modérée de 5%). Les saucisses wiener et le fromage maasdamer, dont le prix a augmenté de 94% à 4,84 €, sont parmi les articles dont le prix a le plus augmenté. Pour le fromage, les scientifiques ont calculé des coûts cachés de 85 cents pour les émissions nuisibles au climat telles que le méthane et le CO2, ainsi que 76 cents pour les dommages causés au sol par l’agriculture intensive et la production d’aliments pour animaux, 63 cents pour les effets des pesticides utilisés, y compris leur impact sur la santé des agriculteurs, ainsi que 10 cents pour la pollution des eaux souterraines par l’utilisation d’engrais.
Le supermarché a déclaré qu’il verserait les bénéfices excédentaires issus des ventes à la charité Zukunftsbauer ou Future Farmer, qui soutient les exploitations familiales dans les régions alpines, dont beaucoup ont de plus en plus de difficultés à survivre en raison de rendements faibles, voire de pertes parfois, sur leurs produits.
L’objectif de cette initiative est de sensibiliser aux coûts environnementaux cachés des produits alimentaires. Les responsables de Penny ont déclaré que les prix de leurs produits ne reflètent en aucune manière les surcoûts environnementaux accumulés tout au long de la chaîne d’approvisionnement.
Les experts impliqués dans l’expérience ont toutefois souligné que pour le moment, il n’était pas possible de présenter le coût réel pour la santé et l’environnement pour plus qu’une sélection limitée de produits. Cette expérimentation a donc été limitée à une gamme restreinte pour laquelle il était possible de faire des calculs réalistes. Cependant, ils espèrent que cette initiative suscitera une forte impulsion pour discuter et envisager des prix équitables et conviviaux pour les produits alimentaires.
Washington Post, Infant peanut exposure can prevent allergies, but parents worry, 01/08/2023
Selon une nouvelle recherche, l’exposition des nourrissons aux arachides entre 4 et 6 mois peut potentiellement prévenir les allergies aux arachides, mais de nombreux parents restent anxieux à cette idée et ne sont pas conscients que cela est sûr.
Les responsables de la santé recommandent d’introduire des aliments contenant des arachides dès la petite enfance depuis 2017. Des études montrent que permettre aux bébés de prendre de petites doses supervisées d’aliments contenant des arachides, plutôt que d’attendre qu’ils soient plus âgés, permet de réduire considérablement le nombre d’enfants développant des allergies aux arachides.
Cependant, lorsqu’on a interrogé plus de 3 000 parents et gardiens d’enfants en bas âge sur cette pratique, près de 9 sur 10 n’étaient pas au courant des nouvelles directives.
En réalité, seulement 13% des parents connaissaient les recommandations récentes, ce qui est “décevant”, selon Joshua Boyce, chef de la division d’allergie et d’immunologie clinique à l’hôpital Brigham and Women’s de Boston.
Certaines raisons rendent les parents craintifs de donner des arachides à leurs enfants en bas âge. Pour certains parents, donner des aliments contenant des arachides pour la première fois à un nourrisson est angoissant. Certains s’inquiètent du risque de réaction allergique grave. Cependant, la recherche montre que les allergies graves aux arachides sont rares chez les bébés. Seulement 1,4 % des parents interrogés dans le cadre de l’enquête ont déclaré que leur enfant avait réagi à leur première exposition aux arachides, principalement avec des urticaires, des éruptions cutanées et des démangeaisons, et moins souvent avec des vomissements, de la diarrhée et des douleurs d’estomac.
La recherche montre que les premières expositions aux arachides aident à prévenir les allergies chez certains enfants, même s’il n’est pas clair pourquoi cela fonctionne pour certains et pas pour d’autres. Il est possible que cela enseigne au système immunitaire des nourrissons que cet aliment n’est pas une menace.
Dans l’ensemble, l’exposition précoce réduit le risque de développement d’une allergie aux arachides chez les nourrissons à haut risque de 81%.
Le fait que beaucoup de parents ne soient pas au courant de ces recommandations met en évidence la nécessité de mieux informer les patients sur les risques réels liés à l’introduction précoce des arachides et de fournir aux pédiatres, en particulier ceux qui travaillent auprès des communautés marginalisées, les ressources nécessaires pour bien prendre soin de leurs patients et les éduquer.
Modern Farmer, The World Could Lose Half of all Farms by 2100, 27/07/2023
Une étude publiée dans la revue Nature Sustainability prévoit que le nombre de fermes dans le monde diminuera considérablement d’ici la fin du siècle, ce qui posera des problèmes dans notre système alimentaire. L’étude a créé un modèle des fermes du monde entier pour examiner les tendances passées et prévoir leurs effets à l’avenir. À partir du nombre de fermes mondiales en 1969, les chercheurs ont modélisé leur évolution jusqu’en 2100.
Selon leurs trajectoires actuelles, le nombre de fermes devrait passer à seulement 272 millions d’ici la fin du siècle, contre 616 millions en 2020. Dans le même temps, la taille moyenne des fermes devrait doubler. L’étude montre que certaines régions, notamment l’Europe et l’Amérique du Nord, verront un déclin relativement régulier du nombre de fermes, tandis que d’autres régions, dont l’Amérique latine et l’Afrique du Nord, passeront d’une période de création de fermes à une période de consolidation d’ici le milieu du siècle.
L’auteur principal de l’étude, Zia Mehrabi, professeur d’études environnementales, a utilisé les données de la FAO pour examiner les zones agricoles, la production économique et la taille de la population de plus de 180 pays.
L’une des principales raisons de ce déclin est la croissance économique. Lorsqu’une économie se renforce, de plus en plus de personnes quittent les zones rurales pour les zones urbaines, ce qui réduit le nombre de personnes pouvant s’occuper des terres agricoles rurales. Cela pourrait avoir des effets dévastateurs sur notre approvisionnement alimentaire.
Dans un communiqué de presse, Zia Mehrabi affirme que “les grandes fermes ont généralement moins de biodiversité et plus de monocultures. Les petites fermes ont généralement plus de biodiversité et de diversité de cultures, ce qui les rend plus résilientes aux épidémies de parasites et aux chocs climatiques.”
Son travail de recherche souligne la consolidation des fermes et des terres. Même si la quantité de terres agricoles totales reste à peu près la même, son modèle montre que moins de personnes posséderont ces terres. Moins d’agriculteurs signifie moins de transmission de connaissances de génération en génération, car de plus en plus de travaux agricoles seront automatisés.
Cette diminution des fermes est déjà en cours. Aux États-Unis, le nombre de fermes diminue lentement depuis les années 1980. En 2022, on recensait 2 millions de fermes dans tout le pays. C’est une diminution de 200 000 fermes par rapport aux chiffres de 2007.
Zia Mehrabi explique qu’actuellement, nous avons “environ 600 millions de fermes qui nourrissent le monde, et elles portent sur leurs épaules huit milliards de personnes”. Or selon lui, “d’ici la fin du siècle, nous aurons probablement la moitié du nombre d’agriculteurs qui nourriront encore plus de personnes. Nous devons vraiment réfléchir à la manière dont nous pouvons mettre en place des systèmes d’éducation et de soutien pour soutenir ces agriculteurs”.
Eater, Celebrities Can’t Stop Making Ice Cream, 31/07/2023
Les collaborations de célébrités dans le monde de l’alimentation connaissent un essor sans précédent et cette fois les célébrités s’attaquent aux produits surgelés. Récemment, Snoop Dogg a annoncé le lancement d’une nouvelle gamme de glaces appelée “Dr. Bombay”, tandis que la légendaire chanteuse Cher a dévoilé sa propre marque de gelato, “Cherlato”, en collaboration avec une entreprise de crème glacée de luxe en Nouvelle-Zélande.
Le marché de la glace aux Etats-Unis est un marché énorme qui pèse pas moins de 73 milliards de dollars qui devrait atteindre près de 105 milliards de dollars d’ici 2029. Les Américains consomment en moyenne 20 livres de glace (environ 9kg) par personne et par an, et cette consommation est en augmentation, notamment avec l’émergence de nouvelles options à base de plantes et de marques haut de gamme.
L’engouement pour les glaces à l’effigie de célébrités n’est pas nouveau, avec de nombreuses boutiques proposant des saveurs en édition limitée en collaboration avec des stars. La glace semble être une extension naturelle des marques de certaines célébrités. Par exemple, pour Snoop Dogg, qui est associé à d’autres produits comme le vin et la marijuana, la glace est plus qu’une simple collation, c’est un moyen de se détendre et de se réjouir.
Cependant, il reste à voir quelle marque de glace à l’effigie de célébrités aura réellement du succès à long terme. La tendance des collaborations peut s’estomper, mais la fidélité des fans reste indéfectible.