Il s’agit d’une étude réalisée pour le compte de Les Echos Etudes et publiée en août 2015. Celle-ci peut être commandée en ligne.
UNE ÉTUDE POUR:
- Connaître les performances financières du Top 200 des coopératives agricoles françaises en 2014 et les modèles de développement
- Décrypter les stratégies à l’international des coopératives agricoles
- Identifier les opportunités à l’international en fonction de la taille des coopératives, des filières alimentaires et des zones géographiques
LES COOPERATIVES AGRICOLES FRANCAISES A LA CONQUETE DU MONDE
RELEVER LE DÉFI ALIMENTAIRE MONDIAL
Face à un environnement en pleine évolution (marché intérieur mature, croissance de la demande dans les pays émergents, volatilité accrue des prix des matières premières…), de nombreuses coopératives agricoles françaises cherchent de nouveaux relais de croissance. Face au défi alimentaire mondial de 2050 de nourrir plus de 9 milliards d’individus en quantité, en qualité et au meilleur coût environnemental possible, les coopératives agricoles françaises doivent se positionner. L’internationalisation représente un relais de croissance prioritaire et beaucoup de coopératives agricoles de toutes tailles pratiquent d’ores et déjà l’export. L’export peut même représenter une marché clé pour certaines avec plus de 50% du chiffre d’affaires (La Prospérité Fermière, Blue Whale, Terre de Lin…). Toutefois, on ne dénombre qu’une dizaine de groupes ayant des implantations industrielles conséquentes à l’international.
DES DISPARITÉS SELON LES FILIÈRES
La coopération agricole française dispose d’entreprises au sein des oligopoles mondiaux ou européens dans les semences (Limagrain, Euralis, Maïsadour), le lait (Sodiaal), les céréales (sur le malt avec Vivescia et Axéréal), le sucre (Tereos), le foie gras (Euralis, Maïsadour) et les légumes (Agrial, d’Aucy). Les filières en retrait dans l’internationalisation sont le vin et la viande (bovine, porcine, volaille). Seules quelques petites coopératives françaises sont implantées à l’étranger : à titre d’exemple, Scaap Kiwi est implanté au Chili pour résister à son concurrent néozélandais (saisonnalité différente sur les deux hémisphères), la coopérative de Cerno est implantée en Moldavie pour le cassage des noix afin de réduire les coûts …
LA RÉUSSITE À L’INTERNATIONAL, CONDITIONNÉE À UN ACCÈS AU FINANCEMENT ET POUVANT S’APPUYER SUR DES PARTENARIATS
S’il existe de nombreuses opportunités dans les pays tiers, l’enjeu pour l’agriculture française et les coopératives agricoles est double. Il s’agira de maintenir et de développer l’exportation pour conserver l’activité sur les territoires agricoles mais aussi de trouver les moyens financiers pour développer l’implantation industrielle et être en capacité d’atteindre une position de leader sur les marchés mondiaux. Leur autofinancement très souvent insuffisant implique de recourir à des montages financiers nouveaux pour les coopératives (structures holding) et de séduire les investisseurs avec des projets ambitieux.
Pour aller sur les marchés mondiaux, les coopératives mettent parfois en place des partenariats industriels avec des entreprises étrangères, que ce soit en France ou à l’étranger : Sodiaal avec le chinois Synutra, Terrena avec l’irlandais Dawn Meats, Cristal Union avec le groupe American Sugar Refining, Agrial avec le danois DLG,… Côté coopératives, ces partenariats servent à optimiser les coûts de revient et à sécuriser les débouchés. Côté partenaires étrangers, ils servent à sécuriser leur approvisionnement.
« Nous avons de fortes ambitions à l’international, et ce pour plusieurs raisons. On sent que le marché français est bloqué, on peut avoir des volumes mais on n’a pas suffisamment de valeur. Comme on est sur des productions de grande qualité, il faut que l’on aille sur des marchés extérieurs. Sur le foie gras, on va sur le Japon. Avec le jambon de Bayonne on a une ouverture du marché chinois et du marché américain. Sur les semences, nous sommes surtout présents en Europe mais on regarde aussi d’autres continents pour pouvoir s’y positionner. Demain il faudrait que l’on arrive à faire 30% de notre chiffre d’affaires à l’international tous secteurs confondus. Nous nous sommes structurés de manière forte en interne, nous essayons de mettre en place une structure groupe que l’on développe et nous restons ouverts à des partenariats coopératifs ou privés pour aller prospecter certains marchés à l’international. Sur les produits haut de gamme, nous sommes convaincus qu’il faut les exporter depuis la France. Sur les produits qui sont lourds en logistique il faut que l’on amène nos savoirs-faire et que l’on produise localement. » Michel Prugue, Président Maïsadour, entretien Les Echos Etudes